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La campagne anti-corruption vise des centaines de responsables de la sécurité intérieure en Chine

Écrit par Zhang Haishan, Epoch Times
27.02.2013
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  • Zhou Yongkang, l’ancien chef de la sécurité. Selon de récentes informations, beaucoup de fonctionnaires de l’appareil de sécurité ont récemment été secrètement arrêtés. (Liu Jin/AFP/Getty Images)

New Epoch Weekly a été informé par un haut fonctionnaire de Pékin que des centaines de fonctionnaires du puissant organe du Parti communiste qui contrôle presque tous les domaines de la sécurité intérieure ont été secrètement arrêtés dans le cadre de la campagne anti-corruption menée par le chef du Parti Xi Jinping. L’objectif final de cette purge est l’arrestation de l’ancien chef de sécurité Zhou Yongkang et le démembrement de l’organisation qu’il dirigeait.

Selon cette source, un ancien haut responsable du Comité des affaires politiques et juridiques (CAPJ) a récemment présenté aux anciens chefs du Parti, Hu Jintao et Jiang Zemin, des copies d’un rapport les informant des nombreuses arrestations au sein du CAPJ au cours de ces trois derniers mois.

Le rapport mentionne que 453 fonctionnaires à tous les niveaux du CAPJ ont été arrêtés pour être interrogés, dont 392 du Bureau de la sécurité publique, 19 du Parquet, 27 du système des tribunaux et 10 des bureaux de la sécurité non publique. En outre, il a précisé que 12 fonctionnaires de haut niveau se sont suicidés.

Cette source, qui est proche du bureau de Hu Jintao, a indiqué que le rapport était destiné à attirer l’attention de Jiang Zemin et de Hu Jintao dans l’espoir qu’ils interviennent et envoient un avertissement à Xi Jinping et Wang Qishan qui dirige la campagne de Xi contre la corruption.

Selon la source, Hu Jintao n’a pas encore fait connaître sa position sur cette question, mais on pourrait penser qu’il ne va probablement pas interférer avec la politique des nouveaux dirigeants du Parti.

La réaction de Jiang Zemin n’est pas non plus connue.

La purge du CAPJ

Depuis qu’il est à la tête du Parti, Xi Jinping a parlé à plusieurs reprises de la réforme et de la nécessité d’éradiquer la corruption dans le Parti, en particulier de l’importance de cibler autant les «mouches» que les «tigres». Bien que quelques arrestations aient été rendues publiques, elles semblent être éparses et incapables d’avoir un effet important. Cependant, les arrestations secrètes massives des responsables du CAPJ suggèrent que Xi a choisi le CAPJ comme cible distincte.

La source de Pékin souligne que de nombreux observateurs estiment qu’il s’agit d’une purge du CAPJ par la nouvelle direction. Beaucoup de cadres et de policiers de la sécurité publique ne sont pas au courant des objectifs de la campagne anti-corruption et les arrestations ont provoqué un immense choc au sein du CAPJ et du système de «maintien de la stabilité».

Les informations de la source de Pékin vont dans le même sens que le mémo envoyé à Hu Jintao et Jiang Zemin qui rapportait que les opérations du CAPJ étaient à moitié paralysées, que le moral était au plus bas et que l’attitude pessimiste régnait chez de nombreux fonctionnaires.

Des sources ont informé New Epoch Weekly que la campagne anti-corruption de Xi vise à détruire le CAPJ. Cette organisation du Parti a un budget annuel de près de 700 milliards de yuans (environ 85.25 milliards d’euros)- plus que le budget militaire de la Chine. Il contrôle la police, la police armée, le parquet, les tribunaux, les prisons, les camps de travaux forcés, le travail du Front uni et d’autres départements. Le CAPJ est devenu si puissant qu’il est en mesure de défier les hauts dirigeants du Parti.

La source de Pékin suggère que la détention et l’interrogatoire d’un si grand nombre de fonctionnaires corrompus du CAPJ crée les conditions pour une éventuelle arrestation des «personnes clées». La personne la plus importante est Zhou Yongkang, l’ancien chef du CAPJ.

En novembre, lors du 18e congrès du Parti, Zhou a pris sa retraite en démissionnant du Comité permanent du Politburo et de son poste du chef du CAPJ qu’il dirigeait depuis 2007.

Zhou était en désaccord avec Hu Jintao et l’ancien Premier ministre Wen Jiabao et il était le mentor de Bo Xilai, le membre déchu du Politburo, qui attend maintenant d’être jugé. Epoch Times a rapporté que Zhou préparait Bo pour être son successeur au Comité permanent. De plus, Zhou et Bo planifiaient un coup d’Etat afin de destituer Xi Jinping juste après son ascension au pouvoir.

La semaine dernière l’avocat des droits de l’homme de Pékin, Pu Zhiqiang, a dénoncé publiquement Zhou Yongkang sur son compte Weibo, le qualifiant de «poison» de la société et de «traître du peuple» qui «a amené d’énormes catastrophes au pays».

Pu a déclaré à Voice of America (VOA) que l’approche du «maintien de la stabilité» de Zhou est la principale raison de l’instabilité sociale en Chine. Il a rajouté «qu’aucun des conflits sociaux en Chine n’a vraiment été résolu», y compris le massacre du 4 juin de la Place Tiananmen, la persécution du Falun Gong, les démolitions forcées des logements et la destruction de l’environnement.

Jin Zhentao, un commentateur de l’actualité, a déjà mentionné à Epoch Times que le fait que Pu n’avait pas rapidement fait face à de violentes représailles montre que Zhou Yongkang n’est pas apprécié par le nouveau dirigeant Xi Jinping. Zhou sera probablement «le prochain a être pourchassé» après le jugement de Bo Xilai.

La source de Pékin a précisé à New Epoch Weekly que le CAPJ est un obstacle au règne de Xi. Enlever cet obstacle n’est pas chose facile. Derrière les principaux responsables du CAPJ se trouvent des fonctionnaires régionaux qui ont des liens financiers avec l’appareil de sécurité et certains ministères, ainsi qu’avec certaines personnes parmi les plus puissantes du Parti.

Les centaines des récentes arrestations suivies par des interrogatoires pourraient être destinées à donner à Xi les informations nécessaires pour justifier la destitution de l’un des plus importants «tigres» du Parti.

Note de l’éditeur: Lorsque Wang Lijun, l’ancien policier haut gradé de Chongqing a fui pour sauver sa vie au consulat des États-Unis à Chengdu le 6 février 2012, il a déclenché une tempête politique qui ne s’est pas calmée. La bataille dans les coulisses tourne autour de la position que les responsables prennent envers la persécution du Falun Gong. La faction aux «mains tachées de sang» – les fonctionnaires promus par l’ancien dirigeant du PCC Jiang Zemin afin de mener la persécution – cherche à éviter la responsabilité de ses crimes et à poursuivre la campagne. D’autres fonctionnaires refusent de continuer à participer dans la persécution. Les événements qui se déroulent offrent un choix aux fonctionnaires et aux citoyens de la Chine, ainsi qu’aux gens du monde entier: soutenir ou s’opposer à la persécution du Falun Gong. L’histoire enregistrera le choix de chaque personne.

Version anglaise: Anti-Corruption Sweep Targets Hundreds of Domestic Security Officials in China: Source

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Plus de 204 718 434 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.