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La difficile relation des français avec le pouvoir

Écrit par David Vives, Epoch Times
24.09.2012
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  • Marianne, symbole historique de la Révolution française et de la République devant l’Assemblée nationale à Paris (AFP PHOTO/Joel Saget)

Quatre mois ont passé après l’élection et le mécontentement social semble grogner, se renforcer, malgré les multiples tentatives entreprises par François Hollande pour expliquer sa politique. D’après le baromètre LH2 -Le nouvel Observateur-, moins de la moitié des français se déclarent satisfaits par leur président. Pour 44% d’entre eux, Nicolas Sarkozy ferait mieux. A la fête de l’Humanité, des sifflets ont fusé contre Martine Aubry et Ségolène Royal. Selon LH2, les opinions positives pour le gouvernement diminuent petit à petit, et on assiste même au développement progressif d’ «une zone de rejet». La situation difficile de la rentrée n’a échappé à personne. La tendance à l’esprit d’opposition semble néanmoins devenue systématique: au sein de la gauche des critiques fusent, et les Unes des journaux et magazines ne sont pas moins clémentes envers l’action gouvernementale. Le mécontentement semble être devenu la seule forme d’expression face aux politiques, un état de fait rappelant que le peuple français a toujours été exigent envers le pouvoir.

Une perte de confiance globale envers le pouvoir

Il semble, aux vues des nombreux sondages, que les français ne basent pas uniquement leur opinion  sur les programmes et les idées des politiques. La personnalité, et les valeurs représentées sont tout aussi déterminantes. D’après le Baromètre Politique Français, un rapport réalisé en 2007 par IFOP à la demande du ministère de l’intérieur, déclare: «le rapport des français à la politique se noue sous le triple sceau de la perte de confiance dans le personnel politique, du doute sur la capacité des institutions qui animent la vie démocratique et d’une non moins forte attente à leur égard.».

En 2002, deux tiers des Français jugaient les hommes politiques «plutôt corrompus», et seulement 17% d’entre eux affirmaient que les hommes politiques se préoccupaient de ce que pensaient les gens «comme eux». Ce même rapport établit qu’un français sur deux s’intéressait à la politique.

En 1997, 45% des français déclaraient n’avoir confiance «ni dans la droite, ni dans la gauche» pour gouverner le pays. En 2007, ils sont 69%. Il est également précisé que quelque soit leur positionnement ou leur degré de confiance, les français ont, pour une large majorité, une vision «cohérente» des hommes politiques. Les images qu’ils entretiennent de ces derniers sont «consistantes», et les points de repères des français sont clairement définis. Cette étude rapporte également la capacité à faire un choix, ainsi que l’autonomie politique du peuple français.

La vision hiérarchique de la société française

Du point de vue de nos voisins européens, les français, sont «cloisonnés» dans un sens qui n’est pas forcément péjoratif. On constate effectivement une distance hiérarchique entre les différentes classes de notre société. En Allemagne, on peut éventuellement croiser Angela Merkel en faisant vos courses; en France la responsabilité attribuée à la fonction présidentielle est telle que le Président est condamné à devoir s’élever au dessus des foules.

De plus, on considère le pouvoir comme un attribut et non comme un état. Selon Roland Meyer, consultant à Diploweb «il n’y a qu’en France que lorsqu’on demande une définition de la liberté on y répond spontanément en terme d’avoir et non en terme d’être». La notion d’acquis et d’avoir peut ainsi jouer un rôle dans la logique de jugement que nous avons de la politique. L’avantage d’une telle vision est de garantir une capacité individuelle de jugement, positionnement et une autonomie de la pensée. Un des désavantages est la peur de perdre un avantage matériel.

Aujourd’hui, on attend du pouvoir politique une fonction divine, un président « hyper président » capable de résoudre tous les problèmes du pays et ceux de l’International. Si une usine délocalise, l’État doit apporter des solutions. Si l’individu faillit, l’État doit suppléer. Il est de coutume de penser que l’État doit être le garant ultime de notre société, de nos libertés et de nos acquis. 

La République, une relation réciproque entre l’État et le peuple

Un peuple ne peut vivre sans fonctionnaire pour l’administrer. Le peuple français si enclin à la liberté en revient à remettre en question sans cesse le pouvoir qui l’administre au risque de déstabiliser lui même les fondements de la société. Platon pose dans la République les bases de l’organisation de la Cité et les devoirs de l’individu. Il fait le lien entre la tyrannie (les passions) de l’homme et la stabilité de la société.

«Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie». 

Le peuple français, si fier de sa liberté de penser et d’agir, si historiquement opposé à toutes sortes de tyrannies, peut maintenant faire face à la plus terrible d’entre elles, causée par la perte des valeurs morales dans la société, la tyrannie de l’homme contre l’homme.

 

 

 

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