Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Débat en Suède sur la proposition d’une taxe sur la viande

La consommation carnée occidentale doit baisser, affirme le Conseil suédois de l’Agriculture

Écrit par Madeleine Almberg, Epoch Times
20.02.2013
| A-/A+
  • Ferme d’élevage à Vasteras en Suède, le 3 mars 2006. La consommation de viande augmentant en Suède ainsi que les émissions de carbone associées, les responsables débattent de la meilleure façon de maintenir une production de viande soucieuse de l’environnement. (Fredrik Sandberg/AFP/Getty Images)

En Suède, la consommation de viande a augmenté de 50% au cours des vingt dernières années, faisant de ce pays un des plus importants consommateurs de viande en Europe – alors que le souci de l’impact environnemental de la production de viande y est également très courant.

Lorsque le mois dernier, le Conseil suédois de l’Agriculture (CSA) a recommandé une taxe sur la viande, les médias suédois se sont fait l’écho d’un grand débat. Depuis, le CSA a déclaré que la taxe devrait être mise en œuvre au sein de plusieurs nations européennes pour avoir un impact significatif.

Il soutient que la politique publique et les habitudes des consommateurs devraient changer pour diminuer la consommation de viande et promouvoir une production durable de viande – non seulement en Suède, mais dans le monde.

Selon un rapport publié l’année dernière par l’université de Lund en Suède, l’Asie et l’Afrique sont les seules régions au monde qui n’exigent pas de diminution de la consommation de viande.

«Dans l’agriculture, il ne s’agit pas simplement de carbone, mais aussi de méthane et de protoxyde d’azote », a déclaré Ragni Andersson de la CSA. Les niveaux d’émissions européens associés à la production de viande sont déjà comparativement bas – 30 à 40% plus bas qu’au Brésil, par exemple – mais bien au-delà de ce que les écosystèmes mondiaux peuvent supporter. La planète peut supporter des émissions allant jusqu’à 2,20 tonnes de gaz à effet de serre par personne et par an. Selon l’université suédoise de la science agricole, les émissions moyennes par personne en Suède sont de 11,02 tonnes.

La taxe proposée sur les viandes ferait la différence entre la viande produite dans les installations à taux élevé d’émissions et celle produite dans les installations à faible taux d’émissions. Bien que selon le CSA, une taxe carbone devrait être mise en œuvre au moins au niveau de l’Union européenne pour être efficace, la Société suédoise pour la Conservation de la Nature (SSNC) maintient que pour la Suède, il s’agit d’une bonne idée.

«Les consommateurs ont une responsabilité basée sur la connaissance des décisions qu’ils ont à prendre dans la vie quotidienne afin de réduire leur propre consommation de viande. Mais une grande responsabilité réside aussi sur la politique de conception d’instruments qui mèneraient le développement dans la bonne direction», affirme Johanna Sandahl, porte-parole de la SSNC pour les questions agricoles.

La SSNC affirme qu’une taxe carbone sur la viande est un pas dans la bonne direction, mais qu’il est important que la taxe soit complétée par d’autres mesures afin de réduire l’impact environnemental de l’agriculture en général.

Les opposants à la taxe proposée pensent qu’elle pourrait involontairement contribuer à détériorer le bien-être animal. Les conditions les plus industrialisées pour garder les animaux demeurent aussi propices aux émissions les plus faibles.

Le ministre suédois des Finances, Anders Borg, a expliqué à Scandinavie Aujourd’hui: «Je pense que vous devriez être prudent sur la façon d’utiliser le système fiscal. Nous avons une taxe carbone et elle fonctionne bien. Après 2015, nous ferons un rapprochement de la politique climatique et nous avons déjà déclaré que nous sommes préparés à enlever quelques exceptions prévues dans la taxe sur le dioxyde de carbone. Quant à avoir un arrangement spécifique [dans le] domaine de la viande, je ne pense pas que cela soit bon.»

Au moment même où le CSA a publié son rapport, l’université suédoise des Sciences Agricoles a publié un guide sur la façon de choisir la viande pour un impact environnemental réduit. Le CSA et l’université recommandent tous deux la viande suédoise. Près de la moitié de la viande consommée en Suède est importée. Le transport contribue aux émissions de gaz à effet de serre et la production suédoise crée moins d’émissions que les autres pays à travers le monde. L’entreprise importatrice de viande North Trade critique ce guide pour choisir de la viande.

«Le problème de la viande et de l’environnement étant extrêmement complexe, nous ne pensons pas qu’il est même possible de fabriquer un guide prévisible de la viande», explique Ramvall Calle, directeur de la qualité et de l’environnement à North Trade. «Notre principal argument est que vous ne pouvez pas vous permettre de vous focaliser sur un pays ou un continent lorsque vous donnez un conseil.»

Andersson affirme que le CSA continuera à tenter d’éduquer toutes les parties impliquées dans l’industrie.

«Augmenter le niveau d’expertise de nombreux intervenants, y compris des consommateurs, est fondamental», explique Andersson. «Ce que nous voulons dire sur ce rapport est que, nous, pays occidentaux devons réduire notre consommation de viande.» 

Version anglaise: Swedes Debate Meat Tax Proposal

Epoch Times est publié en 21 langues et dans 36 pays.

Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.