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Deux classiques littéraires deviennent des bestsellers suite à des rumeurs de censure

Écrit par Emel Akan, Epoch Times
20.02.2013
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  • Une femme regarde un livre de Chuck Palahniuk dans une librairie d’Istanbul en 2011. (Bulent Kilic/AFP/Getty Images)

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         

ISTANBUL – Suite à des rumeurs selon lesquelles deux classiques littéraires pourraient être censurés en Turquie, ceux-ci ont été élevés au statut de bestseller en l’espace d’une semaine.

Des Souris et des hommes de Steinbeck, ainsi que l’ouvrage pour enfant Mon bel oranger, auraient été recommandés aux autorités pour être censurés dans les écoles turques car ils contiennent des passages jugés «immoraux». Bien que le ministère de l’Éducation ait nié ces rumeurs, les ventes ont explosé.

«Il est vrai que certaines réactions récentes ont boosté les ventes. Ça n’est pas désirable, toutefois. C’est dommage que le livre cause de telles rumeurs», a dit Irfan Sanci, chef de Sel Publishing House, éditeur  du roman classique Des Souris et des hommes.

L’éditeur de Mon bel oranger, Can Publications, a aussi confirmé des ventes en forte hausse. Un représentant a expliqué: «La hausse est due à la réaction aux rumeurs ainsi qu’à la curiosité. Il y a eu beaucoup de soutien de la part des lecteurs. Certains ont acheté le livre une deuxième fois.»

Le directeur de la librairie de Kabalci à Besiktas, une des librairies les plus fréquentées d’Istanbul, a minimisé l’incident. «Nous avons vu se manifester plus d’intérêts et de ventes en réaction aux rumeurs de ces dernières semaines, mais ça n’est pas énorme. C’était une exagération médiatique. Quelques personnes ont acheté les livres par peur de la censure.»

Les deux livres ont eu du succès dans les écoles et font partie des 100 livres recommandés par le ministère de l’Éducation. Idefix, la librairie en ligne la plus populaire de Turquie, a inclus les deux livres sur sa liste des bestsellers. Lorsque les deux livres ont grimpé sur la liste, Elif Safak auteur turque réputé, a affirmé dans un tweet: «Les livres sont résistants, plus ils sont interdits ou en passe d’être censurés, plus les gens les lisent».

Bien que l’interdiction des livres soit une pratique courante en Turquie, le gouvernement a récemment levé une interdiction sur 453 livres, dont des ouvrages des années 60-70. Le conseil d’administration de la commission d’évaluation de livres d’Izmir a envoyé un rapport appelant au ministère de l’Éducation d’interdire certaines parties du classique de John Steinbeck, d’après un article par le quotidien Daily Birgun paru le 3 janvier. La commission a indiqué dans son rapport que les pages 63 et 64 étaient immorales.

Pendant ce temps à Istanbul, un parent a envoyé une lettre au bureau de communication du Premier ministre pour se plaindre de Mon bel oranger par l’auteur brésilien José Mauro de Vasconcelos. D’après le quotidien Hurriyet Daily, le passage ayant offensé le parent était lorsque Zeze, âgé de 5 ans, est surpris par hasard par son professeur récitant une chanson flattant l’ardent désir d’une femme nue sous la lumière de la lune.

Le syndicat des professeurs d’école de Turquie était outragé, déclarant dans un communiqué de presse : «Comment peuvent-ils oser lancer une enquête sur un professeur pour avoir assigné Mon bel oranger comme lecture. Ces pratiques de censure et de prohibition dans tous les domaines de la vie sociale, dont l’éducation, nous rappellent beaucoup le Sultan Ottoman Abdülhamid II et son ‘ère autocratique ’. En réponse, nous appelons tous les professeurs, étudiants et parents à acheter et lire ces deux livres et protester contre la mentalité prohibitionniste.»

Toutefois le ministre de l’Éducation, Omer Dincer, a affirmé qu’il n’y a eu aucune censure et a nié avoir lancé une quelconque enquête sur le professeur. D’après lui, les rumeurs ont été lancées pour dénigrer le ministère. «Nous devons tenir compte des plaintes des citoyens. Après avoir examiné ces plaintes, nous avons décidé de ne pas engager d’action. Ces deux livres sont sur notre liste de romans recommandés», a précisé le ministre à l’agence de presse Anadolu.

En ce qui concerne le rapport sur Des Souris et des hommes, le directeur de l’éducation de la province d’Izmi Vefa Bardakci a déclaré à Anadolu: «Nous avons demandé à notre ministère de réexaminer l’ouvrage. Il n’y a pas eu de prohibition ni de censure. Ce fait a été exagéré. Notre entité n’a pas d’autorité pour interdire des livres.»

«Il semble que l’affaire est close», conclut Irfan Sanci de Sel Publishing. «Le ministre a peut être fait marche arrière au vu des réactions du public.»

Version anglaise: Censorship Rumors in Turkey Boost Classics to Bestseller List

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