Ce qu’il en coûte de faire des affaires en Chine

Un professeur américain partage ses expériences de travail en Chine

Écrit par Gisela Sommer, Epoch Times
25.02.2013
  • Dr. Lynn Knight à Hangzhou, Zhejiang, Westlake, Chine, Mai 2006. (Avec l’aimable autorisation de Dr. Lynn Knight)

Un Américain, professeur et conseiller en gestion, récemment revenu de huit années de travail avec des corporations internationales et d’enseignement dans de nombreuses universités en Chine, annonce qu’il a de nombreux points d’accrochage avec la Chine et aucun désir d’y retourner.

«L’une des plus grandes difficultés que j’ai rencontrées en Chine a été de maintenir mon éthique, maintenir ces valeurs de fond dans lesquelles nous les Américains sommes élevés», a déclaré le Dr. Lynn Knight à Epoch Times lors d’une interview. «Quand vous allez en Chine, tout cela est mis sens dessus-dessous», a-t-il précisé.

Dr. Knight est titulaire d’une maîtrise de psychologie organisationnelle de l’Université d’Harvard, d’une maîtrise de gestion de l’Ecole Supérieure de Cambridge, ainsi que d’un doctorat en gestion et performance des ressources humaines de l’Université I.S. de San Diego. Avec plus de trente ans d’expérience dans le développement des ressources humaines, il a travaillé pour de nombreuses multinationales et institutions pédagogiques, dont BMW, la Corporation ADL, l’Hôpital du Syndicat des Familles de Pékin, la Banque de Chine, les ordinateurs Lenovo, l’Institut Sino-britannique, et l’Université Agricole de Chine. Il a par ailleurs occupé une fonction de coach auprès de nombreux gestionnaires: des PDG, cadres supérieurs, cadres moyens, aux chefs de service.

Dr. Knight a mentionné que, comme bien des gens au début des années 2000, il pensait que la Chine était l’endroit, en termes de croissance économique et d’ouvertures possibles, où il fallait être, et que les organisations internationales installées dans ce pays pourraient avoir besoin de ses services.

Avant de se mettre en route pour la Chine en 2004, son plan était de créer une entreprise de conseil en gestion des ressources humaines en Chine en s’associant avec un Chinois, «M. Wu», qu’il avait rencontré par l’intermédiaire d’un ami commun aux Etats-Unis. Il fut prévenu par d’autres personnes qui avaient déjà eu à vivre et à travailler en Chine, qu’il aurait besoin d’un plan B pour faire face à la situation si les évènements ne se déroulaient pas comme prévu. Celles-ci lui indiquèrent que le mieux serait d’obtenir un poste d’enseignant dans l’une des universités, précisant qu’avec ses diplômes et ses qualifications, il serait certainement engagé. Donc, avec un contrat d’enseignement dans une université de Chine en poche et son partenaire d’affaires potentiel, Dr. Knight pensait qu’il était paré à toute éventualité.

Cependant, la relation d’affaires tomba à l’eau et le travail initial d’enseignement ne se passa pas du tout comme prévu.

Tout changea dès l’arrivée

Lorsque le Dr. Knight arriva à l’Université Yang En, dans la Province de Fujian avec neuf autres enseignants étrangers qui avaient tous été engagés pour assurer diverses disciplines académiques, ils trouvèrent des conditions «désastreuses».

«Vous regardez le site web de l’Université Yang En, comme je l’ai fait en Amérique; elle vous apparaît à première vue être une université très moderne. Le contexte semblait très moderne et à vue de nez elle ne semblait pas différente de n’importe quelle autre université aux Etats-Unis. Mais les apparences peuvent être trompeuses», a déclaré le Dr. Knight.

L’université se trouvait à proximité d’un petit village du nom de Majia, à environ deux heures et demie en voiture de Xiaman, la grande ville la plus proche disposant d’un aéroport international.

Dr. Knight a précisé que dans les secondes qui ont suivi son arrivée, beaucoup de choses qui avaient été convenues changèrent, y compris le contrat, le logement, le salaire, et le nombre d’étudiants par classe.

Les quartiers de vie n’étaient pas prêts au moment de l’arrivée du groupe de professeurs. Il leur fallut donc loger dans un hôtel sale et délabré pendant plusieurs jours. Cependant, leurs appartements ne s’avérèrent pas mieux; ils étaient très sales, sans eau courante ou électricité.

«On nous disait, ‘ne vous en faites pas, on va s’occuper de ça, ce n’est que temporaire’, mais cela a duré six mois», a déclaré le Dr. Knight.

«La phrase ‘ne vous en faites pas’ devint un terme usuel pendant mon séjour en Chine», ajouta-t-il. «Elle signifiait, ‘vous vous y ferez’.»

La tricherie

Un problème majeur auquel il eut à se faire rapidement était l’étendue de la triche parmi les étudiants chinois et l’apparente acceptation de ce comportement de la part des enseignants chinois, expliqua le Dr. Knight. Il apprit cette leçon dès ses deux premiers mois de classe à Yang En durant le premier contrôle qu’il eut à donner à ses étudiants.

Après qu’il eut rédigé son épreuve, on lui dit de l’apporter à la salle de photocopie et que des copies seraient faites pour tous les étudiants. Le jour du contrôle, il distribua les textes, et les étudiants s’installèrent pour passer leur épreuve, qu’il avait estimé devoir leur prendre environ une heure et demie de temps. Mais cette classe particulière la finit en vingt minutes.

«J’étais abasourdi, et je me disais, waouh, les gosses chinois sont vraiment dégourdis», s’est exclamé le Dr. Knight. «Ensuite, je me suis demandé, comment 110 élèves chinois avec une compréhension très limitée de l’anglais pouvaient s’en sortir aussi bien?»

Ce n’est que plus tard qu’il apprit de ses collègues étrangers que les élèves avaient triché, car il ne déposa pas seulement le texte de l’épreuve à la salle de photocopie, mais aussi les réponses – comme cela lui était demandé par l’école. Le personnel de la salle de photocopie avait vendu ensuite aux élèves les copies des réponses.

Et voilà pourquoi ils furent en mesure de finir leurs contrôles si rapidement. Ils n’avaient même pas besoin de lire les questions. Comme c’était des questions à choix multiple, tout ce qu’ils avaient à faire était de mémoriser l’ordre des réponses. «Et ils sont très bons en matière de mémorisation», a précisé le Dr. Knight.

«Mon cœur se serra, parce que, encore une fois, cela allait à l’encontre de la manière d’enseigner et du comportement des étudiants aux Etats-Unis», dit-il.

Partenaire d’affaire

Pendant qu’il enseignait à l’Université Yang En, le Dr. Knight rencontra également son partenaire d’affaire, M. Wu, qui fit le voyage en avion de Pékin. Ils eurent une réunion et rédigèrent des contrats.

«Nous avions un accord», a développé le Dr. Knight. «J’avais expliqué à M. Wu ce que je voulais faire en matière de conseil en entreprise, et M. Wu avait dit, ‘C’est aussi ce que je veux faire, mais j’ai besoin de quelqu’un qui ait votre expertise car nous n’avons pas ce type d’entreprise en Chine’. Et ensuite il ajouté, ‘je veux vous introduire auprès d’organisations chinoises mais aussi internationales. Vous me donnerez la crédibilité, moi je ferai le marketing: j’obtiendrai les clients et vous mettrez en place les programmes’. Et donc je pensais que c’était une bonne idée. On échangea nos cartes de visite et nos coordonnées et je me fis un devoir de monter l’un de nos programmes de gestion».

Puis M. Wu demanda un échantillon de présentation, disant qu’il y aurait une autre personne impliquée qui était en relation avec certaines entreprises et les aiderait à développer l’aspect marketing.

Le Dr. Knight déclara que cela ne lui posait pas de problème et lui remit une présentation écrite d’une heure et demie, mettant en somme à plat sa propriété intellectuelle, l’ensemble du plan d’affaire, et lui disant: «Voilà ce que recherchent les organisations. Voilà comment cela devrait être établi».

«M. Wu semblait réellement enthousiaste et dit, ‘Oui, l’affaire va très bien marcher’», indiqua le Dr. Knight.

«Pour conclure, à un moment il me dit, «Lynn pouvez- vous nous expédier des exemplaires de la présentation que vous donneriez à une organisation, cela aiderait à ouvrir davantage de portes».

«Alors je lui ai envoyé des informations, par la suite –c’est complètement une vision après-coup – toutes les trois semaines il demandait des bouts supplémentaires d’information par-ci, par-là jusqu’au moment où il a eu la totalité de ce que j’avais à présenter. Et une fois qu’il a tout eu, les échanges ont cessé», a résumé le Dr. Knight.

«J’ai envoyé des mails et j’ai téléphoné. Pour appeler, je devais aller dans une autre ville car l’université n’avait qu’un seul téléphone. Il avait disparu, totalement disparu. C’était comme cette personne n’avait jamais existé», a déclaré le Dr. Knight.

En fait ceci est arrivé deux fois pendant qu’il était en Chine. Le Dr. Knight dit qu’après deux expériences de ce genre, il réalisa qu’il lui fallait se montrer plus précautionneux, qu’il ne pouvait pas foncer «comme un étranger, tellement crédule, faisant confiance à tout le monde».

  • Dr. Lynn Knight donnant un cours à une classe au Centre International Cambridge, Shanghai, Chine, Septembre 2008. (Avec l’aimable autorisation de Dr. Lynn Knight)

Préserver sa santé mentale

Il y avait d’autres choses agaçantes et alarmantes à l’Université Yang En. Le Dr. Knight indiqua que l’université les enfermait à clef la nuit, disant que c’était nécessaire pour prévenir l’intrusion des voleurs, alors il fallait qu’il soudoie les gardes pour qu’ils le laissent sortir le matin faire son jogging. Il apprit également que le propriétaire de l’université était un baron de la drogue qui vendait des drogues en provenance de Birmanie.

Au bout d’environ six mois, le Dr. Knight se dit qu’il valait mieux sortir de là pendant qu’il était encore en pleine possession de tous ses moyens. Il précisa qu’il ne voulait pas retourner en Amérique après ses premières rencontres négatives, parce qu’il avait la certitude que les choses étaient différentes dans les autres régions en Chine, et qu’il s’agissait certainement d’une de ces situations particulières.

Lors des vacances à la période du Festival de Printemps, lui et trois de ses collègues étrangers décidèrent que le mieux serait d’emballer toutes leurs affaires la nuit et de prendre la route pour Xiamen. Comme ils ne comprenaient pas comment les choses fonctionnaient en Chine, ils diraient simplement qu’ils partaient en vacances.

Le Dr. Knight avait déjà contacté l’Université Jimei, à Xiamen, par l’intermédiaire d’un ami qui allait aussi là-bas, pour s’assurer qu’il aurait bien un poste d’ouvert. De plus, cette université était jumelée avec le Collège Keuka, à New York, lui donnant un peu plus confiance dans la mesure où au moins il y avait un lien avec l’Occident.

«Je me mis à enseigner le développement des cadres et le comportement d’une organisation. Cette situation présentait une agréable différence avec celle de mes débuts. Je me sentais un peu plus détendu», a raconté le Dr. Knight.

Mais ensuite d’autres choses commencèrent à se produire, précisa le Dr. Knight. Pendant son séjour à Xiamen commencèrent des problèmes continus concernant les contrats, des dispositions avaient été promises oralement, mais furent changées par la suite.

Des problèmes firent également surface concernant l’enseignement de l’éthique en classe, ce qu’on pouvait et ne pouvait pas dire. Il y avait un espion du Parti Communiste qui assistait à chaque cours donné par un enseignant étranger, a raconté le Dr. Knight. Cela pouvait être un étudiant sélectionné par l’université, ou un salarié du Parti. Le travail de cette personne consistait à rapporter tout ce qui pouvait être interprété allant à l’encontre du régime communiste. Dire le moindre mot à propos de religion pouvait vous faire courir le risque d’être immédiatement déporté, a-t-il ajouté.

«Quand vous allez en Chine, maintenir votre éthique, maintenir ces valeurs de base dans lesquelles nous sommes élevés, avoir un sens aigu du bien et du mal, de la vérité et du mensonge, tout cela se retrouve complètement sens dessus-dessous. Vous vous mettez à vous poser des questions du genre: attends une minute, cette personne vient juste de me dire un mensonge; elle sait qu’elle m’a menti, je sais qu’elle m’a menti, mais elle est assise là le visage impassible, comme pour dire, ‘Je ne t’ai pas menti.’ Donc, vous passez par ce questionnement sur vos propres valeurs».

La tricherie en classe était également très répandue à l’Université Jimei, a commenté le Dr. Knight. Un collègue lui dit qu’il pouvait s’attendre à ce que 75% des étudiants en Chine trichent.

«Et je me disais, pourquoi? En tant que comportementaliste, vous examinez toujours les modes de comportements, et vous regardez toujours quelles sont les influences qui ont une incidence sur l’environnement. Je me dis donc à moi-même, faut que je mette le nez là-dedans, pour maintenir ma santé mentale. Et aussi, pourquoi une telle culture engendre ce type de comportement, alors que faire les choses de la bonne manière est très facile et très simple.»

«Où que vous alliez, il y a certains comportements qui retrouvez au sein chez monsieur tout le monde. Ce sont ces codes moraux fondamentaux et valeurs humaines de base, que sont l’honnêteté et la capacité de donner de soi, quand un autre être humain est dans le besoin. Ce sont des valeurs fondamentales que beaucoup de pays considèrent comme vraies, à l’exception de la Chine. Et c’est l’un des problèmes qu’ont bien des étrangers quant ils vont en Chine», a déclaré le Dr. Knight.

Au cours de ses huit années en Chine, le Dr. Knight explique qu’il a travaillé dans des nombreuses organisations de formation et d’affaires. En tant que consultant, il a eu l’occasion d’exercer dans des compagnies internationales, comme BMW et Lenovo, et a entendu parler de leurs difficultés à travailler avec les compagnies chinoises et les employés chinois; le manque d’intégrité et de moralité était une cause de grande inquiétude pour les entreprises étrangères, a-t-il précisé.

«Bien entendu le régime a beaucoup à voir avec cet état de fait», a-t-il ajouté. «Par conséquent, ce que fait le gouvernement se reflète forcément sur le comportement du peuple. Le peuple n’a pour ainsi dire pas de voix. Et il a fort peu de repères internes de conduite, alors le régime lui fournit cela. Et ce que les gens voient dans le gouvernement, ils le traduisent ensuite tel quel: c’est comme cela que les choses doivent être. Si le régime est corrompu, devinez quoi, le peuple sera corrompu. Ils diront, ‘le régime fait ceci, donc je devrais faire comme cela moi aussi’.»

Cette vision pour l’ensemble de la population chinoise fut inspirée par Deng Xiaoping qui encouragea le peuple chinois à aller de l’avant quelque soit le coût, ou les circonstances, a expliqué le Dr. Knight. Le terme que Deng Xiaoping utilisait était, «chat noir, chat blanc», signifiant que le moyen que vous utilisez n’a aucune importance, du moment que vous amassez autant d’argent que vous le pouvez: trichez, mentez, volez et polluez, mais gagnez du fric!

«Lorsque la vaste majorité, 75 a 80% d’un pays, ou d’un groupe, croit que cette attitude est normale ou acceptée, et bien vous avez un pays et son gouvernement qui est en décalage avec le reste du monde», a déclaré le Dr. Knight.

Le Dr. Knight disait que les étrangers se sentaient souvent forcés à mettre de côté ces valeurs de base afin de faire avancer leurs affaires, et d’après ce qu’il a vu en Chine, Certains ont été affecté à un tel point qu’il leur a fallu quitter la Chine. Bien des directeurs internationaux ont été incapables «de se changer, d’être aussi flexibles que cela», dans le but de faire leur boulot dans un pays qui exige de vous de faire des choses qui ne rentreraient pas forcément dans votre échelle de valeurs morales.

«Pour moi cela été très dur à avaler», a dit le Dr. Knight. «Et franchement, je me suis retrouvé en porte-à-faux de nombreuses de fois avec différentes organisations, ainsi qu’avec les personnes, parce que je refusais de me compromettre… Cela m’a vraiment remis en question en tant que personne, en tant qu’être humain. Cependant, un tel comportement est une chose tout à fait normale en Chine».

L’une des valeurs de base en Chine est de sauver la face, explique le Dr. Knight. Vous n’êtes pas censé dire à qui que ce soit en face qu’il ment, ou qu’il y a eu une erreur. Par exemple, lorsque vous êtes dans une réunion, et que vous savez que l’information qu’ils sont en train de vous donner est du plagiat, mais qu’ils essaient de la faire passer comme la leur – vous le savez, ils le savent; mais vous ne dites rien.

«Vous sauvez la face en niant jusqu’à ce que mort s’ensuive: ‘non, je ne triche pas, non, je ne suis pas plagiaire, non, je ne me sers pas de vous; c’est de toute évidence vous qui voyez les choses de travers!’… J’avais l’impression d’être dans un monde qui marchait sur la tête – la ‘zone crépusculaire’».

Discrimination

Dr. Knight dit que la Chine est très orientée couleur de peau. La plupart des Chinois font de la discrimination contre les gens de couleur, a-t-il découvert, et en tant que noir américain il fit l’expérience de bien des situations, certaines drôles et d’autres tristes, dit-il.

  • Dr. Lynn Knight à Shanghai, Chine, 2008. (Avec l’aimable autorisation de Dr. Lynn Knight)

Mais ils ont aussi une curieuse relation avec les personnes les occidentaux, précise le Dr. Knight. «Sortir avec un homme blanc est vu un peu comme un privilège. Mais d’un autre côté ces personnes sont considérées avec dédain; ce sont des gens dont vous devez extirper autant que possible, pendant que vous le pouvez, parce qu’ils ont les ressources».

L’incident le plus terrifiant dont il ait été témoin en ce qui concerne la discrimination raciale est survenu le 21 Septembre 2007 à Pékin, à l’époque où il enseignait à l’Université d’Agriculture (nongye daxue), l’une des trois plus grandes universités de Pékin.

Ce vendredi soir le Dr. Knight avait prévu de sortir retrouver quelques amis pour dîner. Mais un collègue l’appela pour lui recommander de ne pas se rendre en ville ce soir en question. Il décida donc de rester chez lui.

La police de Pékin allait passer à tabac tous les hommes à peau noire qu’elle pouvait trouver, les rossant, leur donnant des coups de pieds, leur crachant dessus, et les passant au «taser». La Chine se préparait pour les Jeux Olympiques et le gouvernement chinois voulait «en quelque sorte purifier» Pékin pour que le monde voie combien Pékin était agréable et sûre, a précisé le Dr. Knight. Ils décidèrent de provoquer une fausse descente anti-drogue dans un vaste quartier de Pékin appelé Sanlitun, que les étrangers fréquentaient.

D’après ce que le Dr. Knight appris plus tard, les forces de sécurité amenèrent de la campagne des centaines de jeunes hommes chinois pauvres, les vêtirent de combinaisons noires, leur firent subir un programme bidon, et les armèrent de bâtons. Et puis on leur donna l’ordre de rafler tous les noirs de sexe masculin qu’ils pourraient trouver dans la zone de Sanlitun, de les rouer de coups bien comme il le faut, et de les jeter en prison. Peu importait qui ils étaient ou encore, où ils se trouvaient – au restaurant avec leur famille, marchant dans la rue, ou à l’épicerie – du moment qu’ils étaient noirs et dans ce quartier, on devait les rouer de coups et les mettre en prison

Ces jeunes gens furent formés à partir d’une vidéo du passage à tabac de Rodney King, incident qui s’était passé en 1991 à Los Angeles, déclara le Dr. Knight.

«Et comment j’ai pu apprendre cela, c’est parce que j’avais un travail de conseiller. La personne pour laquelle je travaillais m’avait fait savoir que l’un de ses amis se trouvait être un policier qui avait pris part à la session de formation où cette vidéo était montrée», a expliqué le Dr. Knight.

«Donc, pendant plus de quatre heures ces voyous passèrent dans le quartier, attrapant tous les hommes noirs, quels qu’ils soient, les jetant à terre et les battant comme plâtre. Le fils d’un diplomate des Caraïbes s’y fit aussi prendre. La rossée lui valut un bras cassé.»

La plupart de ces hommes étaient des expatriés africains qui se trouvaient par hasard dans le quartier, dit le Dr. Knight. «Si vous venez d’Afrique, c’est pour ainsi dire le baiser de la mort en Chine.»

Le Guardian du Royaume-Uni fut le seul journal international d’information qui en rendit compte dans un article du 25 Sept. 2007. En-dehors de cela, «vous n’auriez même pas su que cet incident était arrivé», a déclaré le Dr. Knight.

«Le matin suivant j’ai rejoint quelques-uns de mes amis pour aller voir les répercussions de ce qui s’était passé la veille au soir. Ce que j’ai vu m’a mis les larmes aux yeux», a déclaré le Dr. Knight. «Le gouvernement essayait de nettoyer en quatrième vitesse le gâchis qu’ils avaient causé la veille; espérant faire cela avant que trop de personnes de l’extérieur puissent voir les effets de leur brutalité. Au moment où on lavait les rues, l’eau se mélangeait au sang, les rues ressemblaient à une rivière de sang du fait des passages à tabac de la nuit précédente».

Le Dr. Knight déclara que quand un Américain a demandé à la police de Pékin comment leur gouvernement pouvait être aussi cruel, la réponse a été: «Nous avons appris cela de la police américaine. Est-ce que ce n’est pas comme cela que vous faites en Amérique?»

L’Américain lui répondit alors: «Vous êtes tellement à la traîne. Non, ce n’est pas comme cela que l’on fait en Amérique».

Ce n’est pas dans les média

Dr. Knight a expliqué qu’il n’avait aucun désir de retourner en Chine, et il n’encouragerait pas nécessairement les gens à courir le risque en allant en Chine pour faire des affaires étant donné les problèmes sociaux et politiques actuels de ce pays.

Lorsqu’il avait quitté l’Amérique pour la Chine, il avait une image basée sur les citoyens sino-américains qu’il avait rencontrés en Amérique et qui étaient là pratiquement depuis près de 80 ans, qui travaillent dur, font confiance, sont dignes de confiance et intelligents. «Quand je me suis retrouvé en Chine, c’était tout à fait le contraire», a-t-il déclaré.

Le Dr. Knight précise qu’il est en train d’écrire un livre sur ses expériences de manière à permettre aux personnes de voir l’autre visage de la Chine, celui qui n’est généralement pas rapporté dans les média. L’histoire communiste de la Chine joue un rôle majeur dans le comportement des Chinois du continent aujourd’hui, indique-t-il.

«Nous sommes venus à voir la Chine au travers de son visage économique: c’est un pays plein de vitalité, c’est là que se trouvent les affaires, que se trouvent les opportunités. En fait, ce n’est pas le cas! Il faut aussi que l’on connaisse la culture, ainsi que les raisons qui amènent les Chinois à être comme ils sont», a expliqué le Dr. Knight. «Parce que si vous ne comprenez pas vraiment votre concurrence, comment saurez-vous comment travailler avec elle? Comment saurez-vous prendre les décisions nécessaires?»

Pour contacter Dr. Lynn Knight au sujet de cet article, merci de lui adresser un courriel à: membershipenator@gmail.com

Version anglaise: The Cost of Doing Business in China

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