Trois militantes kurdes tuées à Paris

Écrit par Nicolas Zifcak, Epoch Times
13.01.2013
  • Un portrait de l’un des membres fondateurs du PKK, Sakine Cansiz, à l’Institut kurde de la Culture à Paris, le 10 janvier. (Thomas Samson/AFP/Getty Images)

Jeudi matin trois militantes ont été retrouvées tuées par balles dans un institut kurde à Paris. Les trois femmes ont été découvertes par des amis venus les chercher après avoir essayé en vain de les joindre par téléphone.

L’une d’entre elles est à l’origine du Parti des travailleurs du Kurdistan militant (PKK), que la Turquie, l’Union européenne et les États-Unis considèrent comme un groupe terroriste.

Selon France 24, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a qualifié ces décès «d’assassinats politiques».

«Trois personnes, trois femmes ont été abattues, tuées, sans doute exécutées», a-t-il dit, refusant de fournir d’autres spéculations.

France 24 rapporte que, selon la Fédération des associations kurdes, Sakine Cansiz, le membre fondateur du PKK, est l’une des victimes.

Sur les 25 millions de Kurdes ethniques la plupart vivent à l’intersection des frontières de l’Irak, l’Iran, la Syrie et la Turquie, environ 14 millions résident en Turquie.

Les politiciens et les observateurs ont analysé les motifs possibles de l’assassinat de ces femmes. Certains affirment que ces morts sont le résultat d’une querelle interne au sein du PKK.

Toujours selon France 24, le politologue turc Ali Kazancigil vivant à Paris, explique que ces assassinats pourraient être l’œuvre de Turcs ou des forces du PKK, et sont probablement liés aux récents pourparlers de paix.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que l’incident pourrait faire partie d’un conflit interne au PKK ou pourrait aussi être une «provocation» prévue pour perturber les négociations avec le leader emprisonné du PKK, Abdullah Ocalan. Le Premier ministre a cependant conclu qu’il était trop tôt pour commenter.

Selon AP, l’agence de renseignements turque entretien le contact avec Abdullah Ocalan condamné à perpétuité depuis 1999 sur une île-prison au large d’Istanbul.

Gultan Kisanak, chef de parti Kurde affirme que Cansiz était «une idole pour le peuple kurde et les femmes kurdes», en rejetant le scénario d’une querelle interne.

«Comment osent-ils présenter l’assassinat d’un révolutionnaire comme le fruit de luttes internes sans aucune preuve?» a-t-elle déclaré, selon AP.

Version anglaise: Three Kurdish Activists Killed in Paris

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