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Le stade olympique de Londres a ouvert la voie aux conceptions durables

Écrit par James Smith, Epoch Times
27.09.2012
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  • Ce dessin éclaté montre les différents éléments de la conception du stade olympique de Londres. Les 25 000 sièges permanents étant sur la couche du bas. (Avec l’autorisation de Populous Architects)

Les Jeux olympiques célèbrent l’esprit humain. Des hommes et des femmes du monde entier s’y retrouvent pour confronter leurs talents et leur détermination, pour vivre l’expérience de la victoire, du désespoir et de l’amitié. Le Stade Olympique est  l’hôte de cette célébration, il en est le centre d’activité. Les adversaires tout comme les spectateurs espèrent passer d’excellents moments grâce aux meilleures installations qui soient. Selon Janet Marie Smith, spécialiste en conception de stade et actuellement installée à Los Angeles, «c’est un spectacle, une performance, c’est un moment magique».

En général, les stades ordinaires accueillent des événements fréquents, pour une population et une culture locale. Les Olympiades sont quant à elles temporaires; par nature elles se déplacent d’un pays à l’autre. «Elles ne se prêtent donc pas à une architecture permanente», précise Mme Smith.

Le défi — pour le pays hôte et les architectes choisis — consiste à répondre aux besoins des vastes auditoires des olympiades et à créer une atmosphère propice à l’événement. Il s’agit également d’être l’ambassadeur de la culture locale, tout en respectant l’environnement et en permettant de combler parfaitement les besoins post-JO.

 

L’Ambiance du Stade

Créer une belle ambiance est crucial pour un événement. Le stade doit être vivant, intéressant et être le théâtre d’une expérience mémorable. Si l’efficacité de l’organisation et les performances spectaculaires des athlètes captent l’attention de la foule, c’est pourtant la conception du stade qui peut tout illuminer.

«Dans tous les sports, les fans sont particulièrement friands de l’intimité qu’apporte la proximité des sièges avec le terrain de jeu», explique Mme Smith. «Cette proximité génère plus d’émotion des fans, maintient leur intérêt et renforce le sentiment global d’appartenance au groupe».

La conception du stade olympique a parfaitement réalisé cela.  La disposition rapprochée des sièges a permis à l’auditoire d’être au plus près de l’action.

Philip Johnson, directeur chez Populous, le cabinet d’architectes qui a conçu le stade olympique nous confie un secret: «Cela permet ensuite de générer plus d’acclamation et de liesse de la part du public et motive encore plus la performance des athlètes. L’intimité propulse les athlètes».

La Culture du pays-hôte

Les Jeux olympiques constituent une réelle opportunité pour le pays organisateur de montrer sa culture, ses villes et ses lieux importants. Les architectes de Populous ont choisit d’agencer les sites olympiques le long de Londres de manière à mettre en valeur, du mieux possible, la capitale aux yeux du reste du monde, confiait Johnson.

L’arène du Beach volleyball (volley-ball de plage) a ainsi été stratégiquement placé sur Horseguards Parade — un carré étagé au cœur de Westminster à Londres. L’arène a attiré les projecteurs sur le quartier du gouvernement britannique, tout en profitant de l’architecture classique des lieux.

  • Le démantèlement du Stade olympique de Londres à une taille plus adaptée permettra une utilisation permanente. (Avec l’autorisation de Populous Architects)

Le Stade olympique a été placé à la tête du parc olympique, qui était à son tour judicieusement situé à Stratford, à proximité du centre-ville. Le stade s’incruste parfaitement dans l’esprit londonien: «C’est une conception très sereine, reflet de la sérénité de la ville de Londres. Nous n’éprouvions pas le besoin de créer quelque chose de particulièrement clinquant» expliquait Johnson.

Les architectes du monde entier y ont été sensibles, et ont approuvé cette conception.

«Le stade est très british dans un sens» déclarait Nico Kienzl,  architecte et conférencier à l’Université Columbia de New York. «Les anglais ont une tradition de maitrise des structures incroyablement légère de l’acier… j’ai trouvé que c’était tout à fait réussit, unique, et bienvenue dans une ville comme Londres.»

Même si le rendu culturel et esthétique est excellent, ce qui a vraiment frappé les esprits est l’approche responsable du cycle de vie de construction.

Une réalisation durable

Un principe de base d’une conception durable est de ne construire que ce qui est nécessaire. Johnson a décrit leur processus de ne «faire que des constructions permanentes, celles qui peuvent s’intégrer durablement dans la ville.» Toutes les installations des sites qui n’en n’ont pas un besoin futur ont été conçues pour une utilisation temporaire et doivent être démontées après les jeux.

La pièce maîtresse de Londres a adopté cette approche. Il ne s’agit pourtant pas d’un concept nouveau. Le Stade olympique d’Atlanta en 1996, Turner Field, a servit à répondre à un besoin local de base-ball, explique Janet Marie Smith, qui a travaillé à la conception du site.

C’était un stade de 80 000 places construit pour 3 mois; puis il a été réaménagé en 50 000 places pour le baseball, explique-t-elle. Dès le départ, les 30 000 sièges supplémentaires étaient temporaires, il a donc été facile de les démonter et de donner ainsi au stade sa deuxième vie.

Le stade de Sydney en 2000, également conçu par Populous est passé de 110 000 à 80 000 places après les jeux.

L’équipe de design de Londres s’est inspirée de ce concept et l’a appliqué à une échelle beaucoup plus grande. La ville de Londres avait besoin pour le long terme d’un stade d’athlétisme de 25 000 places assises, donc cette partie de sièges a été construite pour durer. Ils ont été coulés directement dans le sol afin de réduire la nécessité d’une structure supplémentaire hors-sol.

 

Les 55 000 sièges restants sont composés d’une structure en acier léger, conçu pour être démontés, réutilisés et recyclés après les Jeux. Les structures temporaires sont généralement légères et nécessitent peu de matériau de construction. Ils sont généralement de conception simple, les éléments de structure sont fabriqués en usine et assemblés sur place en très peu de temps, ce qui réduit les coûts de construction et les nuisances sonores pour les riverains.

Une partie des structures sera également réutilisée dans d’autres bâtiments en Angleterre. Une autre partie des matériaux sera recyclée.

  • Le Stade Olympique d’Atlanta 1996 avait une capacité totale de 80 000 places. Aujourd’hui il est devenu le Turner Field, un parc de baseball de 50 000 places. (Simon Bruty/GettyImages)Staff

«C’est un grand accomplissement, car c’est un changement très important dans l’approche même de la conception. Souvent dans le passé, ces stades construits devenaient ces énormes structures vraiment mal adaptées à une utilisation post-olympique» constate Nico Kienzl, directeur de l’Atelier Ten, un cabinet de conseil en design environnemental à New York. «Londres est à mon sens une référence, qui montre la possibilité d’une conception vraiment attrayante pour le public et un lieu d’activités sportives fonctionnel.»

Janet Marie Smith est du même avis que Kienzl «le beau Stade Olympique de ‘Los Angeles’ de 1932, alors qu’il a déjà connu deux jeux olympiques, a encore du mal à trouver un ancrage dans la communauté américaine du bord de mer 80 ans plus tard»

 

Les architectes ont fait montre d’ingéniosité après l’évaluation de leurs besoins, ce dont l’industrie disposait et ils se sont contentés de cela. De l’acier supplémentaire destiné initialement à un pipeline russe a été utilisé. «Nous avons dû l’ajuster légèrement, mais ça a fonctionné»  se réjouit Johnson. L’équipe a localisé quelques autres matériaux nécessaires au puzzle dans «les grands blocs de granit utilisés dans l’aménagement paysager du quai de Londres.»

Cette approche durable à une si grande échelle lors d’un événement mondial est un bond en avant conséquent, non seulement dans la conception de stade, mais aussi pour l’architecture en général. Pour moi «c’est le meilleur travail qu’a pu faire Londres jusque ici» s’enthousiasme Smith. Johnson se projette dans l’avenir avec confiance. «C’est comme si nous étions au début d’un voyage … je suis certain que d’autres iront plus loin.»

Le Stade Olympique de Londres 2012 a été présélectionné pour le prix Royal Institute of British Architects Stirling. Ce prix est décerné aux architectes dont les constructions ont remarquablement contribué à l’architecture britannique tout au long de l’année. Cette année, le prix sera attribué le 13 Octobre. C’est Populous qui est également chargé de la conception du principal stade olympique des Jeux de Rio 2016.

Version anglaise: London’s Olympic Stadium Paves Way in Sustainable Design

 

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