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Une campagne nationale de lavage de cerveau est lancée en Chine

Des milliers de directives sont publiées sur les sites web officiels en Chine annonçant la campagne

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
19.11.2013
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  • Epoch Times a étudié 56 directives émises par des agences officielles en Chine, parmi les milliers qui ont été publiées, afin d'évaluer l'ampleur de la nouvelle campagne contre le Falun Gong. Pratiquement chaque province en Chine a déclaré sa participation à la campagne, comme le démontre cette carte. (Epoch Times)

Au cours des derniers mois, les autorités chinoises ont lancé une campagne visant à faire abandonner par la force les croyances de millions de pratiquants de Falun Gong.

Epoch Times a documenté cette nouvelle campagne en recueillant un échantillon de 56 directives du Parti communiste parmi les milliers qui ont été publiées sur des sites officiels à travers la Chine.

Le tout a été compilé selon la date et la provenance et comprend le titre, l'hyperlien et l'extrait de la directive. Le tableau est disponible ici  et la carte ici

Dans les documents communistes chinois, le processus de changer les croyances de quelqu'un par la force s'appelle «transformation» (zhanhua). Cela doit se conclure par la victime qui signe trois déclarations : une déclaration de repentir, reniant sa croyance dans le Falun Gong; une déclaration indiquant qu'elle va rapporter sur les autres pratiquants; et une déclaration disant accepter les croyances du Parti communiste chinois.

La campagne contre le Falun Gong a débuté en 1999, mais 14 ans plus tard elle n'a toujours pas réussi à éliminer la pratique. Jiang Zemin, le dirigeant communiste qui a lancé la campagne de persécution, souhaitait se débarrasser du Falun Gong en trois mois. Jiang a ciblé la pratique en raison de la popularité de cette dernière, alors qu'en 1999 il y avait plus de Chinois qui pratiquaient le Falun Gong qu'il y avait de membres dans le Parti communiste.

Des membres importants des services de sécurité, qui servaient les intérêts de Jiang Zemin, ont été retirés de leurs postes cette année. Étant donné que la persécution du Falun Gong était un projet personnel de Jiang, on s'attendait à ce qu'elle disparaisse peu à peu avec le départ de ses acolytes.

Des statistiques incomplètes compilées par le site Minghui.org, un site du Falun Gong, indiquent en effet qu'il y a une diminution des arrestations, des emprisonnements et de la torture. Et le système de camp de travail forcé, qui depuis plus de dix ans avait incarcéré un nombre très élevé de pratiquants de Falun Gong, a été démantelé dans certaines régions.

La nouvelle campagne démontre cependant que sans une décision explicite du Comité permanent du Politburo de mettre fin à la persécution, on va continuer de l'alimenter, selon Yiyang Xia, directeur de recherche avec la Human Rights Law Foundation de Washington, D.C.

«À part la Révolution culturelle, qui a pratiquement détruit le Parti, aucun autre mouvement politique de ce genre n'a été renversé», explique-t-il.

Cette nouvelle campagne est qualifiée de «bataille finale» (juezhan) dans les directives qui sont affichées sur les sites web des branches du Parti et des administrations locales dans tout le pays. Sa «finalité» est toutefois questionnable, alors qu'il s'agit de la deuxième campagne de trois ans (la première allait de 2010 à 2012) à suivre un format similaire, c'est-à-dire qu'il y a des quotas pour le ciblage de pratiquants de Falun Gong connus dans tout le pays.

Rien n'indique que la campagne actuelle connaîtra plus de succès que la précédente.

Dans certains cas, les quotas exigés par le Parti ne prennent pas en compte que la «transformation» va être accomplie. Les responsables du Parti demandent seulement que les «éléments bornés» (c'est-à-dire les pratiquants de Falun Gong qui refusent d'abandonner leurs croyances) soient enrôlés dans des sessions «d'éducation» une fois par année. Il n'est pas stipulé que leur «rééducation» doit être complétée.

Les milliers de directives au sujet de la campagne qui sont publiées sur des sites officiels partout en Chine, et qui ont un format semblable, indiquent que la campagne est d'ampleur nationale et que les ordres proviennent du sommet de la direction du Parti.

L'administration de la ville de Muleng, province du Heilongjiang dans le Nord-Est, a affiché cette directive : «Dans notre lutte contre le groupe religieux hétérodoxe Falun Gong, nous effectuons une séparation stricte entre la majorité des pratiquants qui ont été trompés et le très petit groupe d'éléments clés qui sont anti-Parti, antisocialiste et qui ont des ambitions politiques. De cette manière, il est préférable d'unir la majorité des pratiquants, de transformer la passivité en proactivité et d'attaquer de manière isolée le très petit groupe d'éléments clés religieusement déviants.»

«Entrez dans les villages. Entrez dans les ménages. Entrez dans les écoles. Entrez dans les organes gouvernementaux. Entrez dans les entreprises. Entrez dans les cellules du Parti dans la population migrante», lance la directive sur le site web d'une commune de Chongqing. «Mener la “Bataille finale sur l'éducation et la transformation 2013-2015” est la décision scientifique des dirigeants du Parti en se basant sur la lutte actuelle», affirme une autre directive.

Des établissements d'enseignement sont également impliqués dans la campagne. Au Bureau de l'éducation du district de Yingdong, ville de Fuyang, province de l'Anhui, la directive stipule : «Empêchez strictement les enseignants et les étudiants de toutes les écoles de participer aux activités du Falun Gong […] afin d'éviter des incidents très négatifs.»

«Il y a beaucoup de pratiquants de Falun Gong qui ont été arrêtés récemment. Je sais que le mois dernier il y a beaucoup d'enseignants et d'étudiants dans une école de Shenyang [ville du nord-est de la Chine] qui ont été arrêtés parce qu'ils pratiquent le Falun Gong», a indiqué en entrevue Liang Xiaojun, un avocat défenseur des droits de la personne en Chine.

Version originale : Documenting a Campaign of ‘Transformation’ Ordered in China

 

 

 

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