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L’efficacité allemande en question

Écrit par Christian Watien, Epoch Times
29.01.2013
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Les prouesses d’ingénierie de l’Allemagne pour la fabrication de voitures et de machines de précision sont admirées dans le monde entier et nombreux sont ceux qui aimeraient pouvoir reproduire le modèle allemand. Cependant, lorsqu’il s’agit de construire un nouvel aéroport dans la capitale ou de s’investir dans d’autres projets conséquents, les Allemands préfèrent ne pas trop attirer l’attention sur eux.

Le nouveau grand aéroport de Berlin-Brandebourg a pour fonction de remplacer les trois aéroports existant à Berlin. Il centralisera ainsi la totalité du trafic aérien de la ville. Il sera le troisième plus grand aéroport du pays. Après deux décennies de prévision et de construction, on envisageait une ouverture de l‘aéroport en 2011.

Cependant, actuellement, en janvier 2013, sur un terrain au sud de Berlin, les ouvriers du chantier demeurent les seuls à emprunter les nouveaux terminaux ensoleillés. La date d’ouverture de l’aéroport a été repoussée à cinq reprises, le dernier délai annoncé prévoyait l’accès au public pour le 6 janvier, engendrant à chaque fois la consternation au niveau des médias.

La première raison invoquée portait sur l’état du système de sécurité incendie qui ne présentait pas toutes les garanties requises. Puis d’autres problèmes se sont cumulés. De la dernière réunion du conseil d’administration s’est exprimée une certaine frilosité à ouvrir l’aéroport avant 2015. L’estimation initiale fixée à 2,4 milliards d’euros a dû être rallongée pour atteindre les 4,2 milliards d’euros.

La situation problématique de cet aéroport se retrouve également, ces derniers temps, au niveau d’autres projets de constructions majeurs en Allemagne, avec des évaluations budgétaires et des durées de travaux sous-estimées. La construction de la salle Elbe Philarmonique, une salle de concert d’envergure, située dans le port de Hambourg a été interrompue. Les coûts ont été multipliés par sept et le projet présente un retard de six ans. Stuttgart 21, une infrastructure ferroviaire importante comprenant la modernisation de la gare centrale a aussi rencontré des obstacles majeurs. Le projet dans la capitale d’État du Sud s’est heurté à de vigoureuses protestations durant des années et pourrait maintenant être stoppé suite à des problèmes de surcoût.

Des observateurs extérieurs pourraient être surpris de ces erreurs qui ne correspondent pas à l’image d’une Allemagne industrieuse et efficace. Cependant, certains économistes peuvent nous éclairer sur la pratique allemande de supervision de tels projets et la place de l’opinion publique allemande peut aussi nous informer sur les retards rencontrés.

Selon Michael Adams, professeur d’économie à l’université de Hambourg, une des raisons du naufrage de ces constructions réside en la structure consensuelle des conseils d’administration liés aux projets publics de construction. Monsieur Adams estime qu’il s’agit d’un «système obsolète».

Selon Michael Adams, l’histoire a enseigné aux Allemands à restreindre le pouvoir de l’économie. Il cite pour exemple, les puissants magnats de l’acier qui ont aidé le parti nazi à monter au pouvoir. En conséquence, les Allemands ont développé un système de gouvernance dans de nombreux domaines, impliquant le maximum d’acteurs possibles de la société afin de conduire idéalement vers un modèle consensuel. 

Matthias Schäfer, un expert en économie de la fondation Konrad-Adenauer-Stiftung, pour la recherche sur la politique, a expliqué: «Une telle structure participative est quasiment devenue "une partie du génome allemand". Cette situation rend chaque projet majeur plus compliqué qu’il n’est nécessaire», a-t-il ajouté.

La complexité de cette structure de supervision s’avère particulièrement coûteuse et longue à mettre en œuvre, sans pour autant garantir une meilleure qualité, déclare Matthias Schäfer. Michael Adams a suggéré la nécessité de recourir à des conseils d’administration plus petits, plus professionnels constitués d’experts de tous les domaines et de tous les cantons.

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