Réchauffement climatique et sécurité des centrales nucléaires en question

Écrit par Gérard Camelin, Epoch Times
03.11.2013
  • La centrale nucléaire du Tricastin, une des plus anciennes de France, a été construite en 1974. La perte de refroidissement de cette centrale, composée de quatre réacteurs âgés, a remis en mémoire les événements tragiques de la catastrophe de Fukushima. (Anne-Christine Poujoulat/AFP/Getty Images)

Le 24 octobre, l’arrêt en urgence du réacteur n°2 de la centrale du Tricastin, provoqué par des boues et des détritus qui engorgeaient les eaux du canal de Donzère-Mondragon, emportés par les fortes précipitations du jour précédent, est une cause historique encore jamais rencontrée.

La Sécurité et la maintenance des centrales nucléaires françaises en question

Cette situation inédite confirme la possibilité de perte totale et brutale de l’eau de refroidissement des 4 réacteurs de cette centrale du Tricastin. D’autant que le niveau de l’eau de ce canal est assuré en aval par une écluse géante de 22 mètres de haut qui en garantit le maintien.

De fait, les pompes qui prélèvent normalement l’eau du canal pour refroidir une partie des installations se sont trouvées dans l’incapacité de pomper, bloquées par les sédiments et les détritus divers.

Déjà en 1998, un grave accident avait provoqué la rupture d’une des deux portes de l’écluse. Si la deuxième porte avait également cédé, l’eau du canal se serait subitement vidée, provoquant l’arrêt du refroidissement complet des quatre réacteurs comme à Fukushima.

L’alerte d’urgence du réacteur n°2 s’est enclenchée automatiquement, suite à cette perte de refroidissement. Des photos ont été publiées montrant un panache de vapeur de près de 100 mètres de haut qui s’échappait du bâtiment de la centrale.

La peur ressentie par de nombreux riverains, notamment le collectif antinucléaire du Vaucluse, fut très vive. En effet la perte de refroidissement de cette centrale, composée de quatre réacteurs âgés, a remis en mémoire les événements tragiques de la catastrophe de Fukushima.

De plus, la région du Tricastin est une zone sismique bien connue…

L’«épine dans le pied» des centrales nucléaires situées en bord de mer est le refroidissement

En bord de mer, cette obligation de refroidissement peut être perturbée par les proliférations des méduses.

Ainsi, fin septembre, c’est la centrale nucléaire suédoise d’Oskarsham qui a dû arrêter un de ses réacteurs, car des méduses avaient obstrué les prises d’eaux de refroidissement. Ce phénomène s’est déjà produit en Ecosse, en Israël, en Inde etc.

Pour remédier à ce problème, les Coréens viennent de mettre au point un robot qui aspire et pulvérise les méduses. Mais si elles sont vraiment trop nombreuses, leurs débris déchiquetés peuvent ensuite colmater les échangeurs. Ce même processus peut être provoqué par l’envahissement des algues, nourries par le réchauffement climatique,  conjugué à la présence des nitrates…

Nul doute que toutes ces menaces sur le fonctionnement normal des centrales nucléaires, qui rappelons-le, même arrêtées, réclament toujours  d’énorme quantité d’eau, nécessiteront d’autres investissements très onéreux, avec des budgets de fonctionnement conséquents qui ne pourront qu’augmenter les coûts de revient de notre électricité.

Ces problèmes, aggravés par le réchauffement climatique, constituent un talon d’Achille pour les centrales  nucléaires.

Epoch Times est publié en 21 langues et dans 35 pays.