Le dernier combat

Réminiscence de l'action des années 1980-90

Écrit par Ian Kane, Epoch Times
26.01.2013
  • L'acteur Arnold Schwarzenegger se replonge dans un cinéma d'action qu'il connaît bien dans le film Le dernier combat. (Alliance Vivafilm)

Après avoir terminé son travail comme gouverneur de la Californie, la piqûre du jeu a ramené au cinéma le dieu des films d'action des années 1980-90 : Arnold Schwarzenegger, dans un pif-pow néowestern spaghetti.

Arnie (de son surnom) est de retour, et ce sera intéressant de voir s’il arrive toujours à attirer les foules au cinéma comme l’aimant puissant qu'il était dans les dernières décennies. Avec un scénario dynamique de l'auteur émergent Andrew Knauer et réalisé par la sensation de l'heure du cinéma coréen, Kim Jee-woon, les studios de Lionsgate ont parié gros à ce que le public soit assez nostalgique pour vouloir voir ce film d'action conventionnel.

Schwarzenegger joue le shérif Ray Owens, un ancien détective aux narcotiques du service de police de Los Angeles qui, après avoir échoué une opération spéciale, a dû partir loin de la grande ville et s'établir dans les limites du petit bled du nom de Summerton Junction. On pourrait croire que le rôle a été écrit pour l'acteur et il saisit l'occasion de le projeter à l'écran, comparable à un des héros archétypes de Sergio Leone incarnés par Clint Eastwood ou encore James Coburn.

Toutefois, la sereine quiétude de la petite ville ne dure pas très longtemps. L'enfer se déchaîne alors qu'un caïd mexicain de la drogue, Gabriel Cortez (joué par Spaniard Eduardo Noriega), s'évade de la garde du FBI à ses trousses et est en direction de la frontière dans une Corvette extravagante et modifiée. La ville de Summerton Junction est le seul obstacle entre le principal méchant et sa liberté. Peu de temps s'écoule avant que Cortez fasse la rencontre d'une bande de grossiers hors-la-loi menés par un homme appelé Burrell, personnage aux mauvaises intentions interprété par Peter Stormare. Pendant ce temps, le shérif Owens réunit une drôle de bande d’hétéroclites supporters locaux, dont la vedette du cinéma brésilien Rodrigo Santoro et le provocateur Johnny Knoxville, connu dans les films et vidéos de Jackass.

Responsable de la région, l'agent spécial Bannister, du FBI, joué délicieusement par Forest Whitaker, ne peut entrer dans la ville et arrêter le prisonnier qui s'est évadé en faisant feu, étant donné qu’il y a prise d’otage. Sans autre choix, il décide de demander l'aide du représentant local de l'ordre, Owens, dans le but d'essayer d'arrêter le méchant avant qu'il puisse disparaître.

Le film offre différentes visions d'une même histoire et carbure à feu moyen jusqu'à ce qu'elles soient au point le plus chaud pour fusionner dans des scènes hyperénergiques de fusillades, dont certaines captivantes et impressionnantes. Cela est sans compter toutes les poursuites de voitures.

Le manque de style et de panache du nouveau venu à Hollywood, Kim Jee-woon (The Good, the Bad, the Weird, I Saw the Devil), dont il fait habituellement preuve, est un peu décevant. Surtout lorsqu'on considère qu'il s'agit d'un début très attendu aux États-Unis et ailleurs. Quand le réalisateur John Woo (Face/Off, Red Cliff, M:I 2) avait fait ses débuts aux États-Unis avec Hard Target avec Jean Claude Van Damm, le public s'est senti trompé étant donné que le style d'action unique de Woo, qui a été rendu célèbre par des films comme Hard Boiled et The Killer, n’avait pas été utilisé pour son premier film hollywoodien.

Woo a plus tard laissé savoir que cela était dû au fait qu'il ne lui avait pas été permis par les studios d'Hollywood de modifier des scènes à la volée, comme il le faisait à Hong Kong avec beaucoup de succès. Il s'était plaint qu'il y avait trop de restrictions et que chacun des changements mineurs devait être approuvé par une longue chaîne d’individus. Ce fut peut-être le cas pour Le dernier combat (version française de The Last Stand).

Malgré sa forme et son ton conventionnels, le film a quelque chose de particulier. Chapeauté par un réalisateur moins chevronné et sans les interprétations d'une formidable distribution internationale, ce film aurait pu chuter dans les ligues mineures. Cependant, Le dernier combat ne se prend pas trop au sérieux, en espérant que le public non plus. Je suis allé visionner le film avec peu d’attentes et j'en suis sorti avec un pincement de nostalgie au cœur, tout en ayant eu droit à un film digne d'une montagne russe amusante.