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La justice israélienne appelle la fermeture de l’Exposition BODIES

Écrit par NTD
24.09.2012
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  • Une exposition à Tel Aviv présente des corps humains traités par plastination. Beaucoup s’inquiètent que ces corps ne viennent de prisonniers de conscience torturés et assassinés en Chine. (NTD)

L’Exposition BODIES, qui montre des corps ou des parties de corps humains traités par plastination (aussi appelée imprégnation polymérique est une technique visant à préserver des tissus biologiques en remplaçant les différents liquides organiques par du silicone) est ouverte à Tel Aviv en Israël, depuis mai 2012.

Le 3 septembre, la Cour Suprême israélienne a annoncé un décret selon lequel les organisateurs doivent fermer cette exposition avant le 27 septembre, sans quoi l’Avocat général du pays devra donner des raisons et expliquer dans les 15 jours pourquoi l’exposition n’a toujours pas été fermée.

L’avocat israélien, David Schonberg, a demandé au tribunal la fermeture de l’exposition. Nous, nous sommes entretenus avec son représentant légal qui nous explique cette action en justice.

Roee Shahar, avocat administratif, explique: «Le grand problème avec cette exposition est un problème qui se pose partout dans le monde. Cette exposition rassemble des corps de personnes, non déclarées, après leur mort. C’est une exploitation cynique et commerciale des personnes décédées en Chine. Telle est la raison de la demande de fermeture».

Shuki Gur, Producteur de l’Exposition BODIES à Tel Aviv, a fait venir l’exposition cette année.

Shuki Gur commente: «Cette exposition nous donne l’occasion d’étudier cette merveilleuse machine appelée homme. Dans cette exposition, nous pouvons voir la structure interne de personnes comme vous, moi et tous ceux qui nous voient. Comment nous sommes faits à l’intérieur. Cette exposition a une valeur très importante pour l’éducation. Cela permet aux gens de découvrir le corps humain».

Mais, il y a un problème. Selon le décret de la Cour Suprême israélienne, l’exposition présente des corps et des parties de corps sans qu’aucun consentement des défunts ou des familles n’ait été enregistré avant qu’ils soient exposés. Et comme les corps viennent de Chine, on peut penser qu’ils viennent de prisonniers et de prisonniers de conscience torturés à mort et assassinés.

Roee Shahar fait remarquer: «Cette question a été explorée par l’avocat général de l’état de New York et les organisateurs de l’exposition, là-bas, n’ont pas réussi à expliquer la provenance des corps. Il est inutile de dire qu’il y a plus que quelques suspicions. Il existe une théorie selon laquelle ces prisonniers ont été torturés et exécutés».

Des militants pour les droits de l’homme ont identifié un groupe de prisonniers de conscience particulièrement vulnérables: les pratiquants de Falun Gong. Ceux-ci cachent souvent leur identité pour protéger les membres de leur famille, leurs amis et connaissances. Si ces personnes meurent en prison sous la torture et les mauvais traitements, elles disparaissent simplement.

À l’entrée de l’exposition, on peut lire cette déclaration selon laquelle les corps ne proviennent pas de prisons chinoises, ni d’hôpitaux. Pourtant, même le producteur de l’exposition à Tel Aviv reconnaît que les organisateurs ne sont pas certains de la provenance des corps.

Shuki Gur insiste: «Les personnes décédées sont présentées au public et il n’y a pas besoin de savoir qui elles sont. La notice à l’entrée de l’exposition déclare que nous ne savons pas exactement d’où proviennent les corps. Pour autant que je sache, la procédure est légale, mais je ne peux pas le déclarer. C’est pourquoi nous avons cette déclaration précisant que nous, les producteurs en Israël, ne savons pas d’où proviennent les corps».

Selon lui, les corps sont fournis par un agent international.

Shuki Gur a dit: «Je ne peux pas dire s’ils ont été donnés. Pour autant que je sache, c’est tout à fait légal. Pour autant que je sache, selon la loi chinoise, un corps non réclamé peut être utilisé pour la science. Selon les documents que j’ai de l’agent international, je sais que cette exposition est parfaitement légale».

Yaakov Lizman, le ministre adjoint à la Santé ne pense pas que cette exposition soit légale, selon la loi israélienne. Parallèlement au décret de la Cour Suprême, le ministre adjoint a aussi demandé à l’avocat général de fermer l’exposition parce que la loi israélienne requiert que les corps morts soient enterrés dans les 48 heures suivant le décès. Sa requête n’a pas encore reçu de réponse.

Plusieurs groupes israéliens ont aussi exprimé leur opposition. Yitzhak Lampert, étudiant à l’Institut religieux de Jérusalem et Yehuda Pua, un jeune enseignant, ont mené une campagne sur Facebook. Ils ont aussi organisé une manifestation, la semaine dernière, demandant à l’avocat général de fermer l’exposition et d’enterrer les corps

Yitzhak Lampert s’insurge: «La réalité en Chine est inacceptable, nous n’acceptons pas que cela vienne dans l’état d’Israël, sous notre nez. C’est une honte morale. Nous n’acceptons pas que cela vienne en Israël».

Un groupe d’enseignants a aussi créé une pétition adressée à l’Association des Enseignants israéliens leur demandant de ne pas coopérer avec l’exposition et de ne pas soutenir financièrement des corps morts de citoyens et de prisonniers politiques chinois.

Trois rabbins influents ont aussi appelé le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, pour enterrer les corps sur le territoire israélien.

 

Pour l’instant, l’exposition reste ouverte. Les organisateurs sont certains de ne pas perdre la procédure légale, l’exposition se terminant de toute façon prochainement. Mais les manifestants gardent espoir.

Roee Shahar ajoute avec conviction: «Je pense et j’espère que l’exposition va fermer. Je pense et j’espère que l’état d’Israël jouera un rôle de guide pour les autres pays et leur fera comprendre qu’utiliser des corps humains dans un but commercial, sans le consentement du défunt, est strictement interdit».

 

Lien vers l’article vidéo NTD: La justice israélienne appelle la fermeture de l'exposition BODIES (ajout) 

 

 

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