Un mois de décembre chargé pour l’armée française

Écrit par Ivo Paulovic, Epoch Times
29.11.2013
  • Michel Sampic, adjudant de l’armée française, s’entretient avec Abdel Karim Yacoub, chef adjoint du village de Dahel près de Birao, dans le cadre de l’Eufor, la force européenne de l’ONU visant à mettre fin au conflit entre le Tchad et la Centrafrique en 2009. (AFP PHOTO)

Du 7 au 8 décembre est célébrée la Sainte Barbe au musée national de l’Armée, à l’Hôtel des Invalides. Parallèlement, les 6 et 7 décembre, un Sommet pour la paix et la sécurité en Afrique se tiendra à l’Élysée pour notamment définir la position française par rapport à la dégradation de la situation en Centrafrique.

En mémoire de notre passé glorieux

Sous la protection de la Sainte Barbe, patronne des artilleurs, le musée des Invalides, en collaboration avec l’École d’Artillerie de Draguignan, organise les 7 et 8 décembre un weekend de reconstitutions historiques, de performances de matériels militaires français. L’Hôtel des Invalides, emblème de la gloire de l’armée française, construit par Louis XIV pour accueillir et soigner les soldats estropiés pendant les guerres en Europe aux XVIIe et XVIIIe siècle, n’a cessé de remplir sa fonction initiale depuis. Il abrite, depuis 1840, le tombeau de Napoléon Ier, l’un des plus grands stratèges de notre temps, qui a étendu l’influence de la France au-delà des frontières de l’Europe et dont on peut lire à l’entrée de la crypte son vœu de reposer au bord de la Seine, près de ce peuple français qu’il a tant aimé. Aujourd’hui, l’Hôtel accueille toujours des centaines d’invalides de l’armée française, perpétuant ainsi la tradition de la culture française, consistant à s’occuper de ses blessés et à honorer ses morts au combat.

Défendre le monde d’aujourd’hui

Aujourd’hui, les campagnes militaires ont changé de nature et de contexte géopolitique. Au Mali, la France maintient 3.000 hommes dans le cadre de l’opération Serval, dans le but de contrer les rebelles islamistes mettant en péril la stabilité de la région. Cette opération, qui devait durer 3 mois, stagne à présent dans un combat contre une guérilla qui a l’avantage et la connaissance du terrain. 420 hommes sont également postés à l’aéroport de Bangui de la République Centrafrique (RCA) pour protéger les ressortissants français. Le pays est au bord du chaos depuis mars 2013, date du renversement du président Bozizé par la coalition rebelle Séléka.

La France se montre très préoccupée du sort de la RCA non seulement à cause de la présence d’Areva qui y exploite des mines d’uranium mais aussi de la situation des civils qui dégénère de jour en jour. Selon la Banque Mondiale, la France est le deuxième investisseur sur les infrastructures en Afrique à 14% des parts du marché, derrière la Chine qui en cumule 31%. François Hollande a affirmé que la situation de la RCA sera «au cœur des discussions» lors du Sommet pour la paix et la sécurité en Afrique. La France affiche l’intention pour l’instant d’augmenter ses effectifs autour de l’aéroport et refuse une intervention de grande ampleur comme celle du Mali.

Selon Laurent Fabius, «la RCA est au bord du génocide». Celle-ci est au cœur des pressions stratégiques internationales et des tensions régionales depuis les années 70, période où la RCA s’était rapprochée de la Chine, au grand désarroi de la France.

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