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Du réel au virtuel, des écrans plein la tête

Écrit par Ivo Paulovic, Epoch Times
15.01.2013
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  • Paris, le 26 juin 2012: Un homme tient une tablette numeu0301rique, le jour de l’inauguration d’une connexion Wi-Fi gratuite disponible dans 46 sites parisiens, dont les plates-formes de transport en commun de trois stations de meu0301tro. (François Guillot/AFP)

Les ventes de tablettes tactiles ont progressé de 156% en 2012. 240 millions de tablettes devraient être vendues à travers le monde en 2013. Se plaçant pour le moment en complément de l’ordinateur de bureau, beaucoup plus simple à l’utilisation et infiniment plus nomade, la tablette numérique permet d’initier à l’informatique les plus jeunes et les seniors. Proposant un large choix d’applications, de jeux et de contenus multimédias, son utilisation concrète n’est pas vraiment définie, jouant dans la cour des films, des music-stores, des jeux et s’octroyant déjà les parts des livres en papier. Bientôt, en remplacement du cahier et du stylo dans les écoles, le tout numérique propose un type de contenu très varié mais son impact à long terme est encore mal connu.

Réalité à écrans multiples

L’année 2013 sera davantage placée sous le signe des nouvelles technologies que les années précédentes, l’écran tactile remplaçant notre regard sur le monde et dirigeant les consommateurs vers une réalité à écrans et informations multiples. Le poste de télévision classique, placé au centre du salon, connaît maintenant une sérieuse concurrence. Aux États-Unis, où se créent les nouvelles tendances en avant-première, le nombre de téléspectateurs recule pour la première fois depuis le lancement de la télévision au profit de l’internet. Les chaînes de télévision doivent s’adapter à ce nouveau type de téléspectateurs hyper-connectés.

Boris Razon, gérant de la stratégie numérique de France Télévision, expliquait sur France Info que «les gens vivent maintenant les deux pieds à la fois dans les médias traditionnels et dans les médias numériques. On doit leur proposer des expériences qui mêlent les deux, le numérique et la télévision». De plus en plus, les programmes télévisés sont réfléchis en termes de cycles de vie pour rester attractifs et rentables.

Les chaînes traditionnelles se trouvent ainsi directement en concurrence avec les géants du numérique déjà établis comme Youtube.com appartenant à Google, qui réinventent complètement le marché de l’audiovisuel.

Les entreprises qui créent le marché

Aujourd’hui, Youtube.com annonce sur son site plus de 4 milliards de vidéos vues chaque jour, dont énormément sont vues sur les réseaux sociaux. L’entreprise a depuis noué des liens commerciaux avec les principaux groupes audiovisuels dans le monde. «La frontière entre l’internet et la télévision est en train de disparaître», ajoute Boris Razon. C’est le cas pour les émissions Taratata ou La Parenthèse Inattendue, diffusées tard à la télévision, qui ont récemment exporté leur contenu sur Youtube.com, permettant de multiplier leur audience par cinq.

D’autres entreprises créent ainsi leurs propres chaînes sur divers hébergeurs de contenus multimédias. Ainsi, toutes sortes de professionnels et de particuliers peuvent avoir accès à une large audience, du moment que leur contenu crée le buzz, et donc, faire vibrer la communauté des internautes qui va se charger d’en assurer la promotion de bouche à oreille, plus précisément, de clavier à écran.

Le divertissement avant tout

L’année 2012 a apporté son record absolu en matière d’audience, la vidéo du clip de la musique Gangnam Style du rappeur sud-coréen PSY, sur fond de musique électronique à rythme très électro hip-house, a été vue plus d’un milliard de fois sur Youtube, record absolu de la plateforme. Cette chanson, qui fait l’apologie des belles filles dans les bras des riches oisifs du quartier Gangnam-su à Séoul en Corée du Sud, a fait le tour du monde et de nombreuses personnalités, notamment le président américain, ont imité le pas de danse du cheval devant les caméras.

Les nouvelles plateformes physiques telles que les Smartphones et les tablettes tactiles véhiculent ces contenus et les rendent accessibles grâce à l’omniprésence du réseau sans fil. Ainsi entre deux arrêts de bus, un consommateur peut partager la nouvelle vidéo de son chaton ou de son enfant sur sa communauté sociale préférée, écrire ses impressions sur la chute spectaculaire captée en vidéo de son ancien camarade de classe d’école primaire et liker les dernières mesures fiscales du gouvernement sur le compte officiel Facebook de Matignon. Cette nouvelle consommation de l’information et des médias change totalement notre façon de penser et d’appréhender notre quotidien.

Après la presse écrite, les livres passent également au tout numérique. D’après Juergen Boos, directeur de la Foire du livre de Francfort, en Europe, 2% des livres sont vendus sous forme électronique, alors qu’aux États-Unis ce pourcentage est de 20 à 40%, signe de la résistance du vieux continent à entretenir une certaine nostalgie des temps anciens. On peut cependant facilement s’attendre à une poursuite de la tendance et à la généralisation de tous les contenus sous forme électronique. Cette évolution jugée naturelle par certains, ne l’est pas forcément pour le développement de la pensée des consommateurs, notamment des plus jeunes.

Un rapport à la réalité bouleversé

Selon l’étude de Médiamétrie, 10% des foyers français possèdent une tablette tactile, ce sont souvent des familles avec des enfants et en milieu urbain. Ces foyers possèdent en même temps à 95% une connexion à internet et à 40% au moins une console de jeux.

L’augmentation du nombre d’écrans dans les foyers instaure un climat où tous les occupants de la maison baignent dans une omniprésence d’écrans numériques. Loin de l’époque où la télévision trônait au milieu du salon attirant et hypnotisant les enfants, aujourd’hui les enfants ont un ou plusieurs écrans de télévision dans leur chambre. S’ils ne sont pas face à la télévision, ils se rabattent sur l’ordinateur, la tablette et le téléphone qui offrent un contenu inépuisable de séries, de vidéos, de réseaux sociaux et de jeux en tous genres. Le contenu multimédia visionné par les plus jeunes est cependant dans la plupart des cas rempli de violence et d’incitation à toutes sortes de dérives, surtout quand ces contenus non recommandables deviennent tellement simples d’accès.

Pour Christian Gautellier, vice-président du Ciem (collectif inter associatif enfance et média), «ces jeux et ces séries télévisées sont porteurs de valeurs qui n’ont parfois rien à voir avec celles des familles ou même celles de notre civilisation. Mais les jeunes s’approprient ces valeurs par imprégnation», en ajoutant que, d’ailleurs, «ce n’est pas un problème de contenu, c’est pour cela que le débat sur la violence est biaisé. La violence, c’est de mettre des enfants de cet âge devant des écrans», a-t-il expliqué dans Le Figaro.

Pour les très jeunes, de moins de trois ans, la consommation immodérée d’écrans peut apporter des séquelles profondes. Selon le psychiatre Serge Tisseron, dans une interview au Journal du Dimanche, l’enfant doit construire sa relation avec le réel, identifier, explorer tous les objets qui l’entourent: «La tablette limite la relation au monde à ce que l’enfant en voit. Il touche l’écran au lieu de saisir l’objet, il ne le flaire pas, ne le mâchouille pas. Il n’a pas d’appréhension des trois dimensions de l’espace.»

Le développement de l’enfant peut souffrir de ce manque de contact avec les valeurs universelles de la nature et il est à craindre que certaines fonctions importantes aient du mal à se développer. Selon des chercheurs de l’université du Kansas et de l’Utah, le contact avec la nature est un stimulant pour la créativité. Ils ont découvert que des personnes obtenaient 50% de résultats supérieurs sur un test de créativité après une randonnée dans le désert de quatre jours sans téléphone portable ou autre appareil électronique. Selon eux, la partie du cerveau utilisée pour la pensée créatrice se fatigue par son usage multiple du fait de la technologie. En revanche, les milieux naturels sont associés à la douceur et à une pensée calme, permettant au système cognitif de se restructurer.

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