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La gestion de l’eau potable en France

Écrit par Géraldine Fornès, Epoch Times
03.01.2013
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  • Le réservoir d’eau souterrain de Montsouris, le 6 Septembre 2012 à Paris. Le réservoir de 202.000 m3, construit en 1873 par l’ingénieur français Eugène Belgrand, est l’un des cinq réservoirs d’eau de Paris. Il fournit 20% de la population de Paris. Le réservoir de Montsouris recueille et stocke l’eau des différentes rivières et aqueducs dans régions orientales et méridionales autour de Paris. (Patrick Kovarik/AFP/GettyImages)

L’eau potable a plusieurs dimensions: sa dimension économique, par son coût de gestion lié à une logistique importante et sa rareté; sa dimension environnementale, en posant la question notamment de son renouvellement et de la pollution des nappes phréatiques; et enfin sa dimension sociale en tant que ressource répondant à un besoin vital. Par extension, elle a aussi une dimension collective et constitue en partie un bien commun et public selon un extrait de l’Introduction de Philippe Hugon sur L’eau est elle un bien privé ou public?

Qu’est-ce qu’une eau potable?

Une eau potable peut se boire sans risque pour la santé. Afin de définir précisément une eau potable, des normes ont été établies fixant notamment les teneurs limites à ne pas dépasser pour un certain nombre de substances nocives et susceptibles d’être présentes dans l’eau. Le fait qu’une eau soit conforme aux normes, c’est-à-dire potable, ne signifie donc pas qu’elle soit exempte de matières polluantes, mais que leur concentration a été jugée suffisamment faible pour ne pas mettre en danger la santé du consommateur, selon la définition du CNRS dans son dossier scientifique.


Selon ces normes, une eau potable doit être exempte d’agents pathogènes (bactéries, virus) et d’organismes parasites, car les risques sanitaires liés à ces micro-organismes sont grands. Elle ne doit contenir certaines substances chimiques qu’en quantité limitée: il s’agit en particulier de substances qualifiées d’indésirables ou de toxiques, comme les nitrates et les phosphates, les métaux lourds, ou encore les hydrocarbures et les pesticides, pour lesquelles des «concentrations maximales admissibles» ont été définies.

À l’inverse, la présence de certaines substances peut être jugée nécessaire comme les oligo-éléments indispensables à l’organisme.
 Une eau potable doit aussi être une eau agréable à boire: elle doit être claire, avoir une bonne odeur et un bon goût. Pour avoir bon goût, il lui faut contenir un minimum de sels minéraux dissous (de 0,1 à 0,5 gramme par litre), lesquels sont par ailleurs indispensables à l’organisme. Enfin, elle ne doit pas corroder les canalisations afin d’arriver «propre» à la sortie des robinets.

Distribution de l’eau potable

Amener l’eau potable jusqu’à l’utilisateur comprend 3 étapes majeures. Tout d’abord son captage, il est passif ou effectué par pompage. L’eau captée provient de cours d’eau, de plans d’eau, de nappes souterraines ou de sources. Les 2/3 des captages s’effectuent dans les nappes contre 1/3 dans les eaux superficielles. Ensuite, il s’agit de rendre l’eau «potable», c’est à dire conforme à la réglementation en vigueur, dont le ministère de la santé a la charge. Les traitements sont réalisés dans des unités dites de potabilisation. Enfin, l’eau rendue potable est acheminée sous pression dans des réservoirs ou des châteaux d’eau. Elle est alors stockée dans des réservoirs publics et relayée par des tuyaux privés pour arriver jusqu’à nos robinets. A noter, quiconque souhaitant s’alimenter par ses propres moyens (puits, sources) doit simplement le déclarer en mairie qui s’assurera de la potabilité de l’eau.

En quelques chiffres, l’eau potable c’est 4,1 milliards de m³ d’eau facturés aux usagers domestiques; le réseau de distribution compte 906 000 kilomètres de conduites avec un volume d’eau perdue estimé à 22% (1).

La France a un accès privilégié à l’eau

En matière d’eau, la France est un pays riche qui reçoit largement plus qu’elle ne dépense. Il pleut chaque année en moyenne 440 milliards de m³ d’eau, dont un quart s’infiltre dans les nappes souterraines. Pour couvrir ses besoins en eau potable, pour l’industrie, l’irrigation, et l’électricité entre autres, la France prélève environ 7 milliards de m³ par an dans ces nappes; dont le stock potentiellement exploitable est estimé à 2 000 milliards de m³.

À un climat tempéré idéal s’ajoutent des formations géologiques favorables à la constitution d’importantes réserves d’eau. Les deux tiers du territoire sont constitués de grands bassins sédimentaires dont les roches poreuses emmagasinent l’eau, telles des éponges. C’est le cas du grand bassin de la Seine, du bassin d’Aquitaine, du bassin Rhodanien, de la plaine d’Alsace et du Jura. Ailleurs, les conditions sont moins favorables et les aléas climatiques deviennent alors plus sensibles.

Une priorité à l’assainissement des eaux usées

Le territoire français a été découpé en huit grands districts hydrographiques, dont le bassin Seine-Normandie qui s’est engagé à l’amélioration de l’assainissement des eaux usées et résiduaires, un domaine dans lequel la France a déjà été menacée de sanctions par la commission européenne. Certes, le nombre de stations d’épuration s’est multiplié mais leur fonctionnement ainsi que l’équipement en stations de traitement est encore insuffisant.

En effet dans de nombreuses villes, les eaux de pluie ruissellent directement des trottoirs aux cours d’eau. Par ailleurs, dépolluer les sols serait une entreprise trop coûteuse, alors que des règles simples pourraient être observées, comme limiter l’apport d’engrais ou raisonner l’irrigation, particulièrement dans le monde agricole.

L’eau, gestion privée ou publique?

Le marché de l’eau en France est dominé par trois grands groupes qui se partagent l’essentiel des appels d’offre lancés par les collectivités locales. La Lyonnaise des Eaux (filiale de Suez Environnement), la Compagnie générale des eaux (devenue Veolia Eau) et la Saur. La Saur occupe une place moins importante. Surtout présente dans les zones rurales et périurbaines, elle revendique la gestion de l’eau et de l’assainissement dans 6.700 communes, desservant 7 millions de consommateurs. Veolia arrive en tête, avec 24,08 millions d’usagers et 17,14 millions d’usagers raccordés en assainissement.

Certaines villes ont récemment décidé de retourner à une gestion en régie publique, c’est-à-dire sans passer par une entreprise privée. L’exemple le plus marquant est Paris, revenue au système de régie début 2010; d’autres villes, départements ou régions s’impliquent dans un retour à une régie publique comme La Bourgogne, Besançon, Les Landes, etc. Selon les professionnels, environ les trois quarts de la population française sont servis en eau par des entreprises délégataires, le reste étant en régie.

L’eau est-elle un bien de consommation?

L’association «Eau Publique» située dans le Var a lancé l’appel de Varages visant le service public de l’eau potable en France et destiné aux élus et usagers des communes et intercommunalités pour une gestion publique de l’eau potable en France. Elle milite pour une gestion de l’eau comme bien public et commun, qui serait rendu aux communes et inter-communautés. L’eau qui est de la responsabilité des collectivités locales depuis la Révolution française, peut elle être maintenant monétisée, c’est la question de l’accès à tous à l’eau potable, comme bien et droit inaliénable de l’humanité.

Il est possible de consulter la potabilité de l’eau de votre robinet sur le site du gouvernement: www.sante.gouv.fr

 

(1) Source: Enquête Eau 2008, SOeS / SSP, 2011

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.