Les noms de rues prosoviétiques d’Ukraine témoignent de l’influence communiste

Écrit par Eugene Dovbush, Epoch Times
28.02.2013
  • À Kiev, le 24 novembre 2012, des personnes commémorent les victimes de l’Holodomor, la famine non naturelle créée dans les années 1930 par le régime communiste. On estime que près de 7,5 millions d’Ukrainiens sont morts durant cette famine. (Vladimir Borodine/Epoch Times)

KIEV, Ukraine – Plus de 20 ans après la chute du communisme en Ukraine, de nombreuses rues et monuments restent dédiés aux dirigeants communistes. Bien que le pays ait subi un traitement brutal sous le régime communiste faisant des millions de victimes, de nombreuses rues ont été nommées en l’honneur de l’ancien dictateur Vladimir Lénine et les monuments consacrés à l’ère communiste sont monnaie courante.

Par exemple une statue de Lénine de 10 mètres de haut se trouve encore à Kiev, la capitale de l’Ukraine. Ivan Zhornokley, résident de Kiev et membre d’une association étudiante de théâtre, s’est exprimé en disant que, comme de nombreux Ukrainiens, sa famille a durement souffert sous le communisme. «Mes deux grand-mères ont survécu à l’Holodomor», a-t-il précisé, en montrant l’importance de cet évènement. Holodomor est le terme ukrainien pour désigner la famine non naturelle provoquée par le régime communiste de Joseph Staline entre 1932 et 1933.

«Vous pouvez constater que le communisme a directement eu une incidence sur ma famille!» Pourtant, Zhornokley ne pense pas qu’il soit nécessaire d’enlever le monument de Lénine. C’est, comme il le dit, une partie de l’histoire. Toutefois, il trouve important de renommer les rues portant le nom de Lénine.

En 2012, le site Internet ukrainien texty.org.ua a mené des recherches prouvant que la plupart des villes et des villages d’Ukraine ont des rues centrales et des routes principales nommées Lénine. Selon le site, le nombre de noms de rues soviétiques dépasse de 20 fois celles liées à l’indépendance. Et même la province de Vinnitskaya, une des régions qui a le plus souffert pendant l’Holodomor, a encore un grand nombre de villages portant le nom de Lénine, selon le site. Anatoliy Bondarenko, le rédacteur en chef, pense que les Ukrainiens ne comprennent pas pourquoi il est important de renommer les rues et les villages, ni n’appréhendent des solutions de rechange au nom de Lénine.

«Il y a un manque de compréhension sur le fait qu’il est anormal de maintenir des noms de responsables de massacre dans les espaces publics», a déclaré Bondarenko à Epoch Times.

Ihor Lisodid, un militant travaillant pour le comité d’organisation du tribunal international des crimes communistes contre l’humanité, est convaincu que l’idéologie communiste est toujours un problème pour les Ukrainiens aujourd’hui. Lors d’une rencontre avec Epoch Times, il a déclaré que les communistes utilisent le mélange d’idéologie et de «purs mensonges» pour contrôler la pensée des gens, former une nouvelle vision du monde communiste pour des millions de personnes. Cette vision du monde influence encore les jeunes et «les maintient dans la prison des mythes communistes» justifiant les crimes du régime.

«Comment une communauté qui a subi l’humiliation, le dommage moral, et des sacrifices humains par génocide peut-elle glorifier ses bourreaux?», s’est interrogé Lisodid.

Le militant constate que les chefs d’État ont échoué à rappeler l’horrible passé de l’Ukraine, qu’il est important d’interdire le parti communiste et son idéologie, de mener le procès des criminels communistes, et «d’écrire les noms de Lénine, Staline, Marx, et un grand nombre de leurs compagnons près du nom de Hitler.» Après l’effondrement de l’URSS dans les années 1990, l’Ukraine a laissé échapper la chance de condamner rapidement les crimes communistes, a dit Bondarenko. Les Ukrainiens n’ont alors pas procédé à un véritable procès, dans le but de trouver un compromis. «Maintenant seule une transition évolutive s’offre à nous, et peut-être devrons-nous attendre des décennies», a-t-il illustré.

Lisodid a cependant une autre opinion. «Il n’est pas bon d’espérer que le temps nous guérisse. Cela n’arrivera pas si la communauté internationale ne souhaite pas prendre de mesures», a-t-il dit. «Si le tribunal international entame des procès [pour les crimes communistes], alors le Parlement européen et d’autres organisations internationales devront adopter les résolutions pertinentes.»

Lisodid a ajouté que le Parlement européen et le Conseil de l’Assemblée parlementaire européenne ont commencé à évaluer les crimes communistes, mais que le processus est loin d’être terminé. L’Europe attend une action similaire venant des États-Unis. «Si les Ukrainiens ne maîtrisent pas cette maladie, alors ils auront besoin de l’aide extérieure. L’idéologie communiste est une forme dangereuse de maladie sociétale qui constitue une menace non seulement pour l’Ukraine, mais pour tous les pays du monde», a-t-il conclu.

Version anglaise: Ukraine’s Pro-Soviet Street Names Show Communist Influence

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