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Banlieues françaises: se prendre en main et être aidé

Écrit par Frédérique Privat, Epoch Times
25.09.2012
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Dans la nuit du 13 septembre dernier, l’Assemblée Nationale adoptait le projet de loi sur la création des «emplois d’avenir», destinés aux jeunes non qualifiés âgés de 16 à 25 ans et situés dans les quartiers difficiles ou dans des zones rurales enclavées.

Au total, ce  seront donc 150 000 emplois créés – entre 2013 et 2014, subventionnés largement par l’Etat à hauteur d’environ 1,5 milliard d’euros par an. Ce projet de loi, qui doit encore être validé par le Sénat fin septembre, devrait entrer alors en vigueur dès le 1er novembre prochain, suite à un amendement de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée Nationale.

Bonne nouvelle – dans un contexte actuel où les banlieues font parler d’elles. Amiens, Toulouse, Nanterre, peut-être souhaitaient-elles se rappeler au bon souvenir des promesses électorales de  François Hollande?

Outre ce projet de loi sur les «emplois d’avenir», ce seront les Zones Franches Urbaines (ZFU) qui seront amenées à être «rectifiées» avec la mise en place d’ «emplois francs», appelés à combler les insuffisances de créations d’emplois dans ces zones.

Pour le ministre de la Ville, François Lamy, ces créations de postes viendront apporter une pierre à des futures «zones de sécurité prioritaire».

Dans ce cadre, il souhaite finaliser le PNRU, Projet National de Rénovation Urbaine, initialisé dès décembre 2010 et qui selon lui, «n’est aujourd’hui qu’à la moitié de sa réalisation».

Le Comité d’évaluation et de suivi de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) a publié son rapport quant à l’état d’avancement de ce programme. 393 projets de rénovation urbaine ont donc été mis en œuvre, impliquant alors 4 millions d’habitants et 564 «zones urbaines sensibles» (ZUS). Les Zones Urbaines Sensibles, – définies comme des zones comprenant des grands ensembles d’habitats dégradés, sont actuellement au nombre de 751 en France. Sur le site www.vie-publique.fr, on peut lire ceci: «Selon le Comité, le PNRU connaît des «réussites incontestables», notamment en matière de transformation du cadre de vie (habitat, équipement, voirie) et de requalification patrimoniale du parc des logements sociaux. Toutefois, «plusieurs limites importantes» existent, au premier rang desquelles l’insuffisante amélioration des conditions de vie des habitants (emploi, éducation, mobilité, culture) et l’absence de mixité sociale. Autres critiques relevées: les projets de rénovation urbaine ont globalement privilégié l’investissement lourd à la gestion urbaine et sociale, à la fois sans véritable prise en compte du contexte local ni intégration à des stratégies de renouvellement urbain à une échelle plus vaste».

Le Comité conclut en proposant la mise en place d’une deuxième phase du PNRU, le premier s’achevant en 2013. Parallèlement, la mixité sociale demeure encore au cœur des débats quant à l’évolution des quartiers dits «sensibles», et c’est l’éducation qui semble encore tenir la barre haute dans la recherche d’une amélioration des conditions de vie dans ces banlieues.

Nicolas Sarkozy avait annoncé dans les débuts de son quinquennat l’abrogation de la carte scolaire jugée «inefficace», et constituant une barrière pour les nombreuses familles de classe moyenne qui, faute d’habiter dans les «beaux quartiers» ne peuvent inscrire leurs enfants dans de meilleurs établissements. Seulement la réalité est toute autre puisque la carte scolaire demeure en vigueur actuellement, bien que quelque peu affaiblie dans certaines régions.

Vincent Peillon, ministre de l’Education Nationale, souhaite y apporter des modifications : «La carte scolaire, nous allons y revenir en tenant compte des préconisations des différents rapports». Rapports alarmants, notamment concernant le rattrapage des inégalités scolaires à l’école: la France se compte ainsi parmi les bons derniers des pays de l’OCDE, et il semblerait que le brassage social soit l’un des facteurs déterminants pour cet état de fait.

L’emploi, le logement et l’éducation, voilà 3 point-clé sur lesquels le gouvernement peut et doit agir. Seulement, leur application au quotidien ne peut être motivée que par une seule voie: la population même, et la détermination que celle-ci peut avoir afin d’améliorer sa qualité de vie et son environnement.

A Marseille, le Projet Banlieues initié en 2006 par la fondation BNP-Paribas, a permis à une dizaine d’associations de quartier de financer et mener leurs actions de proximité.

Insertion professionnelle et accompagnement éducatif sont ainsi favorisées et c’est maintenant à travers toute la France que la fondation apporte son aide et a donc décidé de renforcer son initiative en augmentant le montant du budget annuel de son engagement (on passe donc de 3 à 4, 5 millions d’euros).

Parallèlement à ces actions qui visent la population des quartiers même, certains habitants de banlieues ont eux, voulu faire changer l’image que renvoient parfois les banlieues en décidant d’accueillir chez eux les visiteurs de passage en région parisienne. Inspiré par la démarche Accueil Paysans, l’association Accueil Banlieues (1) située en Seine-Saint-Denis constitue ainsi un concept simple qui permet de valoriser à la fois le territoire et ses habitants.

Pour 15 euros par personne la nuit, les adhérents de l’association proposent une chambre avec sanitaires et petit-déjeuner inclus, dans leurs maisons ou appartements. En outre, chaque membre de l’association fait aussi découvrir à son hôte la vie de son quartier et lui fait profiter de l’animation locale et de ses bons plans. Ce sont, à ce jour, 31 sites d’hébergement qui sont proposés à tout un chacun qui souhaite se faire une autre opinion des idées communément acquises à propos des banlieues…

(1)  accueilbanlieues.blogspot.fr . Pour réserver: 06 31 02 28 94

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.