Crime culturel: «Les rebelles du Mali brûlent des milliers de textes anciens à Tombouctou»

Écrit par Alex Johnston, Epoch Times
12.02.2013
  • Les habitants accueillent des soldats maliens et français à leur entrée dans la ville historique de Tombouctou, occupée pendant dix mois par des islamistes qui ont imposé une forme sévère de charia, le 28 janvier 2013. Des centaines de personnes se sont bousculées pour offrir aux troupes françaises un accueil (digne) des héros lorsqu’ils sont arrivés dans la ville. (Eric Feferberg/AFP/Getty Images)

Le maire de Tombouctou a déclaré la semaine dernière que des rebelles islamistes avaient incendié une bibliothèque contenant de précieux textes et manuscrits anciens, alors que les troupes françaises et maliennes entouraient la ville légendaire au nord du Mali.

«Il est vraiment inquiétant de constater qu’une telle chose ait pu se produire», déclare Ousmane Halle, le maire de la ville, à Associated Press. «Ils ont incendié tous les antiques manuscrits importants, et d’anciens livres de géographie et de sciences. C’est l’histoire de Tombouctou, de son peuple.»

Ousmane décrit les dégâts comme «tragiques». Il a déclaré: «Le centre Ahmed Baba, qui détient de précieux manuscrits, a été incendié par les islamistes. C’est un crime culturel total.»

Le centre de documentation et de recherche Ahmed Baba, qui a été créé en 1973, possédait une collection comptant entre 60.000 et 100.000 manuscrits. Radio France Internationale (RFI) a déclaré que la bibliothèque détenait autant d’anciens textes musulmans que grecs.

Ousmane a également expliqué que les islamistes avaient brûlé vif un homme qui s’était écrié: «Vive la France», selon le présentateur.

Reuters a annoncé que l’étendue des dégâts de la bibliothèque n’avait encore pas été évaluée, ni le nombre de textes détruits dans l’incendie, car celui-ci avait eu lieu quatre jours auparavant, d’après la déclaration de Ousmane.

Les rebelles islamistes ont occupé la plus grande partie du nord du Mali, une zone de la taille de l’État du Texas, en mars et avril de l’année passée et jusqu’à récemment, en menaçant de marcher sur Bamako, la capitale. Ce n’est qu’après l’arrivée des troupes françaises que leur emprise sur le secteur a été brisée.

Bien qu’ils aient contrôlé une grande partie du nord du Mali, les rebelles ont imposé leur propre définition de la charia, qui, selon des associations de défense des droits de l’homme, a donné lieu à des violations de ces droits.

Il a également signalé que les rebelles avaient détruit les sanctuaires de saints musulmans à Tombouctou, qui a été le centre culturel de l’islam en Afrique au cours des XVe et XVIe siècles, et d’autres villes, en prétextant que les sanctuaires étaient idolâtrés. Certaines tombes et autres structures anciennes ont également été démolies ou endommagées. L’une des tombes détruites appartenait à Sidi (Ben Mahmoud) Amar, un saint musulman célèbre du Xe siècle.

Alors que les forces françaises et maliennes de Tombouctou approchaient, ils n’ont quasiment pas rencontré de résistance des rebelles, qui pour la plupart avaient fui la région. Désormais, ils contrôlent les routes du Nord entrant dans la ville et vers l’aéroport.

«L’armée malienne et l’armée française dominent totalement la ville de Tombouctou. Tout est sous contrôle», a déclaré à l’AFP le colonel de l’armée malienne.

Version anglaise: ‘Cultural Crime:’ Mali Rebels Burn Thousands of Ancient Texts in Timbuktu

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