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Amour

L'exigeante réalité d'un amour qui dure

Écrit par Joe Bendel, Epoch Times
27.01.2013
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  • Jean-Louis Trintignant (incarnant Georges) lors du tournage du film Amour, à la fois français, allemand et autrichien. (Denis Manin/Sony Pictures Classics)

La mort est l'ultime point en commun. Elle vient nous chercher et, à moins que les pharaons aient eu raison, on ne peut rien apporter avec soi. Pendant des années, un couple français a mené une vie de privilèges et de raffinements. Cependant, les maladies du vieil âge viendront voler leur dignité et leur confort dans le film Amour, du réalisateur Michael Haneke.

Sélectionné par l'Autriche comme film à soumettre aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, Amour, gagnant d'une Palme d'or, est un film en langue française, prenant place presque entièrement dans un appartement parisien. Il compte deux des acteurs français les plus connus et appréciés de leur génération, soit Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva.

Au moins, le réalisateur est autrichien. Toutefois, il s'est qualifié sous les règles strictes de l’académie dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. En fait, il est reconnu comme un meneur à la course à l’Oscar dans cette catégorie.

Le film rassemble des sujets et de grosses pointures du cinéma qui ont tout pour obtenir un Oscar, mais cela demeure un film de Haneke, pas un film du genre On Golden Pond. Les émotions qui s'y trouvent sont plus sombres, et les sentiments plus difficiles à capter.

Les cinéphiles rencontreront d'abord Georges (Jean-Louis Trintignant) et Anne (Emmanuelle Riva) dans un moment glorieux. Ils reviennent d'un concert prestigieux donné par le dernier et le plus grand des élèves d'Anne, Alexandre. Ils assistaient au concert comme ses invités. Malheureusement, peu de temps après le retour, la santé d'Anne commence à chuter d'une manière dramatique mais progressive. 

Georges, légèrement distrait, est plutôt stupéfait de se trouver dans le rôle de l'aidant naturel, mais il fait de son mieux. C'est tout aussi difficile pour Anne que pour lui. Haneke l'illustre dans une série de petites scènes de réprimandes.

Bien sûr, le public peut sentir que le film Amour se terminera en tragédie, ne serait-ce que par la structure de l'histoire. Cependant, «comment» le couple arrivera à ce point est le véritable point central du film.

On dit qu'un bon film ne peut pas être déprimant, et c'est vrai. Même aussi accomplies que soient les interprétations des acteurs dans Amour, le film devrait être tout de même évité par les spectateurs sujets à la dépression.

La fragilité humaine dépeinte par Trintignant et Riva est plutôt percutante, venant spécialement du fait de leur marque dans le portrait cinématographique des films classiques tels que Un homme et une femme et Hiroshima mon amour. Le parcours de Riva est particulièrement brave, montrant toute la douleur et la dégénérescence, aussi physiquement qu'émotionnellement.

Bien qu'il s'agisse d'une interprétation moins évidente, l'honnêteté amère du personnage de Trintignant donne la vraie essence du film. Alors qu'Isabelle Huppert a un rôle de soutien ingrat, elle est toujours un choix parfait ici comme l'enfant devenue adulte appelée Eva, fille froide et détachée d'Anne et de Georges.

Le pianiste classique Alexandre Tharaud a aussi ses moments touchants. Il aurait pu être un meilleur fils qu'Eva a pu être comme descendante biologique.

Comparativement aux autres films d'Haneke, Amour se distingue par la sympathie que dégagent ses personnages. Considérant le gros plan continuel qui colle à la peau d'Anne et de Georges, le terme «sensible» ne serait peut-être pas le terme le plus approprié pour décrire le film.

D'un point de vue esthétique, le film est aussi assez distinct. L'appartement choisi et conçu par le chef décorateur, Jean-Vincent Puzos, est élégant et photogénique et le directeur de la photographie, Darius Khondji, lui donne une touche fine et sophistiquée.

Nous forcer de pénétrer la misère intime de Georges et d’Anne semble faire partie des intentions du réalisateur. Amour est recommandé avec respect (plutôt que par affection) pour ceux qui aiment les films français émotionnellement chargés et pour ceux qui apprécient les drames.

Joe Bendel écrit à propos des films indépendants et vit à New York. Pour lire ses récents articles, visitez

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