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Populaire

Taper à la vitesse de l’amour

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
07.02.2013
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  • Louis Échard (Romain Duris) et Rose Pamphyle (Deu0301borah Francu0327ois) en route pour le concours de vitesse dactylographique de France. (Métropole Films)

Fort accomplie, Populaire est la première réalisation au grand écran de Régis Roinsard, qui vient du milieu de la publicité et du vidéoclip. Elle frappe d’étonnement non seulement par ses qualités qui la distinguent de l’océan des comédies françaises, mais aussi par le contexte qui entoure le film.

Un budget de 15 millions d’euros est la somme à laquelle a eu droit Roinsard pour travailler, ce qui se veut colossal pour un réalisateur français à ses débuts. C’est en partie grâce à l’emballement de l’acteur Romain Duris que le projet a pu aller chercher ce financement. Au-delà de la question d’argent, la concrétisation de la première production de longue haleine du réalisateur/scénariste aura permis au public de connaître son savoir-faire et sa maîtrise du septième art.

À la recherche d’une secrétaire, un petit entrepreneur en assurances (Romain Duris) est saisi par le don formidable de sa nouvelle employée (Déborah François) : celui de taper à la machine à écrire à une vitesse vertigineuse. Cela réveille en lui les pulsions d’un ancien sportif et décide de former sa secrétaire afin qu’elle devienne une vedette montante de la vitesse dactylographique.

Populaire rôde volontairement dans les limites du commun, du cliché et du traditionnel de la fin des années 1950, mais sans y adhérer. Dès qu’une scène commence à prendre des allures usées, réchauffées, voire kitsch, le cinéphile se voit immédiatement à la fois médusé et rafraîchi par une vaguelette d’humour incisif et bon enfant, en plus d’être touché par une douce tendresse.

La plupart des rôles dans Populaire sont certes grossis, caricaturés et à la frontière de ressembler à ceux de la série Mad Men. Ils évitent de justesse la comparaison. Roinsard a opté pour donner beaucoup de cœur et de sensibilité à ses personnages principaux, en plus d’un caractère éminemment sympathique.

De belles surprises dramatiques se retrouvent ici et là dans un scénario principalement comique, un atout de plus au rythme soutenu et exceptionnel du genre. À cela, Roinsard vaporise de temps à autre une petite bruine magique et surréaliste tout à fait adaptée.

 

  • Rose Pamphyle (Deu0301borah Francu0327ois) tient la vedette dans une publicité vantant une nouvelle machine à écrire rose dans Populaire. (Métropole Films)

L’enthousiasme de l’acteur Romain Duris (L’Homme qui voulait vivre sa vie, L’Arnacœur), qui interprète un jeune assureur carriériste, est plus que visible. À maintes reprises, le spectateur a l’occasion d’être témoin de son indéniable talent, autant pour jouer des émotions ressenties que pour livrer des répliques humoristiques raffinées. À noter son excellent travail pour ses qualités de «coach» de la dactylo.

Déborah François (La tourneuse de pages, Fais-moi plaisir!) incarne ce que femme rêve à l’aube des années 1960. Elle impressionne vivement par son interprétation : à la fois pour sa suavité, sa candeur de même que pour sa poigne et son franc-parler. Heureuse élue parmi 150 autres actrices, la jeune Belge de 25 ans a réussi à décrocher son premier grand rôle dans un film français «qui ne ressemble pas à un film français», selon ce qu’elle avait recueilli comme commentaires après le visionnement.

Ayant un des seconds rôles, Bérénice Bejo (L’Artiste, OSS 117, Le Caire nid d’espions) joue un personnage ordinaire, mais indispensable, de l’ancienne amoureuse de Louis (Duris) et femme de son meilleur ami (Shaun Benson), avec une interprétation convenable.

Le thème de la compétition et de l’obsession sont très bien apportés. Quant à l’histoire d’amour, ce n’est pas un oiseau rare comme tout le reste du film, mais elle a le mérite de prendre le temps de germer.

Côté trame sonore, c’est au cœur des années 1950 et du jazz américain que sont puisés la plupart des succès parfaits pour le long métrage. Le directeur photo Guillaume Schiffman a, à sa manière, beaucoup contribué au succès de Populaire par un visuel digne de cartes postales d’époque. Il avait assuré la photographie dans le film L’Artiste en 2011.

Le film prendra l’affiche à Montréal le vendredi 8 février.

 

 

 

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