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En Chine, le dirigeant du Parti négocie en coulisse avec la faction rivale

Écrit par Li Xiaoyu, Epoch Times
10.01.2013
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  • Le 5 décembre 2012, le nouveau dirigeant chinois Xi Jinping (au centre) participe à une réunion avec un groupe d’experts étrangers dans le Grand Palais du Peuple à Pékin. (Photo by Ed Jones-Pool/Getty images)

Analyse de l’information

Xi Jinping, le nouveau dirigeant du Parti communiste chinois déguisé en promoteur d’une campagne de lutte contre la corruption pour sauver le Parti et l’Etat, a hérité de la mission inachevée de contrôle et de purge des forces rivales et des factions qui ont été, l’année dernière, à l’origine de scandales et de luttes intestines parmi les hauts dirigeants du Parti.

En tête de liste se trouve Jiang Zemin, l’ancien chef vieillissant du Parti, qui a, telle une épée de Damoclès, la responsabilité de la persécution du Falun Gong suspendue au-dessus de sa tête. L’autre cible de Xi est le Comité des affaires politiques et juridiques (CAPL), un appareil de sécurité publique de la Chine, devenu l’organisation la plus corrompue et le second centre de pouvoir sous la conduite de son ancien chef Zhou Yongkang, qui est également l’un des plus proche allié de Jiang. La manière dont Xi traitera ces problèmes va déterminer le destin du Parti.

Au cours des quelques semaines qui ont suivi la nomination de Xi en tant que chef du Parti, Jiang Zemin a déjà à plusieurs reprises défié ouvertement l’autorité de Xi.

Le 4 décembre, huit règles visant à améliorer le travail du Politburo, connues sous le nom de Huit règles de Xi, ont été approuvées par le Parti. Une de ces règles interdit aux fonctionnaires de publier leurs propres écrits, monographies, lettres ou télégrammes de vœux ou encore toutes autres inscriptions, sans l’approbation préalable du gouvernement central.

Cependant, selon un rapport d’un média d’Etat, sur une période de six jours,qui va du 22 au 28 décembre, Jiang a transgressé à quatre reprises les règles de Xi.

Le 22 décembre, Jiang a écrit la préface d’un livre d’anciens poèmes. Deux jours plus tard, il a publié un livre intitulé Huang Ju, dédié à son partisan Huang Ju qui était aussi un personnage clé dans la persécution du Falun Gong et qui est décédé en 2007.

Le 25 décembre, Jiang a fait une inscription qui a été dévoilée sur le Pont de Nanjin. Et, le 28 décembre , son dernier livre a été publié.

Selon des analystes politiques, l’intention de Jiang était de rappeler à Xi, et à tout le monde, qu’il a encore une influence politique.

Une personne bien informée du camp de Xi Jinping a dit à la Radio Nationale de Chine appartenant à l’Etat, que l’attitude distante de Jiang était dans une certaine mesure approuvée par Xi. Le fait de permettre à Jiang d’entretenir ces présences publiques a servi de couverture pour les vraies opérations – reconquérir le pouvoir de Jiang, tromper l’attention du CAPL et empêcher Zeng Qinghong, l’homme à tout faire de la faction de Jiang, d’entreprendre toutes sortes d’opérations «suicide» qui aurait pu mettre le Parti hors de contrôle.

Selon cette personne, dans le cadre de son combat contre la corruption, Xi planifiait d’arrêter Zhou Yongkang, l’ancien chef de la sécurité – l’un des principaux responsables de la persécution du Falun Gong, qui a récemment été destitué de la direction du CAPL et écarté du Comité permanent du Politburo – ainsi que d’autres fonctionnaires de la faction de Jiang, sans toucher à Jiang lui-même. Par ce biais, Xi voulait ainsi tenté de gagner le soutien du peuple chinois et en même temps reprendre le pouvoir concentré entre les mains de la faction de Jiang.

Shi Zangshan, un expert de la Chine, basé à Washington, pense que Jiang Zemin représente un vrai problème et que sauver le Parti communiste chinois (PCC) est quasiment impossible; la meilleur action de Xi serait de démanteler le Parti.

Selon Shi, si Xi continue sa réforme politique sans toucher à Jiang, il finira par être contrôlé par ce dernier. Aussi longtemps que la faction de Jiang aura un quelconque pouvoir, elle n’agira pas selon les normes, ni ne se comportera avec modération. Dans ce cas, tout peut arriver et Xi ne sera pas en mesure de tenir ses promesses de réforme.

Mais si Xi s’en prend maintenant à Jiang, Les Chinois demanderaient certainement que les crimes de Jiang contre le Falun Gong soient exposés, ce qui conduirait immédiatement à l’effondrement du PCC, précise Shi.

«La persécution du Falun Gong, ce crime choquant de Jiang, a déjà déterminé un destin sans espoir pour le PCC et une perte totale de crédibilité», a-t-il ajouté.

Shi a conclu en précisant: «Si Xi ne prend pas l’initiative de désintégrer le PCC, le vulnérable équilibre du pouvoir entre les dirigeant actuels du PCC et Jiang finira par se défaire au cours de leurs bagarres, ce qui conduira de toute façon à l’effondrement du PCC».

Le dilemme de Xi

Les récentes campagnes politiques et la lutte contre la corruption de Xi ne pouvaient pas dépasser la limite établie par le PCC: ne pas provoquer son effondrement. Les promesses de réforme de Xi seront abandonnées aussitot qu’il atteindra cette limite.

Comme Xi veut encore sauver le PCC, il n’est pas en mesure de traduire Jiang Zemin en justice, puisque la dénonciation des crimes contre l’humanité de Jiang, tels que les prélèvements d’organes sur des pratiquants de Falun Gong, causeraient l’effondrement du PCC.

Par ailleurs, si Xi veut diriger le pays et essayer de sauver le PCC, il n’a pas d’autre choix que d’affronter la question du CAPL, en limitant son pouvoir.

Au cours de la dernière décennie, le CAPL est devenu l’organisation la plus corrompue et a de plus été largement critiqué par le peuple chinois. Le CAPL se trouve de facto au dessus de tout autre système d’autorité et est capable de mobiliser d’énormes ressources et de contrôler la politique nationale.

Xi a déjà commencé à agir contre le CAPL. Ainsi, Li Chuncheng, le secrétaire adjoint du Parti de la province du Sichuan et un des fidèles de Zhou Yongkang, l’ancien chef du CAPL, a été destitué de son poste peu de temps après la nomination de Xi à la tête du Parti.

CCTV a récemment rapporté des informations négatives au sujet du CAPL.

Des pétitionnaires avec des bannières ont demandé que Zhou Yongkang annonce ses avoirs financiers, et la police n’a pas interféré. Ling Jihua, un allié de confiance de Hu, a été transféré à la tête du département du travail du Front uni chinois avant que Hu transmette ses pouvoirs à Xi. Le but était de pouvoir contrôler le réseau d’espionage à l’étranger qui était auparavant contrôlé par la faction de Jiang.

Note de l’éditeur: Lorsque Wang Lijun, l’ancien policier haut gradé de Chongqing a fui pour sauver sa vie au consulat des États-Unis à Chengdu le 6 février, il a déclenché une tempête politique qui ne s’est pas calmée. La bataille dans les coulisses tourne autour de la position que les responsables prennent envers la persécution du Falun Gong. La faction aux «mains tachées de sang» – les fonctionnaires promus par l’ancien dirigeant du PCC Jiang Zemin afin de mener la persécution – cherche à éviter la responsabilité de ses crimes et à poursuivre la campagne. D’autres fonctionnaires refusent de continuer à participer à la persécution. Les événements qui se déroulent offrent un choix aux fonctionnaires et aux citoyens de la Chine, ainsi qu’aux gens du monde entier: soutenir ou s’opposer à la persécution du Falun Gong. L’histoire retiendra le choix de chaque personne.

Version anglaise: China Party Leader Deals With Rival Faction Behind Scenes

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Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.