Selon des rapports, le Parti pourrait changer le système des camps de travaux forcés

Écrit par Sophia Fang & Jack Phillips, Epoch Times
14.01.2013
  • Le 30 mai 2005 des détenus écoutent un policier au cours d’une séance de formation dans la prison de Chongqing. (China Photos/Getty Images)

Des rapports récents de médias chinois, ainsi que différentes sources de propagande du régime disent que le Parti communiste chinois pourrait changer son système de rééducation par le travail forcé, bien que ces rapports offrent peu de détails.

Au cours d’une récente Conférence nationale de travail, Meng Jianzhu, le chef du Comité des affaires politiques et juridiques (CAPL) qui est en charge des forces de sécurité, aurait parlé dans le sens suivant: «Le gouvernement central a déjà examiné cette question, et après l’approbation du Congrès national du peuple, le système de rééducation par les travaux forcés sera arrêté».

Cependant, dans les médias officiels on ne trouve pas de remarques concernant «l’arrêt» ou l’abolition de ce système. Les médias d’Etat se contentent de rapporter que le régime prévoit «d’introduire les réformes» du système des camps de travaux forcés.

Le système de rééducation par le travail forcé permet aux autorités chinoises de détenir les gens sans aucun procès, en soumettant les détenus à des conditions très dures et même à la torture. Le système a été fortement critiqué ces dernières années. Beaucoup de gens trouvent que cela enfreint la constitution de la République populaire de Chine et cible principalement les pétitionnaires, les dissidents et les croyants.

Wen Zhao, un commentateur politique de la chaîne de télévision New Tang Dynasty basée à New York, s’attend à ce qu’il y ait des querelles et des luttes intestines parmi les factions au sommet du Parti avant une réunion importante du Parti communiste en mars. Il a également souligné qu’on ne savait toujours pas ce qui pourrait remplacer le système de travaux forcés, qui avait été mis en place il y a des décennies sous la dictature de Mao Zedong.

Selon ses paroles, «il est tout simplement impossible de supprimer tous les camps de travaux forcés. De nombreux policiers seraient sans emplois».

Le Ministère chinois de la Justice a annoncé en octobre dernier que plus de 60 000 personnes sont envoyées chaque année dans des camps de travaux forcés et qu’au cours des dernières années, plus de 300 000 personnes auraient été arrêtées.

Zhang Qianfan, professeur de droit de l’université de Pékin a avoué à New York Times: «Si c’est vrai, cela serait un progrès important… C’est un outil utilisé abusivement».

La pression publique sur le Parti communiste s’est accrue dans ce domaine après plusieurs cas notables, dont celui de Ren Jianyu, l’un des jeunes fonctionnaires d’un village. Ren avait critiqué Bo Xilai, l’ancien chef de Chongqing qui a été limogé l’an dernier suite à plusieurs scandales. Il avait également fortement critiqué le système des camps de travaux forcés.

Il a été condamné à quinze mois sans même avoir vu un avocat. Il a été libéré en novembre après la chute de Bo Xilai.

Ren a dit que pendant qu’il travaillait dans un camp de travaux forcés, il avait perdu plus de 29 kilos. Il a précisé que, selon sa propre expérience, «le système est trop arbitraire et tout le monde peut y être soumis».

De même Tang Hui, une femme de la province du Hunan, a été condamnée à 18 mois dans un camp de travaux forcés pour avoir demandé des sanctions supplementaires à l’encontre de sept hommes qui avaient enlevé et forcé sa fille à se prostituer. Elle a été libérée suite à un tollé général peu de temps après sa condamnation.

Dans des cas antérieurs, certains Chinois ont été condamnés à un an de camp de travaux forcés pour avoir mis en ligne de brefs commentaires. En 2008, deux femmes d’un certain âge, originaires de Pékin, ont passé presque une année dans un camp de travaux forcés pour avoir seulement publié un demande de manifestation.

Le système a été également largement utilisé contre les pratiquants de la discipline spirituelle de Falun Gong. Selon certaines estimations, ils représentent au moins la moitié des prisonniers des camps de travaux forcés – les estimations vont de plusieurs centaines de milliers à des millions de personnes.

Recherche effectuée par Franck Fang

Version anglaise: Party May Change Forced Labor System, Reports Claim (Updated)

Epoch Times est publié en 20 langues et dans 35 pays