Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Perte de confiance dans le système judiciaire en Ukraine

Écrit par Alina Maslakova, Epoch Times
04.01.2013
| A-/A+
  • La dirigeante de l’opposition ukrainienne, Yulia Timoshenko, devant les tribunaux, le 11 octobre 2011. L’emprisonnement de Timoshenko est contesté. Il est considéré comme un abus du pouvoir judiciaire de la part de l’actuel Premier ministre. C’est un facteur contribuant au déclin de la confiance dans le pouvoir judiciaire ukrainien. (Sergei Supinsky/AFP/Getty Images)

KIEV, Ukraine – La confiance dans le gouvernement et le système judiciaire ukrainien a été dopée en 2005. Le Tribunal Suprême avait alors annulé les résultats d’élections décriées comme frauduleuses, et un nouveau gouvernement avait été élu après un examen très approfondi. L’appareil judicaire avait soutenu l’appel à la démocratie lancé par les manifestations de la Révolution Orange.

Au cours des années qui ont suivi, les Ukrainiens ont perçu l’impunité accordée aux responsables et aux membres de leur famille par les tribunaux. Ils ont vu l’incarcération de la dirigeante de l’opposition, Yulia Timoshenko, considérée comme coupable d’abus de pouvoir de la part de l’actuel Premier ministre, Mykola Yanovych Azarov.

La confiance dans le système judiciaire, en berne

Selon un sondage mené par le département de sociologie du centre Razumkov, 55% des Ukrainiens ne soutiennent pas l’activité des tribunaux. Près de 28% des personnes interrogées ont déclaré soutenir certaines actions en justice alors que seulement 5% d’entre eux affirment être pleinement en accord avec l’activité des tribunaux.

Andriy Bychenko, sociologue du centre Razumkov a déclaré que de nombreux Ukrainiens pensent que les tribunaux protègent les intérêts des autorités au détriment des citoyens ordinaires portant des accusations contre les autorités.

«Même en présence d’une vidéo sur laquelle tout est dévoilé [un crime commis], si les officiels ou leurs enfants sont impliqués, en dépit de la pression sociale, finalement, aucun d’entre eux n’est reconnu coupable», a déclaré Bychenko.

Le sondage a été reconduit chaque année de 2005 à 2012. Les élections ont redonné de l’espoir au peuple – la confiance dans le système judiciaire étant relativement élevée peu après la Révolution Orange de 2005, mais aussi après les élections fédérales de 2010. Les Ukrainiens espéraient une amélioration après chaque nouveau dirigeant, mais la déception a suivi et la confiance dans le système a décliné, a expliqué le sociologue. L’emprisonnement très controversé de la dirigeante de l’opposition, Yulia Timoshenko, et de son allié, Yuriy Lutsenko, n’a pas amélioré la réputation des tribunaux.

«La grande majorité des citoyens ne croient pas que la loi a été violée uniquement par les représentants de l’ancien gouvernement. Ils pensent clairement qu’elle l’est aussi par les représentants vétérans du gouvernement actuel», a déclaré Bychenko.

«Mon attitude envers les tribunaux est généralement négative», a déclaré Vyacheslav, entrepreneur de Kiev. Bychenko a expliqué qu’il est plutôt habituel pour les gens de ne pas se rendre devant les tribunaux, par défiance.

Un juge et sa famille décapités

Le 15 décembre est une journée nationale en Ukraine au cours de laquelle sont fêtés les juges et le personnel judiciaire. Ce jour-là, le juge Volodymyr Trofimov, âgé de 58 ans, et trois des membres de sa famille ont été décapités.

Ce crime épouvantable fait encore l’objet d’une enquête et le mobile n’a toujours pas été déterminé. Trofimov était aussi propriétaire d’une importante collection d’antiquités, et l’incident pourrait avoir un lien avec un vol qui aurait mal tourné.

Le juge Serhiy Zubkov de Kiev a été assassiné en mars 2011. En 2006, le juge Victor Lopatsky a été la cible d’un tireur. Ses blessures n’ont pas été graves. Deux suspects évincés à la suite de la décision du juge dans une dispute de propriété ont été accusés de l’assassinat de Zubkov. Une campagne publique appelle à leur libération, pour affirmer que les accusations étaient fausses.

Ruslana Lyzhichko, célèbre chanteuse populaire ukrainienne et victorieuse de l’Eurovision, s’est exprimée lors d’une conférence de presse tenue pour la libération de ces détenus. «Je me sens triste que ce méli-mélo judiciaire soit devenu la norme en Ukraine. L’injustice est devenue affaire courante».

Epoch Times est publié dans 35 pays et dans 20 langues

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.