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Rapprochement entre Arabes et Israéliens

Le documentaire «l’histoire recto-verso» souligne les vertus de la parole et de l’écoute

Écrit par Gary Feuerberg, Epoch Times
15.02.2013
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  • Steve Riskin (à gauche) dirige une discussion avec Robi Damelin (au centre), et Bassam Aramin (à droite), après la projection d’un nouveau documentaire sur le conflit israélo-palestinien, intitulé u00abl’histoire recto-verso», à l’Institut des États-Unis pour la paix (USIP) à Washington, le 7 février 2013. Damelin, une Israélienne, et Aramin, un Palestinien, sont activement engagés pour promouvoir la paix et le rapprochement, notamment en organisant le dialogue entre des gens ordinaires des deux côtés. (Gary Feuerberg/Epoch Times)

WASHINGTON – La création de deux États est considérée comme la solution la plus adéquate pour la plupart des experts pour que naissent la paix et la stabilité en Israël. Cela représenterait la fin de l’occupation israélienne, que de nombreux Israéliens n’ont jamais réellement acceptée, et permettrait aux Palestiniens d’entamer la mise en œuvre d’un nouvel État.

Toutefois, pour aboutir, en haut de l’échelle, à des pourparlers de paix efficaces, il faut accomplir un travail de fond dès la base. Si l’on veut atteindre la paix véritable, les populations israélienne et arabe doivent dépasser la confrontation, dépasser le fait de se considérer comme des ennemis.

Voilà l’idée du PCFF (Parents Circle-Families Forum), engagé dans le processus de paix. Le PCFF se compose de plus de 600 familles, toutes ayant perdu un membre proche, un fils ou une fille, un père ou une mère, le conjoint, le frère, la sœur, du fait du conflit.

Selon le site du PCFF: «Le processus de rapprochement entre les peuples est une condition préalable pour l’instauration d’une paix durable.»

Documentaire: «L’histoire recto-verso»

Le 7 février, l’USIP, (United States Institut of Peace) a organisé la projection d’un documentaire intitulé «l’histoire recto-verso», qui suit un groupe de 27 Israéliens et Palestiniens en deuil acceptant de témoigner.

Le projet «récits israélo-palestiniens» est l’un des nombreux projets dirigés par le PCFF. Il rassemble des personnes de milieux les plus divers, tels que des Juifs orthodoxes et des musulmans religieux, là où d’autres projets auront tendance à rassembler des personnes dont les professions et les intérêts sont semblables, tels que des artistes ou des éducateurs.

Tor Ben Mayor, récompensé d’un Emmy Awards par la télévision américaine et dirigeant le projet suit un groupe très diversifié d’Israéliens et de Palestiniens, notamment des juifs orthodoxes, des musulmans religieux, des migrants, des anciens soldats et des anciens prisonniers «de sécurité», des militants pacifistes, et bien d’autres encore. Le film a été financé en partie par l’USIP et l’USAID (United States Agency for International Development), bien que le PCFF soit entièrement responsable du contenu.

Le film pointe les opinions fortes et les sentiments puissants d’injustice des participants – concernant leur perte et la volonté d’en connaître les responsables.

«Je ne suis pas venu pour changer d’avis à propos de quoi que ce soit. Parce que certaines choses ne changent jamais. Je sais en quoi je crois», déclare par exemple l’un d’entre eux, exposant ici un point de vue typique et partagé par la majorité dans le film.

Mais le changement, même pour les plus endurcis, s’est avéré possible.

Après la projection du film, Robi Damelin, une Israélienne, et Bassam Aramin, un Palestinien, ont répondu aux questions du public.

Des mères israéliennes et palestiniennes partagent leur peine

Robi Damelin a immigré en Israël en 1967 et a perdu son fils David en 2002 d’une balle de sniper palestinien. Elle a décidé d’exploiter sa douleur au profit de la réconciliation. Elle promeut donc le message du rapprochement, ainsi que celui du PCFF, à qui veut l’écouter et consacre la majeure partie de son temps à inviter de nouveaux membres pour se joindre au cercle.

Robi Damelin nous a confié  l’histoire d’une femme palestinienne ayant comme elle perdu son fils, et qui un jour s’est rendue à une réunion intitulée «prêt à crier». Après avoir interrogé celle-ci sur les conditions de perte de l’enfant elle lui a montré la photographie de son propre fils, David, ce qui a calmé la mère bouleversée.

«Maintenant, elle a changé. Maintenant, elle a renoncé au fait d’être une victime», a-t-elle ajouté. Désormais, celle-ci est devenue très active dans le groupe.

«Il n’y a aucune différence dans la douleur de ma perte et dans la douleur d’une mère palestinienne pour son fils», explique-t-elle.

Le récit palestinien d’un acte de non-violence

L’histoire d’Aramin est un exemple des progrès que l’on peut faire pour détourner la violence vers la non-violence, la seule voie vers la paix.

Dans sa jeunesse, il était impliqué dans la lutte du côté palestinien. À 12 ans, il s’est rendu à une manifestation où un garçon a été tué par un soldat et a pu voir celui-ci mourir sous ses yeux. Dès lors Aramin a cultivé la rancune. À 17 ans, le voilà surpris en train de planifier une attaque contre des soldats israéliens et condamné à sept ans de prison.

Or durant son incarcération il s’est pris d’amitié pour un gardien israélien avec lequel il avait l’occasion de pouvoir parler.

Celui-ci a commencé à traiter l’ensemble des prisonniers avec plus de respect. Voyant que cette transformation résultait d’un dialogue sans brutalité, Aramin a compris que la paix ne pourrait voir le jour que des suites d’un processus de non-violence. En 2005, il a co-fondé une organisation d’anciens combattants israéliens et palestiniens, engagée dans une lutte non-violente contre l’occupation.

En 2007, sa fille Abir de 10 ans a été abattue par un soldat israélien alors qu’il l’attendait devant l’école.

Et pourtant Aramin n’a pas chuté dans le chemin de la haine ou de la vengeance. Au lieu de cela, il est devenu un membre actif du PCFF témoignant du fait qu’une centaine d’anciens soldats israéliens ont entrepris, dans l’école où s’est déroulée l’incident tragique, la construction d’un jardin au nom d’Abir.

Le documentaire a saisi le dialogue puissant entre ces parties opposées.

Une femme palestinienne franchement insatisfaite s’est avouée fatiguée de voir les Palestiniens continuellement accusés de terrorisme, en ajoutant: «être qualifié de soldat c’est avoir la permission de tirer sur des innocents... Voilà ma question: Pourquoi ne peut-on pas les qualifier de terroristes?»

Une Israélienne a offert un autre point de vue: «un jeune de 18 ans reste aveugle et sait qu’il veut porter une arme. Les soldats n’aiment pas rester de garde aux postes de contrôle pour frapper les Arabes. Vous voyez cela d’une manière faussée.»

Le PCFF ne prend aucune position politique, bien que ses membres soient favorables à un accord de paix et une solution à deux États.

Enfin Robi Damelin a déclaré: «Je veux vivre dans un pays ayant une conscience morale, et je pense que l’occupation tue l’éthique en Israël.»

Mesure de l’impact du projet

Enfin un sondage auprès des participants du projet «récits israélo-palestiniens» a permis de mesurer son efficacité. 314 Palestiniens et Israéliens y ont participé, exposés aux témoignages des uns et des autres d’octobre 2010 à juin 2012. L’enquête a révélé que pour les deux tiers d’entre eux «la participation au programme avait augmenté leur niveau de compréhension et d’acceptation des récits opposés.»

Plus des trois quarts (77%) ont signalé «que leur croyance vers un possible rapprochement s’était renforcée.»

L’idée principale étant que si ces membres de familles endeuillées ont réussi à s’asseoir ensemble et travailler pour la paix, d’autres le peuvent aussi. Ainsi le site annonce qu’une grande partie du programme consistera à sensibiliser le grand public et les dirigeants, pour leur montrer que «le rapprochement est possible et essentiel pour stopper l’effusion de sang et de deuil.»

Version anglaise: Reconciliation Between Arabs and Israelis

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