Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Birmanie: Suu Kyi charme Washington

Établir les voies de la démocratie avec tact

Écrit par Shar Adams, Epoch Times
21.09.2012
| A-/A+
  • 18 septembre 2012, l’opposante birmane Aung San Suu Kyi, dans le bureau d’Hillary Clinton au département d’État à Washington. (Mandel Ngan/AFP/Getty Images)

WASHINGTON – Mardi, Aung San Suu Kyi a exposé sa vision concernant la voie que doit emprunter son pays pour se diriger vers la démocratie, appelant les États-Unis, non pas à  assister la Birmanie, mais à aider le peuple birman dans la consolidation de la démocratie.

Aung San Suu Kyi a déclaré aux responsables américains, admirateurs et médias, à l’Institut des États-Unis pour la Paix: «Nous aimerions que nos relations avec les États-Unis soient vraiment fondées sur la reconnaissance que notre peuple doit être responsable de son destin».

C’était sa  première apparition en public durant cette tournée de 18 jours à travers les États-Unis, son premier voyage en Amérique depuis 40 ans.

Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, âgée de 67 ans, a globalement passé ses vingt dernières années en détention, luttant contre la répression brutale du régime militaire. Elle a été libérée en 2010 et s’est présentée aux élections législatives en 2011, remportant un siège au sein du gouvernement birman.

Elle a appelé les États-Unis à assouplir les sanctions contre son pays,  imposées autrefois en raison de la brutalité du régime militaire.

Alors que les dirigeants militaires du pays avaient auparavant nié les effets des sanctions, plus récemment ils ont critiqué ces sanctions estimant qu’elles plombaient l’économie du pays.

Aung San Suu Kyi a ajouté: «Je ne pense pas que nous ayons à nous cramponner inutilement à ces sanctions parce que je crois  que notre peuple doit commencer à prendre la responsabilité de son propre destin sans moyens extérieurs», soulignant à nouveau la  nécessité pour le peuple birman à explorer et à façonner son avenir de manière autonome.

La Birmanie est riche en ressources, cependant avec une population d’environ 60 millions de personnes, elle  est considérée comme l’un des pays les plus pauvres et les moins avancés du monde.

Consciente de l’évolution du contexte géopolitique dans la région, et connaissant la position stratégique de la Birmanie qui partage des frontières avec l’Inde et la Chine, Aung San Suu Kyi cependant a eu tendance à minimiser les aspects politiques du soutien américain.

«Nous avons besoin de l’aide des États-Unis comme par le passé, dans les domaines de l’éducation, de la santé, ainsi que dans l’aide humanitaire», a-t-elle affirmé, remémorant l’époque du  post colonialisme Birman.

Les relations américano birmanes ne cherchent pas à «restreindre» la Chine, a-t-elle précisé, mais visent à établir de bonnes relations avec tous les acteurs de la région.

Elle a ensuite remercié les États-Unis pour leur soutien continu au fil des années.

«Les États-Unis sont engagés pour défendre les valeurs démocratiques et ils s’avèrent être un ami efficace pour tous ceux qui ont  lutté pour la démocratie», a-t-elle ajouté.

Les défis à relever

Aung San Suu Kyi s’est rendue aux États-Unis en tant que chef du plus grand parti d’opposition, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), du gouvernement birman.

Après un demi-siècle de répression par  le régime militaire, la démocratie, a-t-elle dit, y met un terme et beaucoup ne savent pas vraiment quoi répondre lorsqu’on leur demande ce qu’ils attendent de son parti.

Aung San Suu Kyi a déclaré: «Beaucoup d’entre eux ont déclaré: nous ne savons pas vraiment ce qu’est la démocratie, mais nous savons que nous ne voulons pas la dictature», ajoutant que la plupart disent «qu’ils veulent être libres de prendre des décisions par eux-mêmes».

Aung San Suu Kyi a déclaré que les défis à venir sont nombreux pour la Birmanie, l’établissement du respect des droits de l’homme étant l’un d’entre eux.

La libération des prisonniers politiques est un point très important, a-t-elle dit, notant la libération cette semaine de 500 prisonniers, dont 80 détenus pour des raisons politiques.

Il y en a encore beaucoup d’autres, 200 selon ses calculs, outre les prisonniers d’opinion.

Le manque de confiance entre les minorités et les militaires n’est pas facile à résoudre, ni, non plus, les conflits ethniques.Enfin elle a aussi dénoncé la récente flambée de violence

inter communautaire dans l’État de Rakhine en Birmanie entre musulmans et bouddhistes Rohingya affirmant que ce point devait être résolu en premier lieu.

«Pour résoudre ce problème il faut que les droits de l’homme et la primauté des règles pour les faire respecter cessent d’être ignorés», a-t-elle dit.

Suu Kyi a évoqué les trois piliers de la démocratie, à savoir «le législatif, l’exécutif et le pouvoir judiciaire», en précisant qu’en Birmanie, le pouvoir judiciaire est pratiquement inexistant.

Sans ces institutions de base, il n’y aura «pas de liberté d’action pour les gens», a-t-elle dit.

Suu Kyi a reçu lors de l’événement le «Golden Vision Award» de la part de l’organisation Asia Society.

Lors d’une réception au Capitole le 19 septembre, après avoir diné avec la première Dame Michelle Obama à la Maison Blanche elle a reçu la plus haute distinction civile des États-Unis, la Médaille d’or du Congrès.

Aung San Suu Kyi est également attendue à des rencontres officielles avec les communautés birmanes de New York, de l’Indiana, et de Californie.

Le président birman, Thein Sein, se rendra également aux États-Unis la semaine suivante pour participer au Sommet des Nations unies à New York, après avoir reçu l’ordre de Barack Obama de lever les restrictions concernant les visas des dirigeants birmans.

Version anglaise: Burma’s Suu Kyi Woos Washington

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.