«Crise humanitaire»: abus de pouvoir à l’encontre des immigrés en Grèce

Écrit par Jack Phillips, Epoch Times
07.01.2013
  • Athènes, le 15 décembre 2012: Les immigrants brandissent des pancartes lors d’une marche européenne pour la démocratie contre le racisme, l’antisémitisme et le néonazisme. (Louisa Gouliamaki/AFP/Getty Images)

Immigrés et demandeurs d’asile à la recherche d’une nouvelle vie en Grèce, en particulier ceux venant du Moyen Orient et de l’Afrique, soyez avertis.

Un rapport d’Amnesty International, publié le jeudi 27 décembre 2012, a révélé que  la Grèce «échoue gravement» à protéger les droits des personnes migrant vers le pays, tout en soulignant les difficultés économiques du pays, la montée récente du sentiment xénophobe contre les immigrés allant même jusqu’à des attaques à caractère racial.

John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International, a déclaré que le fait de ne pas affronter les problèmes relatifs aux droits de l’homme frise presque une «crise humanitaire» dans le pays.

Même avec un taux de chômage relativement élevé et contrainte d’adopter de sévères mesures d’austérité, la Grèce ne présente pourtant aucune raison de traiter injustement les immigrés, a souligné Amnesty.

Amnesty a indiqué également que le centre d’accueil, créé par les autorités grecques l’an dernier, n’a pas traité une seule demande d’asile. Dans le même temps, à la Direction de la police des étrangers d’Attika, à Athènes, seules quelque 20 personnes parviennent à faire enregistrer leur demande d’asile chaque semaine, l’accueil du public ne se faisant qu’un jour sur sept.

Selon l’organisation, les personnes qui ne parviennent pas à se faire enregistrer ou qui tout simplement laissent leur demande d’asile sans suite, peuvent être détenues dans des centres de rétention surpeuplés pendant un an voire plus.

«Les autorités grecques continuent de placer systématiquement en détention les demandeurs d’asile et les migrants irréguliers, y compris les mineurs isolés, en violation des normes internationales. Il semble qu’elles utilisent la détention (dans des conditions souvent effroyables) comme un moyen de dissuasion», a déclaré Dalhuisen.

«La situation des mineurs isolés, un groupe parmi les plus vulnérables, est particulièrement préoccupante. Lors d’une visite effectuée récemment au centre de détention de Corinthe, nous avons constaté que plusieurs enfants étaient détenus avec des adultes, dans des conditions très difficiles. Lorsque l’on ne trouve pas de place en centre de réception, on les remet à la rue, sans hébergement», a-t-il ajouté.

Il est noté qu’on a vu des réfugiés syriens ainsi que des demandeurs d’asile en provenance d’autres pays déchirés par des conflits se faire renvoyer de force vers la Turquie.

On constate également un pic d’attaques à caractère racial à l’encontre des immigrés perpétrées par la police. Selon Amnesty, les autorités grecques doivent intensifier leurs enquêtes et les poursuites des coupables.

«Demandeurs d’asile, populations déplacées, mosquées, boutiques et foyers communautaires ont été la cible d’attaques de ce genre, lesquelles ont été signalées quasiment chaque jour depuis l’été [2012]», selon Amnesty.

Dans un fait divers, survenu courant septembre, deux hommes vêtus de noir ont pénétré dans un salon de coiffure tenu par un Pakistanais. Les deux hommes ont agressé verbalement un client grec, puis l’ont poignardé quand il a réagi. Ils ont ensuite saccagé le salon et y ont jeté des cocktails Molotov.

Lorsque les policiers sont arrivés sur les lieux, ils ont arrêté deux employés pakistanais du salon sous prétexte que ceux-ci étaient sans papiers.

Version anglaise: ‘Humanitarian Crisis’: Migrants in Greece Face Rights Abuses

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