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Piraterie en Afrique: diminution ou expansion?

Écrit par Affaires-stratégiques.info
07.09.2012
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  • Des soldats français se déplacent en barque après avoir confisqué des armes à des pirates somaliens. L'augmentation des mesures de sécurité au large des côtes somaliennes semble dissuader les pirates en 2012. (Pierre Verdy/AFP/Getty Images)

On décompte pour l’instant environ 46 attaques de piraterie dans la Corne de l’Afrique depuis le début de l’année 2012, contre 222 en 2011 et 234 en 2010. La diminution des actes de piraterie dans cette région de l’Afrique s’explique en majeure partie par la mise en place de mesures de sécurité : les navires de commerce se sont dotés de patrouilles armées afin de ne plus naviguer seuls et donc de ne pas paraître vulnérables. Si une diminution des actes de violence commis par les pirates est à noter, le phénomène demeure et doit être surveillé.

C’est la conjoncture économique qui a bien souvent poussé les petits pêcheurs et agriculteurs à se tourner vers la piraterie dans les régions de la Somalie ou du Yémen. Pour dissuader les futurs détournements maritimes et délivrer les otages qui avaient été enlevés, les États-Unis et l’Union européenne ont mené de nombreux raids contre les pirates. Dans la même optique, Combined Task Force 151 – composée de diverses nations telles que les États-Unis, le Danemark, le Pakistan, la Thaïlande, la Turquie ou encore la Corée du Sud – opère dans le golfe d’Aden et en mer Rouge afin de prévenir d’éventuelles nouvelles attaques. Le commandant Simon Ancona de la British Navy qualifie la piraterie «d’ancienne maladie» qui devrait disparaître aujourd’hui.

Plus efficace que les navires de guerre déployés par les États-Unis, les nouvelles agences privées de sécurité prévenant les actes de piraterie affichent un taux de réussite sans précédent. Contrecoup de l’opération : ce sont maintenant les navires de moindre valeur et ne pouvant bénéficier d’une défense privée qui se feraient attaquer. Un bon nombre de pirates ont été capturés et placés dans la prison appelée pirates prison qui a vu le jour en novembre 2010. Dans des témoignages recueillis par The Guardian, certains jeunes hommes des Seychelles déclarent y avoir été détenus alors qu’ils n’étaient qu’en train de pêcher. Lors de leur jugement, ils ne purent bénéficier de l’aide d’un avocat. Leur condamnation évolue entre 10 et 24 ans de prison. Le capitaine Jeremy Hill, commandant de la frégate américaine USS Taylor, admet que la distinction entre les véritables pirates et les simples pêcheurs s’avère parfois difficile.

Si la diminution des actes de piraterie se fait ressentir dans les zones «traditionnelles» de la Somalie ou du Yémen, ces derniers s’étendent néanmoins à d’autres régions du monde. Le golfe de Guinée devient par exemple une zone à «haut risque», corollaire de l’intense activité pétrolière au Nigéria, qui attire les pirates. Toutefois, contrairement aux pirates de la Corne de l’Afrique, ceux du golfe de Guinée ne pratiquent pas de prises d’otage : ils convoitent davantage l’or noir qu’ils revendent ensuite illégalement.

Selon l’ONU, les attaques de piraterie coûteraient environ 2 milliards de dollars par an aux pays voisins, notamment le Bénin, particulièrement touché par ces actes. Ce pays a réclamé au Conseil de sécurité de prendre des mesures rapides afin de limiter l’amplification du phénomène. La piraterie étant le résultat de la pauvreté, les analystes internationaux restent quelque peu pessimistes sur son éventuelle disparition. Les pirates pourraient d’ailleurs se reconvertir dans le kidnapping.

Sources : New York Times, The Guardian, Le Monde, SlateAfrica

 

Source : Affaires-stratégiques.info

 

 

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