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Un voyage initiatique autour du chocolat

Écrit par Edwige Ansah, Epoch Times
17.11.2013
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La 19e édition du Salon du chocolat à Paris, Porte de Versailles, du 30 octobre au 3 novembre, a encore prouvé la place que tient ce produit dans notre vie moderne. Sa renommée vient autant de sa capacité à envoûter nos palais de gourmets et gourmands, que de notre imaginaire ou de celui des artistes créateurs. Ceux-ci donnent chaque jour la preuve d’une imagination et d’une audace poussant toujours plus loin les possibles en matière de chocolat.

Cet imaginaire qui nous porte vers d’autres cieux en arrive même à dématérialiser cette gourmandise, la déclinant en concept: l’idée seule ouvre, chez certains, tout un monde de plaisir. Nous franchissons de cette façon les portes d’un monde où l’idée arrive à devancer la matière afin de mieux se mettre à son service.

C’est ainsi que depuis toujours, les créateurs mettent au service du chocolat leurs talents et déclinent cette gourmandise en art de vivre, voire en scène de vie.

Design et chocolat, un mariage insolite

Le design est souvent associé au monde industriel. Le petit Larousse précise que c’est une «discipline visant à la création d’objet et d’environnement à la fois fonctionnel, esthétique et conforme aux impératifs d’une production industrielle». Cette définition semble maintenir le concept du design dans le monde matériel de la fabrication et de la standardisation.

Mais doit-on le cantonner à ce monde industriel? car au-delà du processus de fabrication, il semble important de retenir l’association faite entre création et environnement. En effet, même si le terme objet semble dominant, la notion d’environnement nous ramène à la communication de l’idée même comprise dans l’objet. Elle nous ramène aussi au rôle que peut jouer un architecte dans la mise en scène de l’espace qui lui est confié.

Christine Colin(1), dans un article paru dans l’encyclopédie Universalis, met en lien le monde du design et celui des idées. Elle précise l’étymologie du terme design: «Il intervient au croisement d’un dessein (d’un projet) et d’un dessin (d’une forme). Elles ont également en commun et en particulier d’inscrire la forme de l’objet dans son processus de production propre…» En cela, elle permet au design de s’inscrire dans son propre monde où seul le designer peut décider.

Si le design côtoie le monde des idées en leur donnant forme, le chocolat contrôle celui des sens en leur permettant de se connecter au monde matériel. Ainsi, si la vue et l’odorat semblent dans un premier temps stimulés par ce produit, dédié au sacré chez les peuples précolombiens, l’ouïe et le toucher le sont aussi quand l’artisan chocolatier le met au service de son art. Quant au goût, il reste celui par qui tout arrive. Cette expérience matérielle engrange dans notre cerveau tout un monde de saveurs. Nous n’aborderons pas ici tout le processus physiologique aboutissant à un effet de relaxation, voire de psychostimulation pour certains, lors de la consommation d’un simple carré de chocolat noir.

Le cérébral, à ce niveau, est d’abord précédé d’une consommation matérielle, car il faut avoir déjà goûté au chocolat et avoir engrangé cette bibliothèque de saveurs pour laisser libre cours à la créativité.

Ainsi, pour allier le design au chocolat, il semble important de pouvoir trouver ce qu’il y a de meilleur dans ces deux univers. Christine Colin nous apprend que «le designer n’est pas seulement concepteur, il est également observateur du processus avant d’en être acteur».

 

Pour illustrer ce propos, un projet intéressant a été proposé par un célèbre chocolatier français, installé à Tain-l’Hermitage dans la Drôme. Il a eu l’idée de mettre en scène l’expertise autour du chocolat. «L’idée n’était pas de faire un cube industriel, une pancarte publicitaire ou un musée de Valrhona», a précisé Franck Vidal, directeur du centre d’expertise de la chocolaterie Valrhona. «Ce sera avant tout un itinéraire de dégustation».

En empruntant ce chemin, la célèbre chocolaterie allait s’aider du design pour proposer une mise en scène permettant à tous de découvrir les coulisses du chocolat.

Une alliance pour découvrir tout un monde

Le 24 octobre, la Cité du chocolat a été ouverte au public. L’idée initiale a pris naissance suite aux succès rencontrés par les évènements pédagogiques que proposait la société Valrhona, dont l’exposition itinérante, Destination chocolat, en 1992.

Installée depuis 1922 à Tain l’Hermitage, Valrhona prône l’innovation et l’excellence tout en développant la promotion du talent des artisans du monde entier et la valorisation d’un chocolat d’exception. En défendant par ailleurs des valeurs citoyennes telles que la responsabilité sociétale, la société contribue grandement au renouveau de la gastronomie mondiale.

L’idée de mettre en scène le chocolat a nécessité de faire appel à deux niveaux d’expertise: l’agence Architectures Barillot et le scénographe Harmatan. L’agence Architectures Barillot est installée dans la région Rhône-Alpes. Surnommée le «petit Poucet», elle défend la diversification et l’audace dans les projets qu’elle propose. L’agence de scénographie Harmatan est parisienne. Elle accompagne les projets depuis près de vingt-cinq ans.

Pierre Barillot a précisé le concept qui a donné naissance à ce projet. L’idée était de partir du cacao: «Qu’est-ce qui se cache derrière le chocolat, telle a été la philosophie du projet. Nous avons donc cherché tout de suite la nature, une respiration végétale pour marquer l’entrée du bâtiment par le biais d’un écrin végétal de 14 mètres de long et 18 mètres de large. Par ailleurs, la volonté architecturale était de savoir comment relier le bâtiment existant – la boutique – à la nouvelle enceinte avec sa propre lecture, son propre discours. D’autant plus que le maître d’ouvrage souhaitait conserver cette ancienne hacienda».

C’est sur une idée de mise en scène autour du chocolat, de sa conception à sa fabrication, jusqu’à sa déclinaison en produits, tous plus enchanteurs les uns que les autres, que l’ensemble de la Cité a été conçu. «En créant la Cité du Chocolat, Valrhona invite amateurs et professionnels à un voyage initiatique, interactif et sensoriel, à la découverte des gestes, au cœur de la matière et du goût pour découvrir ce qui se cache derrière un carré de chocolat», a expliqué le directeur général Jean-Luc Grisot.

Ainsi, c’est un voyage initiatique autour du chocolat qui est présenté au public. Petits et grands se trouvent plongés dans un lieu où la création a été mise au service d’un environnement qui a pour objectif la valorisation d’un produit de la terre, le cacao, dans sa déclinaison la plus incroyable, le chocolat. Compte tenu des normes d’hygiène, il n’était pas permis au public de rentrer dans les secrets de fabrication. Mais ce voyage propose un parcours empli de saveurs, d’arômes, accompagnant les gestes des professionnels qui sont présentés de manière interactive. Les enfants disposent eux aussi d’ateliers qui leur sont dédiés, guidés pour cela par les deux mascottes, Lili et Zocco.

L’esprit du design a ainsi permis de donner vie à toute une chaîne: des plantations jusqu’au laboratoire des artisans, véritables magiciens du chocolat, en terminant par la dégustation. Gageons que l’enjeu de mettre l’excellence à portée de tous a été atteint.

(1) Christine Colin, Design, Encyclopædia Universalis


LILI ET ZOCO, DU CHOCOLAT à L’ILLUSTRATION

Quelles ont été vos sources d’inspiration?

C’est l’influence du travail de personnes que j’aime beaucoup comme Hergé, Benjamin Rabier, dans l’esprit de la ligne claire des illustrateurs. Mais aussi les Japonais et les mangas. J’utilise une technique particulière, le montage, qui permet à partir de trois formes simples de réaliser tout ce qu’on veut. Lili et Zoco sont nés comme ça.

L’art et le chocolat se rejoignent-ils?

L’art, c’est comme le chocolat, c’est fait pour rendre meilleur celui qui le contemple. À la différence que le chocolat se goûte aussi!

Luc Eyriey, pâtissier chocolatier créateur des mascottes


Informations pratiques:

HORAIRES

Lundi au samedi 9h - 19h

Dimanche 10h - 18h

Dernières entrées 1 heure avant la fermeture. Fermé le 25 décembre et le 1er janvier

TARIFS:

Entrée

Tarif adulte 10,50 €

Tarif enfant 7,50 € (moins de 13 ans)

Gratuit moins de 5 ans

Tarif famille 34 € (2 adultes + 2 enfants de moins de 18 ans, enfant supplémentaire 7 €)

Tarif réduit 9 € (moins de 18 ans, étudiants moins de 26 ans et demandeurs d’emploi)

Mini-atelier de 20/30 min: 2,50 €

Scénographie traduite en anglais Sous titrage des vidéos en anglais

Visite en allemand et néerlandais sur application pour mobile (janvier 2014)

EN GROUPE:

Enseignants, centres de loisirs, clubs de seniors, comités d’entreprise: tarifs et programmes spécifiques en fonction du nombre de personnes et du type de demande.

EN FAMILLE:

Lili & Zoco, les mascottes de la Cité, guident les enfants à partir  de 6 ans. Films d’animation sur la composition et sur les étapes de fabrication du chocolat, bornes de dégustations adaptées, planisphère interactif, jeux avec Zoco...

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