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Gare de triage Outremont

Planification participative mise en doute

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
17.01.2013
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  • M. Alain Tassé, membre du comité exécutif de la Ville de Montréal et responsable de l'urbanisme et du développement économique, lors d'une conférence de presse tenue le jeudi 17 janvier sur le développement des abords de l'ancienne gare de triage Outremont. (Mathieu Côté-Desjardins/Époque Times)

Après avoir dévoilé son plus récent plan de transport, la Ville de Montréal présente un second plan à la population cette semaine : celui concernant le développement des abords de l'ancienne gare de triage Outremont. M. Alain Tassé, membre du comité exécutif de la Ville et responsable de l'urbanisme et du développement économique, a bien fait comprendre que les aspirations du milieu étaient reconnues et endossées par l'administration actuelle. Certains sont plutôt sceptiques sur ce point, surtout lorsqu'il est temps d'aborder l'aspect social.

Après avoir lu les détails du plan, M. Tassé a dû reformuler dans ses mots ce qu'est clairement le Plan de développement urbain, économique et social (PDUES) des secteurs Marconi-Alexandra, Atlantic, Beaumont et De Castelnau.

«[Actuellement] C'est un quartier de passage, quartier pour lequel peu de gens ont d'intérêt et s'arrêtent en passant. Je l'appelais [...] un No man's land. On veut le réaménager, on veut le rééquiper, on veut conserver et augmenter son caractère commercial, industriel, institutionnel tout en maintenant [...] son caractère résidentiel, afin qu'il soit plus convivial, pour que les gens s'y sentent plus à l'aise [...]», a-t-il résumé avec plus de fluidité.

La gare de triage Outremont est situé à la limite nord de l’arrondissement d’Outremont, où passe le chemin de fer, et touche à trois autres territoires : Ville Mont-Royal, Rosemont et Parc-Extension.

Un des aspects novateurs du PDUES est sa démarche de planification participative où les citoyens, les organismes et les entreprises intéressés ont pu participer activement à l'avenir du territoire que comprend le PDUES. Du moins, c'est la version officielle de la Ville. M. André Trépanier, responsable des droits des locataires du Comité d'action de Parc-Extension, a déclaré qu'on a fait semblant de l'écouter. Ayant pris part à plusieurs des consultations, il avoue être autant surpris que déçu à la remise de la version préliminaire du Plan.

Il avance : «On nous annonce qu'un seul terrain sera vendu et transféré à une coopérative ou à un organisme sans but lucratif (OSBL) d'habitation. Depuis 2005, aucun logement social n'a été créé dans Parc-Extension. Aujourd'hui [le 17 janvier en après-midi], le message était qu'on devra s'arranger avec nos troubles si on en souhaite plus d'un, avec le programme AccèsLogis. Ce programme nous a aidés à trouver “zéro” logement social depuis des années.»

AccèsLogis Québec est un programme d'aide financière qui encourage le regroupement des ressources publiques, communautaires et privées.

M. Trépanier avait foi que la Ville puisse faciliter la dure réalité des logements sociaux. «La montée des prix de l'immobilier et la rareté des terrains dans Parc-Extension font partie des obstacles majeurs, sans compter que le marché est favorable aux condos», évoque-t-il.

Pour Martin Blanchard, du Comité logement de la Petite-Patrie, «C'est comme si la Ville était en train d'apprendre ce que sont des consultations publiques à travers une planification participative. Ils font leurs premières classes.» Ayant assisté à toutes les consultations jusqu'à aujourd'hui, M. Blanchard affirme que le processus inclut ce qu'on appelle du «cherry picking» : «Ils prennent ce qu'ils veulent des rencontres et business as usual! [les affaires continuent de faire bon train].»

«Lors de la rencontre d'aujourd'hui, on ne nous a jamais dit ce qu'était vraiment la partie sociale du Plan de développement urbain, économique et social. La rencontre n'a pas apporté plus de clarté. Pour des groupes comme nous qui travaillent fort à avoir des résultats, il n'y a rien qui change», confie-t-il avec regret.

L'intervenant du Comité logement de la Petite-Patrie est convaincu que la Ville a peur de la population. «Elle n'a pas voulu définir ses objectifs», déclare-t-il. «Ce n'est pas vraiment de la consultation, ni de la participation. C'est plus de la discussion, une conversation et ensuite ce sont les gens au pouvoir qui décident. Ça demeure des balbutiements de vision de consultation. J'espère qu'on sera mieux entendu lors de la suite des consultations», exprime M. Blanchard.

Selon lui, la manière de bien se préparer aux consultations de la Ville passe par l'éducation populaire. La Coalition Marconi-Beaumont prépare une assemblée participative pour faire un bilan de leurs actions, pour réfléchir et pour se donner un plan d'action. La rencontre est prévue le samedi 2 février prochain, de 13 h 30 à 16 h 30, au Café l'Artère, situé au 7000 avenue du Parc (métro Parc). Pour plus d'information : www.coalition-marconi-beaumont.org

 

 

 

   

 

     

 

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