Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

L’aide des pouvoirs publics à la parentalité

Écrit par Frédérique Privat, Epoch Times
03.01.2013
| A-/A+
  • La recherche d’un équilibre et d’une harmonie entre un parent et son enfant n’est pas forcément facile, d’où la possibilité d’être aidé par les pouvoirs publics. (Adam Berry/Getty Images)

Dans un monde en perpétuelle mutation où les fondements ancestraux de la famille tendent à disparaître, où les familles elles-mêmes sont éclatées, voire recomposées, il semble de moins en moins évident d’être parents et de transmettre à ses enfants une éducation adaptée au monde dans lequel ils vivent.

La famille a changé et le modèle familial ancestral aussi: la mère au foyer, le père travaillant à l’extérieur, et les (parfois nombreux) frères et sœurs partageant les jeux, vêtements et travaux domestiques, tout en étant cocoonés et surveillés par les grands-parents… ces images valables jusque dans les années 50 environ ont depuis connu de profondes mutations.

Réflexion sur une aide à la parentalité

Actuellement, un parent doit souvent faire face à la monoparentalité, étant alors amené à éduquer et à pourvoir seul aux besoins de son (ses) enfant(s). Face à cela, ce parent doit aussi pouvoir guider et protéger son enfant dans une jungle médiatique, où communication rime parfois avec des dangers de toutes sortes pour les plus jeunes.

Un rapport établi par le Centre d’Analyse Stratégique (CAS), affilié au cabinet du Premier ministre, et remis en septembre dernier à la ministre de la Famille, Dominique Bertinotti, fait état des pratiques d’aide à la parentalité dans plusieurs pays et tente d’amener une réflexion vers la mise en place d’une aide en France.

Pour Dominique Bertinotti, «quelque soit leur milieu social, les parents sont demandeurs de conseils de toute nature et d’échanges. Être parent, ce n’est pas inné, c’est d’autant plus difficile que la société a évolué. Les parents ne peuvent plus s’appuyer sur leur famille, les liens familiaux s’étant distendus. Nous vivons dans une société de la performance. Il faut tout réussir. Tout cela est très culpabilisateur, surtout pour les femmes. Elles doivent conjuguer leur vie de femme, l’éducation des enfants et leur vie professionnelle.»

Ce rapport constitue donc un début de réponse à une demande croissante des familles.

Les structures d’aide publique déjà existantes

Au niveau international, si de plus en plus de pays proposent une aide à la parentalité, celle-ci peut se présenter sous des formes différentes: cadre collectif ou individuel, lieux dédiés ou domicile des parents, etc. sous forme de cours magistraux, d’actions de formations ou de soutien, d’activités de loisirs ou simplement de sites internet.

En France, outre les aides financières pratiquées par la Caisse d’Allocation Familiale (CAF), il existe depuis 1999, des structures d’aide à la parentalité: les Réseaux d’Écoute, d’Appui et d’Accompagnement des Parents (REAAP) ont vocation à coordonner les services qui s’adressent à l’ensemble des parents, sur la base du volontariat. Les parents se rencontrent dans différents lieux (centres sociaux, écoles, crèches, ludothèques, salles municipales, etc.) et autour d’activités (groupes de parole, conférences/débats, activités parents/enfants, etc.), avec ou sans l’appui de professionnels du secteur (médiateurs familiaux, travailleurs sociaux). Il s’agit de renforcer, par le dialogue et l’échange, leur capacité à exercer pleinement leur responsabilité parentale.

Seulement, un rapport de la Cour des comptes datant de 2009 a remis en cause ces dispositifs qu’elle qualifie d’«empilement de dispositifs dispersés géographiquement et mal articulés entre eux». De même, selon le rapport, le financement de ces actions provient d’organismes «très variés et donc très difficiles à consolider».

Ce rapport du CAS vient donc apporter un souffle nouveau à la problématique des gouvernements qui souhaitent apporter une aide aux familles. Pour cela, il a été relevé dans ce rapport que la plupart des pays investis étaient motivés par des raisons communes à tous: une demande croissante des parents, due à l’évolution, non seulement du statut de la famille mais aussi à l’évolution du statut de l’enfant, dont l’éducation est souvent basée sur la recherche de l’épanouissement personnel de l’enfant, avec les risques que l’on connaît, à savoir comportements de l’enfant roi ou absence d’autorité de la part des parents.

Une deuxième raison tient dans le volontarisme affiché par les pouvoirs publics de s’investir socialement afin de lutter contre les inégalités dues, notamment, à la précarité. Parallèlement, dans les pays anglo-saxons, on assiste de la part des pouvoirs publics, à une volonté de responsabilisation des parents dont les carences éducatives seraient étroitement liées aux incivilités des mineurs.

Des exemples d’accompagnement de la relation parents/enfants

Pour ce faire, le CAS expose quelques exemples d’actions engagées pour redynamiser les relations parents/enfants et/ou réorienter l’éducation apportée par ceux-ci: ainsi, au Québec, des «soirées de gars» sont organisées entre fils, pères ou grands-pères, autour de lectures ayant marqué les adultes et d’autres marquant maintenant les jeunes générations, le but étant de donner le goût de lire aux plus jeunes. Aux États-Unis, des cours de mathématiques ou de méthodologie sont proposés aux parents afin de mieux aider leurs enfants à faire leurs devoirs.

Ces approches diverses et variées constituent d’autant plus de tremplins pour les pouvoirs publics qui pourraient s’en inspirer, tout en tenant compte des barrières, souvent psychologiques, à franchir, dont la peur de la stigmatisation de la part des parents. Cette barrière pourrait, par exemple, être détournée par la mise en place de plateformes téléphoniques grâce auxquelles les parents pourraient avoir des réponses à leurs questions. Il serait possible également de mettre en place un site internet ou d’envisager des interventions à domicile pour ceux ayant des difficultés à se déplacer.

L’exemple du HIPPY (Home Instruction for Parent of Preschool Youngsters) en Israël est intéressant quant aux moyens utilisés pour sécuriser et convaincre les parents. Des programmes d’aide sont proposés aux parents d’enfants de trois à cinq ans craignant de ne pas avoir les capacités pour aider leurs enfants sur le plan scolaire. Les formateurs y sont aussi des parents, qui assurent la mise en œuvre, à domicile ou collectivement, de ces aides. Dans ce cas, le fait d’être formés par des pairs élimine la méfiance qu’ont certains parents face aux organismes de soutien.

Ces quelques exemples sont révélateurs aussi des difficultés rencontrées par les parents et des solutions proposées par les pouvoirs publics de différents pays, solutions utilisables aussi par les pouvoirs publics des pays en voie de proposer une aide aux parents à devenir parents.

Epoch Times est publié dans 35 pays et dans 20 langues

 

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.