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L’Union européenne aux prises avec la crise des réfugiés en Méditerranée

Écrit par Aron Lamm, Epoch Times
07.11.2013
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  • Des émigrés arrivent sur un bateau des Forces Armées de Malte après avoir été transférés depuis l’USS San Antonio à La Valette, Malte, le 17 octobre 2013. À la suite d’une demande de Malte, un navire américain a secouru 128 émigrés d’un radeau gonflable qui menaçait de chavirer dans les eaux agitées de la Méditerranée. (Matthew Mirabelli/AFP/Getty Images)

Des réfugiés en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient ont traversé la Méditerranée dans des embarcations de fortune, prêts à donner tout leur argent et à risquer leur vie pour l’Europe rêvée. Cependant, les pays membres de l’Union européenne restent divisés sur la question de savoir comment gérer les réfugiés.

Depuis des décennies, les réfugiés en provenance d’Afrique ont traversé la Méditerranée, mais les deux désastres de l’île italienne de Lampedusa – les 3 et 11 octobre, où plus de 400 émigrés ont péri – semblent avoir frappé les esprits. La question de l’asile se trouvait en fait à l’agenda du sommet de l’Union européenne qui s’est tenu les 24 et 25 octobre.

De plus, le Parlement européen a publié un communiqué de presse demandant des efforts coordonnés et plus de fonds pour traiter la situation. «Lampedusa devrait représenter un tournant», a déclaré le communiqué de presse.

La députée européenne Cecilia Wikstrom (Suède, Libéral) a vu de première main la situation des réfugiés et a été choquée. «Je me suis rendue avec Frontex (l’agence chargée des frontières européennes) lors d’une mission à Gibraltar, cet été», a-t-elle déclaré. «Nous avons ramassé des jouets en caoutchouc, du genre de ceux que l’on achète pour jouer dans les piscines. C’est le genre de navire qu’ils utilisent pour s’aventurer en haute mer. Les rames sont arrachées dès la première vague.»

Nombre de réfugiés proviennent de la Somalie en guerre, de la dictature proche d’Érythrée, mais la guerre civile en Syrie a rendu la situation encore plus extrême.

En une seule matinée, la mission de Frontex a récupéré 19 hommes et une femme, a déclaré Wikstrom. Ceux qui ont les moyens paient des passeurs pour qu’ils les fassent traverser.

«Ces mêmes personnes seront impliquées dans des passages de drogue ou d’armes le lendemain», a affirmé Wikstrom. «La politique actuelle est construite sur des personnes qui veulent se rendre illégalement en Union européenne pour chercher l’asile. Je ne peux croire quiconque pense que c’est un bon système. Nous devrions commencer à fournir des visas humanitaires directement depuis les camps de réfugiés ou les ambassades.»

La Radio suédoise (SR) a rapporté cette semaine que 12 personnes se sont noyées après qu’un bateau a chaviré au large des côtes d’Alexandrie, Égypte. Les passagers étaient des Syriens tentant de fuir l’Égypte, où la situation actuelle ne leur a pas permis de rester. Une femme a perdu trois de ses quatre filles et les survivants du naufrage sont maintenant détenus dans un poste de police pour avoir tenté de quitter illégalement le pays.  

Ceux qui, en réalité, traversent en sécurité font face à une situation rude. Le principal centre d’immigration de Lampedusa ne peut contenir que 250 personnes, mais lorsque Epoch Times s’est adressé à l’avocat italien et à l’activiste des droits des enfants, Alessandra Ballerini, la semaine dernière, celle-ci a déclaré que 883 personnes y vivaient dans des conditions difficiles. La plupart d’entre eux dorment sur des matelas en mousse, sans toit au-dessus de leurs têtes. 

De nombreux réfugiés sont arrivés sans papiers, espérant entrer dans les autres pays alors que les autorités de l’Union européenne tentent de les identifier. L’Italie n’est pas considérée comme un bon endroit pour les réfugiés parce qu’elle se débat dans les affres de la crise économique mais, en vertu du Règlement Dublin, le premier pays dans lequel entre un réfugié doit traiter sa demande d’asile.

Le Règlement Dublin critiqué

La députée européenne Cornelia Ernst (Allemande Social Démocrate) est hautement critique en ce qui concerne le Règlement Dublin. Elle affirme qu’il laisse les pays du sud de l’Union européenne seuls avec les problèmes et crée même «une forte incitation à laisser les gens se noyer au lieu d’être sauvés».

Dans certains pays, comme l’Italie, les gens peuvent faire face à des poursuites pour complicité dans l’immigration irrégulière s’ils laissent les réfugiés se poser sur le sol italien – un des nombreux points critiqués par un récent communiqué de presse de Human Rights Watch (HRW). Ceci pourrait mener au «refoulement», c’est-à-dire que les réfugiés sont déportés vers leurs pays d’origine où ils risquent la torture ou la persécution. 

Les pays de l’Union européenne ne pèsent pas de leur poids

Cecilia Wikstrom est déçue de la politique actuelle d’asile dans l’Union européenne en général et est critique envers certains pays membres.

«Aujourd’hui, les gens crient sur le fait que l’Union européenne ne fait rien, comme les représentants de Malte et d’Italie qui sont les mêmes personnes s’opposant aux initiatives de la Commission européenne, comme Eurosur (le nouveau système de surveillance des frontières maritimes de l’Union européenne) ou le fait de donner plus d’argent à Frontex», a-t-elle déclaré. «Ce sont eux qui manœuvrent.»

Elle a réservé un jugement encore plus dur à la gestion spécifique de la crise des réfugiés par l’Union européenne, causée par la guerre civile en Syrie, la considérant comme «incompétente, impitoyable, cynique et terrible».

La crise syrienne a entraîné un afflux important de demandeurs d’asile dans l’Union européenne. La Suède et l’Allemagne comptent pour plus de la moitié des 50 000 demandes d’asiles pour les Syriens, entre mars 2011 et août 2013, selon le Centre de la politique migratoire. 

Cependant, cela représente une goutte d’eau dans un océan comparé aux pays voisins, comme la Turquie, qui compte 600 000 réfugiés. Wikstorm a déclaré que les autres pays de l’Union européenne avaient besoin de sauter dans le bain et d’accepter un quota des Nations Unies sur les réfugiés. Cornelia Ernst abonde dans ce sens.

«Dépendre des pays voisins ne constitue pas une alternative», a déclaré Ernst. «Parce que la Jordanie a déjà accepté de nombreuses personnes et que c’est un petit pays pauvre. La situation politique en Égypte ne semble pas être suffisamment stable pour fournir une protection correcte aux  réfugiés.» 

«Beaucoup a été accompli, mais ce n’est pas suffisant», a déclaré Wikstorm. «Diviser le quota des réfugiés [entre les pays de l’Union européenne] pourrait aider des centaines de milliers de personnes demain. Nous devons tout faire, tout.»

Version originale : EU Struggles With Mediterranean Refugee Crisis

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