Démission d’un fonctionnaire du Parti à cause de la corruption

Les efforts de toute une vie pour apporter des changements positifs dans le système sont finalement abandonnés

Écrit par NTD Télévision
26.10.2013
  • Des porcelets font une sieste durant la County Fair de Los Angeles à Pomona en Californie, le 4 septembre 2013. Liu Yun, l’ancien secrétaire adjoint du Congrès municipal du peuple de Changsha compare les fonctionnaires du Parti communiste chinois à des porcs dans une porcherie. (Joe Klamar/AFP/Getty Images)

Après 33 ans d’efforts passer à tenter de faire quelque chose d’utile en tant que fonctionnaire du Parti communiste chinois, le secrétaire adjoint du Congrès municipal du peuple de Changsha a démissionné, laissant derrière lui ce qu’il appelle les «ténèbres du système».

Les médias de Chine continentale ont interviewé Liu Yun sur sa carrière et les raisons de son départ. Liu aspirait à accomplir de grands changements, mais après coup, il n’a pas compris le fonctionnement du régime.

Son premier emploi, obtenu à 23 ans, après avoir décroché un diplôme à l’université normale de Nankin, était au Bureau central des lettres et des pétitions. En 1987, Liu a été promu à un poste dans le Bureau municipal des Affaires étrangères de Shenzhen. Plus tard il est devenu le secrétaire du Parti de la municipalité.

Pendant ce temps, Liu a senti que l’environnement social et l’environnement de travail se dégradaient. Selon lui, «l’extravagance sauvage et la corruption étaient bien courantes». Il a donc fait de son mieux pour éviter ces situations et rester «insensible à tout cela».

Une épine dans le pied

En juillet 1992, Liu a obtenu son doctorat. Il a été promu à un poste dans la Zone économique spéciale, où il s’est rendu compte qu’il n’avait pas les compétences de base nécessaires pour devenir un bon fonctionnaire du gouvernement. De ce fait, il a tout mis en œuvre pour se faire employer comme membre du comité d’un canton dans la province du Hunan.

Accédant à ce poste, Liu s’est fixé comme objectif de faire du canton le meilleur endroit où vivre, avec une politique saine, une économie en développement, une atmosphère sociale adéquate et décente. Il considérait ces objectifs comme la base du futur développement. Il était seul à poursuivre ces buts, et pour ses collègues, il était comme une épine dans le pied.

Liu a été accusé de nuire à l’environnement économique local et de détruire la réputation des entreprises, car il mettait en détention les propriétaires des établissements de jeux d’argent, confisquait des voitures de luxe et n’acceptait aucun pot de vin.

Après des années d’efforts pour améliorer le système politique, en 2000 Liu s’est rendu compte qu’il était pratiquement impossible de survivre dans un tel système sans accepter les propositions de cadeaux ou de pots-de-vin. «Si vous refusez de joindre ce cercle en offrant des cadeaux, vous avez peu de chances d’obtenir un poste, sans parler d’une promotion. Si vous occupez un bon poste, comment pouvez-vous espérer le garder?»

La politique dans l’éducation

En 2001, Liu a été transféré du poste à la Commission économique et commerciale municipale à un poste à l’université de Changsha, où il a travaillé comme secrétaire du Parti. Il croyait que, comparé au milieu politique, le système éducatif offrirait un environnement professionnel plus sain. Il a très vite compris que l’éducation était gangrénée par un système tout aussi glauque.

La découverte des rouages entre l’éducation et le régime lui a ouvert les yeux. Un jour, Liu et un directeur de collège se sont rendus en Allemagne pour assister à un séminaire. Le directeur a fait remarquer, d’un air dégagé: «Selon les critères allemands, nous sommes des criminels.»

«Prenez comme exemple le fait d’essayer d’obtenir plus d’attention sur votre recherche ou d’obtenir plus de ressources. Pouvez-vous éviter tout contact avec les responsables du projet ou de recherche? En aucun cas. Pouvez-vous approcher quelqu’un avec les mains vides? Non, vous ne le pouvez pas. Ça ira encore bien si personne ne vous crée des problèmes. Mais, si quelqu’un veut vous donner du fil à retordre, ils peuvent vous accuser de corruption», a commenté Liu.

En janvier 2013, après douze ans passés à l’université de Changsha, Liu est parti pour prendre en charge le poste de secrétaire adjoint du Congrès municipal du peuple de Changsha.

Échapper à la porcherie

Liu se souvient d’un proverbe qu’il avait entendu autrefois: «Bien que la porcherie soit sale, les porcs sont heureux d’y être. Si vous ne pouvez pas tolérer la saleté, mieux vaut de ne pas y mettre les pieds. Une fois que vous y êtes, n’essayez pas de la nettoyer, sinon les porcs vous mordront».

Au début, Liu ne cherchait pas à réfléchir au sens profond de ce proverbe, mais au fil du temps, il a reconnu sa sagesse. Finalement il a décidé d’abandonner et de partir.

Un grand nombre de membres du Parti ont pris conscience du côté malsain du système du PCC. Dès lors, ils s’écartent de cette obscurité. Selon les sources d’Epoch Times, plus de 147 millions de personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations affiliées.

Version en anglais: Corruption Drives Veteran Chinese Communist Party Official to Quit

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