Des militants islamistes ayant enlevé un groupe de travailleurs appartenant au secteur pétrolier dans le sud de l’Algérie affirment que 35 otages auraient trouvé la mort lors d’un raid de l’armée.

Selon eux le mitraillage provoqué par les hélicoptères de l’armée algérienne aurait tué 15 ravisseurs et 35 des otages, a rapporté l’Associated Press.

Le ministre de l’Intérieur algérien Daho Ould Kablia a déclaré à Reuters que les ravisseurs étaient dirigés par Mokhtar Belmokhtar, un combattant islamiste opposé aux Soviétiques lors de l’occupation de l’Afghanistan dans les années 1980. Belmokhtar a ensuite dirigé une branche d’Al-Qaida au Maghreb islamique.

Belmokhtar a été décrit comme «M. Insaisissable» ou «Mister Marlboro» en raison du réseau de contrebande de cigarettes qu’il a mis en place lui permettant de financer son djihad. Il semble être en lien avec les rebelles islamistes qui occupent actuellement les villes du nord du Mali.

Les militants ont contacté une agence de presse mauritanienne lors de la prise d’otages, appelant la France à mettre fin à son intervention dans le nord du Mali pour garantir la survie des otages.

L’armée algérienne a riposté qu’elle ne céderait en aucun cas à ces exigences. Les ravisseurs ont apparemment essayé de trouver une issue de sortie plus sûre.

Reuters a fait publier la déclaration parue dans la presse mauritanienne de la part des preneurs d’otages: «Nous tenons le gouvernement algérien et le gouvernement français de même que les pays dont sont issus les otages comme pleinement responsables de la situation si nos exigences ne sont pas remplies, car c’est à eux de faire cesser cette agression brutale contre notre peuple au Mali».

L’Algérie est en cause pour avoir permis aux avions français de survoler son territoire aérien ainsi que celui du Mali.

CNN a signalé que quatre otages, dont deux Britanniques, un citoyen français et un Kényan ont été libérés. Mais selon l’AP les otages ayant survécu comprennent trois Belges, deux Américains, un Britannique, un Japonais, ainsi qu’un  Irlandais.

À l’heure actuelle les rapports concernant le nombre de personnes tuées ou libérées sont contradictoires. Selon une source sur place, cité par Reuters, six des otages étrangers auraient été tués ainsi que huit ravisseurs des suites du mitraillage de leur véhicule par l’armée.

La compagnie BP supervise partiellement le site pétrolier Amenas située près de la frontière avec la Libye, à 2.000 km environ au sud d’Alger. Selon le groupe la situation est encore floue et on cherche à obtenir plus d’informations auprès des autorités locales.

«Malheureusement, nous en sommes au fait où il y a des victimes, mais nous manquons encore d’informations fiables et confirmées. Il existe également des rapports affirmant que certains otages auraient fui ou auraient été libérés», a indiqué la compagnie dans un communiqué, en ajoutant: «Par mesure de précaution, nous sommes en train de mettre en place le rapatriement des travailleurs non essentiels en Algérie.»

Version anglaise: Dozens of Hostages Reportedly Killed in Algeria Raid

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