Richard Bergeron et Projet Montréal

Passer de la passion aux actes

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
14.10.2013

Toujours partant pour une discussion de fond, M. Richard Bergeron a accueilli l’équipe d’Époque Times, comme il l’a fait dans le passé, au cabinet de la deuxième opposition à l’Hôtel de ville de Montréal. Fougueux et enthousiaste comme lors de notre dernière rencontre il y a quelques mois, il avait du mal à cacher son impatience de passer à l’action alors qu’une séance photo était de mise. Pressé tout en ne manquant pas l’occasion d’être loquace, l’aspirant maire a tout de même accepté de prendre un peu plus de temps qu’il fallait pour répondre à nos questions. «Vos questions font appel à un minimum de jazz», justifie-t-il.

 

 

Ambition à bout portant

  • Richard Bergeron, chef de Projet Montréal, dans le feu de l’action lors de l’entrevue accordée à Époque Times. (Valerian Mazataud/Époque Times)

«Il faut que tu battes Coderre, ne le laisse pas passer», voilà ce que M. Bergeron entend le plus lorsque les citoyens le croisent dans la rue. Pourtant, l’ambition pour lui dépasse de loin le fait d’être élu. «Ça n’a pas été agréable ce qui a été vécu ces dernières années [contexte plutôt houleux, à la suite des allégations de corruption rendues publiques par la commission Charbonneau], mais ce n’est pas une raison de se décourager, de ne plus rien faire, de ne pas voter. On reprend confiance en nous et ayons une certaine ambition pour notre ville», dit-il d’aplomb, bien qu’il entend souvent des citoyens exprimer le souhait de déménager de Montréal dans un avenir rapproché tellement ils ont honte de leur ville.

«Ce n’est pas vrai que la corruption est consubstantielle à la politique municipale. Ce n’est pas dans l’ADN de Montréal. Ça a déjà été propre et comptez sur moi pour que ça le redevienne», souligne le chef de Projet Montréal avec fierté.

«Les nids-de-poule, la propreté et les tuyaux qui coulent, oui oui, c’est important. Ça fait dix ans qu’on nous en parle et, pendant ce temps, Brossard a fait le Dix-30. C’est quand même deux milliards d’investissements privés, 7000 logements, trois millions de pieds carrés, deux hôtels, une salle de spectacle, le centre d’entraînement des Canadiens de Montréal. Ça devrait nous obséder pour les 15 prochaines années à saturer notre capacité de dépenser. On doit se réveiller», relève M. Bergeron, toujours consterné du laxisme politique à Montréal.

  • Richard Bergeron, chef de Projet Montréal, chef de l'opposition officielle à l'Hôtel de ville et aspirant maire, devant le lieu où se trouve son cabinet depuis bien des années. (Valerian Mazataud/Époque Times)

«Les Montréalais sont en attente. On vit sur une île et on se rend à peine compte que nos rives sont stériles. Quand le gouvernement du Québec dit qu’il va faire quelque chose de ces dernières, il décide de les stériliser pour 100 ans de plus. Je pense avoir réussi [à valoriser l’idée du projet Entrée maritime qui se voudrait un nouveau quartier permettant aux Montréalais de reconnecter avec leur fleuve] grâce, entre autres, à Jean-René Dufort et l’équipe d’Infoman qui nous ont aidés avec leurs reportages», rappelle Richard Bergeron, toujours pétillant de cette collaboration. Il s’agit d’un des plus beaux sites de la Ville selon lui, tout comme la rue Notre-Dame.

Il déplore l’idée saugrenue de la transformation de la rue Notre-Dame en autoroute comme celle de l’autoroute Décarie (aut. 15). «C’est la vision du gouvernement du Québec de la rue Notre-Dame à l’est de part et d’autre du pont Jacques-Cartier», dénonce-t-il avec une certaine contrariété.

 

Tramway c. Turcot

«La phase 1 du tramway [qu’il envisage avec vigueur depuis longtemps] coûterait 1 milliard. Tout le monde s’émeut : “1 milliard”! Personne ne s’est ému quand le gouvernement a annoncé le coût de l’échangeur Turcot sur plusieurs années. En 2008, il coûtait 800 millions. En 2009, 1,5 milliard. En 2010, d’abord 2 milliards avec la discussion de Mme Boulet, ministre des Transports à l’époque et 2,5 milliards à la fin. En 2011, 3 milliards. Cette année, 3,7 milliards. Il n’y a eu aucun article d’écrit pour dénoncer la très mauvaise planification du budget. Est-ce que quelqu’un a écrit un article là-dessus?», demande Richard Bergeron.

«1,7 milliard de plus dans un projet dont la dérive financière est tellement flagrante et le gaspillage éhonté d’argent, au moins deux milliards dépensés de manière farfelue, totalement inadmissible, mais ça passe. Un milliard pour un projet de tramway, alors qu’il n’y a eu aucun investissement dans un mode de transport collectif lourd sur l’île de Montréal depuis mars 1988, ça fait 25 ans et 6 mois qu’on a inauguré la dernière station de métro sur l’île mais, depuis, plus rien! Mais on continue d’avoir des doutes sur le milliard du tramway», lance cyniquement Rzichard Bergeron.

Piétonisation met le feu aux poudres

  • La place Vauquelin accueille un des candidats à la mairie, Richard Bergeron. (Valerian Mazataud/Époque Times)

«Les Montréalais sont bien en avance sur les médias et la politique», confirme l’ancien urbaniste et architecte. «Prenons l’exemple de la piétonnisation de la rue Sainte-Catherine pour l’illustrer. Qui aurait cru que c’était possible? Quand j’ai fondé Projet Montréal en juin 2004, le premier thème qui a attiré l’attention des médias était la piétonnisation de Sainte-Catherine, Saint-Paul et Mont-Royal […].

«Je me souviens d’un reportage de Quatre-Saisons fait par le journaliste Daniel Joannette qui faisait un vox-pop au coin Sainte-Catherine et Bleury. On m’a appelé au bureau à l’AMT [Agence métropolitaine de transport, à laquelle M. Bergeron a travaillé de 2000 à 2005]. Je sais au ton de l’interlocuteur que je suis en onde. “On est en train de faire un vox-pop. C’est vous le gars qui veut piétonniser la rue Sainte-Catherine?”, a-t-il dit avec un ton méprisant et arrogant. “Oui, c’est bien moi. Oseriez-vous venir nous voir? Vous allez y goûter!” “Ça va me faire plaisir!”, ai-je dit. Dix minutes plus tard, je me suis rendu sur place. Environ 75 personnes sur 75 personnes ont dit que c’était une merveilleuse idée. Et là, il me dit : “Tu n’es pas sorti du bois, on est allé chercher les commerçants.” Il arrive effectivement trois commerçants», raconte Richard Bergeron, faisant durer le suspense.

«Et le leader des trois commerçants prend la parole : “Vous avez devant vous le gars qui veut piétonniser la rue Sainte-Catherine. Vous rendez-vous compte? Qu’est-ce que vous auriez à lui dire, vos commerces qui dépendent de l’accessibilité automobile et des stationnements.” Déjà la question était toute tordue et orientée. “C’est la meilleure idée du monde. Une rue comme celle-là en Europe serait piétonne. C’est un anachronisme qu’il y ait des voitures ici”. J’ai passé une heure dans la camionnette avec le dénommé Joannette à lui expliquer où en était rendu l’état d’esprit que je présumais de la population qui était vérifiée par son reportage. La population est prête [pour de grands changements]», est absolument convaincu le chef de Projet Montréal, parti né en 2004.

Histoires de parcomètres dans le Plateau

La Société de développement de l'avenue du Mont-Royal (SDAMR) a évalué rigoureusement que la hausse du prix des parcomètres dans le Plateau a causé différentes problématiques. D’abord, on a noté une baisse de fréquentation de 17 % entre 2010 et 2012. Le chiffre d'affaires des commerçants, durant cette même période, a chuté de 11 %, alors qu'il augmentait de 2,8 % ailleurs au Québec. Le taux d'inoccupation des locaux a passé de 4,9 % à 8,6 %, selon les données de la Ville de Montréal. Projet Montréal est bien connu dans le Plateau pour son maire, à maintes reprises «diabolisé», déclare M. Bergeron qui ne mâche pas ses mots.

«Il y a trois sociétés commerciales à Montréal. Une sur Saint-Denis, une autre sur le Plateau, un troisième sur Saint-Laurent et des quasi-sociétés commerciales sur du Parc et sur Laurier Est. On s’entend très bien avec toutes les sociétés commerciales, sauf celle du Plateau, sur l’avenue Mont-Royal, qui est devenue l’instrument d’une formation politique concurrente. Ils [la société commerciale et la formation politique concurrente] se sont tirés dans le pied et dans celui de la réputation du Plateau à boulets rouges, sans discontinuer depuis trois ans et demi. Ils ont crié sur tous les toits à la population du Québec tout entier, parce que tout le Québec s’est passionné de ce qui se passe sur le Plateau, “surtout ne venez pas sur le Plateau”. Ils prenaient soin de redémolir la confiance qui pouvait se régénérer au fur et à mesure», fait comprendre le chef de la deuxième opposition à la Ville.

«Parlant de parcomètres, il faut savoir que Gérald Tremblay s’en est mêlé à la fin. Une fois la bataille politique des parcomètres à 3 $ terminée, Tremblay s’est approprié la moitié des nouveaux revenus, soit 1,5 million de dollars par année. C’est bizarre, mais personne ne dit ça», tranche Richard Bergeron.

«Le bénéfice net de cette bataille, qui a été très dure et qui a coûté tellement cher en termes humain [émotionnel] à Luc Ferrandez, Tremblay est arrivé à la dernière minute et s’est approprié la moitié de l’argent. C’était profondément choquant. L’administration centrale, Gérald Tremblay, a prétendu appuyer les commerçants contre le fameux 3 $ de l’heure des parcomètres. Une fois le prix politique payé par nous, il n’a pas fait quelque chose pour enlever les parcomètres ou pour réduire le prix, il était là pour encaisser la moitié de la somme! Et ça, ça a passé comme du beurre dans la poêle. On a perdu la moitié de nos moyens financiers», précise Bergeron, toujours révolté de cette entourloupette politique.

«Nous avons eu l’audace d’aller vers une autre source de financement plutôt que de proposer comme solution des taxes locales ou une surtaxe. C’est la méthode employée dans plusieurs arrondissements d’Union Montréal. Le “parking” pour eux, c’était sacré. Le pire, c’est que les commerçants de l’avenue Mont-Royal sont parfaitement contents du rôle de Gérald Tremblay dans cette affaire. Ça ne nous a pas empêchés de retrouver l’équilibre financier du Plateau, jumelé à une stratégie d’entretien hivernal assez original, ça ne nous a pas empêchés de livrer une première génération d’une diversité de projets», s’emballe M. Bergeron.

Notons dans ces projets, la réfection de deux parcs et la transformation physique de l’un d’eux, l’inversion de certains sens de circulation et un de leur démonstrateur, le Coteau-Saint-Louis [sortie/entrée sur Laurier du métro Laurier].

Conversion légère à l’islam

Par amour pour son épouse et pour ses beaux-parents, Richard Bergeron s’est converti à l’islam, mais n’est «absolument pas croyant». «Les motifs qui m’ont poussé à devenir musulman malgré leur légèreté sont quand même plus fondés que les motifs qui m’avaient, à un certain moment, amené à être catholique», explique-t-il.

Après avoir questionné la sincérité du geste et si les Montréalais peuvent s’attendre à ce qu’il manque de sincérité et de convictions à leur égard, M. Bergeron a riposté : «Autrement dit, quand quelqu’un dit qu’il est catholique et qu’il n’est pas allé à toutes les messes tous les dimanches depuis les dernières années, on met en doute sa sincérité. Mon œil! Ça n’a rien à voir. Le mariage ne pouvait pas avoir lieu ailleurs qu’au Maroc et ne pouvait pas être célébré autrement que selon les formes qui rassuraient mes beaux-parents et qui leur donnent confiance que leur fille était mariée honorablement, alors ça m’obligeait à devenir musulman. La grande difficulté était de ne pas rire durant l’évènement parce que l’imam prenait ça particulièrement au sérieux au point où cela était ridicule. Il venait de sauver une âme, d’amener une âme à Allah. […] pour moi, ça ne change rien.»

Guichets démocratiques uniques

Richard Bergeron traite de guichets démocratiques uniques dans son programme, mais sans définir le concept. Il a proposé de le vulgariser dans ses mots : «Des fois, les citoyens se présentent au conseil d’arrondissement et on les renvoie en leur disant que ce n’est pas un sujet qui relève de l’arrondissement, mais du conseil municipal. “Vous devez donc vous présenter au Conseil municipal”. “Ou allez voir l’ombudsman au moment venu”, etc. Y a-t-il moyen de ne pas jouer avec le monde? À quelque porte d’entrée que ce soit, on tient à ce que le suivi se fasse. Le citoyen aura toujours l’impression d’être entré au bon endroit», spécifie l’aspirant maire.

Intensité

L’intensité de Richard Bergeron n’est plus un secret pour personne. «Mon équipe me dit des fois [de tempérer mes propos, dit-il avec le langage non verbal], mais j’ai aussi appris mon métier en huit ans. Je suis extrêmement bien conseillé sur comment trouver le ton juste à chaque fois […]. Mais est-ce que tout ça me passionne? Oui! Je dîne avec mon frère tous les trois mois et mon frère me raconte qu’il a rencontré quelqu’un qui m’a décrit tel qu’il me perçoit. Cette personne a dit : “Il est mesuré, il est posé, il est attentif et à l’écoute.” On s’est mis à rire comme des fous. “Toi, tu es rendu de même!”, m’a dit mon frère. Il reste encore de ça, mais je fais attention pour que ça ne paraisse pas», exprime le politicien après un éclat de rire.

«À peu près tout ce que j’ai fait avant [de faire de la politique municipale], dont Le Livre noir de l'automobile [publié en 1999], c’était de défoncer la baraque. Ça passe ou ça casse. J’ai toujours poussé les institutions auxquelles j’ai appartenu à leur extrême limite de tolérance. Ce n’était pas facile de m’avoir dans le décor», admet-il.

«Il faut que je le sois aussi [posé, attentif et à l’écoute]. Je suis quand même le chef de cette formation politique-là [Projet Montréal]. Il y a des sacrés caractères [dans le parti], comme dans n’importe quel maudit parti politique, mais c’est mon rôle de faire en sorte que ça tienne. Je ne dois pas exacerber les tensions, mais au contraire les atténuer. Ça finit par modifier votre personnage», fait-il savoir en souriant.

M. Bergeron fait soudainement allusion au Principe de Peter : «Tout le monde s’élève jusqu’à ce qu’il atteigne son stade d’incompétence. Si tu n’es pas capable en changeant de poste ou de fonction de comprendre la nature de tes nouvelles fonctions et de t’y adapter […], tu as donc atteint ton seuil d’incompétence. Retourne dans ton ancienne fonction», chose qu’il n’a de toute évidence pas faite.

Candidats d’Union Montréal approchés

Denis Coderre a fait mention au débat des candidats à la mairie de l’INM (Institut du Nouveau Monde) que M. Bergeron a approché désespérément certains candidats d’Union Montréal, mais qu’aucun n’a voulu se joindre à son équipe. Comme il avait déjà été réprimandé par l’animatrice de la soirée, Anne-Marie Dussault, pour son manque de respect des consignes données en début de débat, il n’a pas répondu à son adversaire. Il est effectivement vrai qu’il a rencontré des candidats d’Union Montréal. «C’est fou comme on s’est parlé tous les membres du conseil municipal [dont les élus d’Union Montréal] depuis la démission de Gérald Tremblay. Avec les deux maires qui ont suivi et bien des changements qui sont survenus, c’est certain et normal qu’on se soit parlé. On est juste 65», fait comprendre le chef de Projet Montréal.

«Si on se détestait, et qu’on se tirait toujours des roches, ça serait totalement invivable. On s’oppose les uns aux autres dans les questions des élus au conseil municipal, mais on essaie de ne pas s’opposer les uns aux autres quand on travaille. On essaie de faire avancer les choses. Est-ce qu’on s’est demandé les uns les autres où on irait? Bien sûr! Le moment clé arrive après la démission de Michael Applebaum [maire de Montréal précédant Laurent Blanchard]. Les deux que Coderre dit qu’on a désespérément tenté d’approcher, deux personnes qu’on respecte, Alan DeSousa et Harout Chitilian. Il est tellement gentil Alan, c’est un des hommes les plus gentils que je connaisse. Il a tellement travaillé dans la première transition de maire», partage Richard Bergeron.

«Si M. [Laurent] Blanchard est maire de Montréal présentement, c’est parce qu’on a donné zéro vote à Alan DeSousa [maire de Saint-Laurent et nouveau candidat de l'Équipe Denis Coderre qui aurait voulu être maire par intérim] et Harout Chitilian [conseiller d’Ahuntsic-Cartierville, président du conseil de la Ville de Montréal et nouveau candidat de l'Équipe Denis Coderre qui aurait voulu être maire par intérim]. Ces deux-là se sont presque mis à genou devant nous [pour récolter les votes des élus de Projet Montréal pour accéder au poste de maire]. S’il y a eu de la “courtisanerie” [on a accusé M. Bergeron d’avoir raté sa chance d’avoir pu rapatrier d’anciens d’Union Montréal], j’ai eu à en subir de la part des gens qu’on prétend que j’ai courtisés. Quand le moment clé est arrivé, les dix votes [de tous les élus de Projet Montréal au conseil municipal] sont allés à Laurent Blanchard», détaille M. Bergeron.

«Question suivante»

Lorsqu’il était temps de ne plus faire réagir sur une idée de l’analyste Danielle Pilette, professeure associée au département d'études urbaines et touristiques de l'UQAM, M. Bergeron a été tranchant. Le commentaire de Mme Pilette était le suivant : «Sous l’air de s’intéresser à une nouvelle urbanité, de s’intéresser aux arrondissements centraux, en réalité, ce qui intéresse davantage Projet Montréal est une lutte à finir entre projet Montréal et Vision Montréal». À cela, il a rétorqué : «Elle peut dire ce qu’elle veut, Danielle Pilette. Question suivante». Même après lui avoir demandé une nouvelle fois un commentaire sur l’opinion en question après l’entrevue, Richard Bergeron n’a toujours pas cédé.

Revoir le vote municipal

«Il faut des bureaux de vote dans tous les grands centres d’enseignement à Montréal. Par contre, on met des bureaux dans tous les centres d’accueil [pour personnes âgées]. C’est quoi cette histoire qu’il faille aller voter dans son district physiquement? Autant je l’ai recommandé en 2005, mais je n’avais pas tellement d’audience à ce moment. En 2009, j’étais membre du conseil exécutif quand on a acheminé les propositions pour l’élection de cette année et je disais que maintenant il n’y aurait pas de raison que ce soit refusé. À partir du moment où la liste électorale est fermée, le dimanche du vote par anticipation, on ouvre des bureaux de vote dans tous les grands établissements d’enseignement toute la semaine et les étudiants vont voter quand ça leur tente. Non pas le dimanche matin, physiquement et dans leur district. C’est vraiment passéiste», n’en revient pas encore Richard Bergeron.

«Naturellement, ça a été refusé. En 2009, Gérald Tremblay a fait un immense effort : il y a 3000 personnes ayant droit à voter parce qu’ils sont propriétaires non résidents canadiens. Ça nous a coûté 1 million de dollars comme opération pour aller chercher ces 3000 votes-là. Il y a eu un taux de participation de 2 % seulement. Simultanément, j’avais fait ma proposition par rapport aux établissements d’enseignement. C’était clair que cette formation politique [Union Montréal] qui avait le pouvoir à ce moment se méfiait du vote des jeunes, soupçonnait que ça irait plutôt à une formation politique comme la mienne», en a déduit M. Bergeron.

«Donner le statut d’électeur municipal à ceux qui ont leur résidence permanente serait une des deux nouveautés au niveau des élections municipales. Quand on fait du porte-à-porte, on se rend compte qu’il y a bien des Montréalais qui habitent Montréal depuis 25 à 30 ans et qui ne sont jamais devenus citoyens, donc qui n’ont pas droit de vote. C’est bizarre. La résidence permanente devrait suffire. On va faire la demande au gouvernement», promet le chef de Projet Montréal.

Site officiel de Projet Montréal