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L’espérance de vie en baisse en France

Écrit par Ivo Paulovic, Epoch Times
28.03.2013
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  • GRENOBLE, France – Des personnes âgées déjeunent dans une maison de retraite médicalisée à Grenoble. Bien que l’espérance de vie ait augmenté pendant la dernière décennie, l’espérance de vie sans incapacité a quant à elle diminué. (Philippe Desmazes/AFP)

En 2012, l’espérance de vie à la naissance des Français a légèrement baissé, les enfants nés l’an passé vieilliront moins longtemps que les autres. Selon les experts, plusieurs facteurs sont entrés en jeu, comme l’hiver rude et les conditions climatiques et sanitaires. Néanmoins depuis 2006, l’espérance de vie sans incapacité (ou EVSI) est également en baisse selon l’Insee. Contrairement à l’espérance de vie à la naissance qui est de 84,8 ans pour les femmes et de 78,4 ans pour les hommes en France, l’espérance de vie sans incapacité était de seulement 61,9 ans pour les hommes et 63,5 ans pour les femmes en 2010 selon l’institut national des études démographiques (INED). Malgré cette légère baisse, les statistiques de l’espérance de vie n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. De nouvelles découvertes sensationnelles ne cessent en effet d’annoncer la prolongation de la durée de vie grâce aux progrès de la médecine. Ceux-ci doivent cependant être mis en perspective avec la dégradation progressive de la santé des humains et la prolifération des maladies dites modernes.

L’espérance de vie en baisse dans des pays développés

Il y a trois ans, le centre du contrôle des maladies aux États-Unis a constaté pour la première fois depuis 25 ans une diminution de l’espérance de vie d’un peu plus d’un mois, ce qui a mis fin à une période de constante augmentation. Plusieurs experts ont commenté ce rapport en soulignant les ravages du tabagisme et de l’obésité ainsi que d’autres facteurs extérieurs qui ont contribué à aggraver la situation.

La France avait également subi une baisse de l’espérance de vie de la femme, qui était passée de 85 ans à 84,8 ans en 2011. L’espérance de vie des hommes avait, quant à elle, stagné à 78,4 ans. À cette baisse s’ajoute un constat plus inquiétant. L’EVSI se définit comme suit: «Absence de limitation d’activités dans les gestes de la vie quotidienne et absence d’incapacités», ce qui exclut du champ les incapacités dues à des maladies chroniques bien soignées, ou des actes médicaux lourds. Ainsi une personne ayant subi un pontage coronarien ou avec un diabète sévère mais bien compensé médicalement sera considérée comme en bonne santé. Malgré cela, l’EVSI est en baisse depuis 2006, parallèlement à une augmentation de 37,8% par an des affections de longue durée, d’après LeMonde.fr. 

Une situation masquée par le calcul des probabilités

L’espérance de vie à la naissance est une donnée statistique qui permet de considérer la mortalité à une année précise. Selon la définition de l’Insee, l’espérance de vie à la naissance est la «durée de vie moyenne d’une génération fictive qui aurait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée.» En d’autres termes, ce calcul ne prend pas en compte l’évolution des facteurs extérieurs comme la dégradation de l’environnement et n’évalue en aucun cas la qualité de vie probable, ni la durée de vie réelle des individus.

Dans son ouvrage Némésis médicale, Ivan Illich, écrivain et penseur en écologie politique, avance que les sociétés nanties d’un système médical très onéreux sont impuissantes à augmenter l’espérance de vie, sauf dans la période prénatale. De grands progrès dans l’hygiène et une meilleure gestion post-natale ont permis de réduire d’une manière fulgurante le nombre de décès infantiles au début du XXe siècle, ce qui a favorisé une augmentation de la durée de vie statistique. En effet, selon les chiffres de l’INED, au XVIIIe siècle, la moitié des enfants mouraient avant l’âge de 10 ans et l’espérance de vie ne dépassait pas 25 ans. Sur la totalité des hommes survivant à leur naissance, la probabilité de vivre vieux était statistiquement considérablement réduite. Aujourd’hui, moins de 4 enfants sur mille meurent avant d’atteindre 1 an en France.

Cependant la baisse de l’EVSI montre que le noyau du débat est évité et que la problématique est déplacée. Les décès dus à des maladies chroniques, modernes et incurables ne cessent d’augmenter. D’après les estimations de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), 365.000 nouveaux cas de cancer sont apparus en France en 2011 dont 90% à 95% causés par l’environnement. Même si la mortalité due aux cancers diminue grâce à des traitements sophistiqués plus adaptés, leur incidence ne cesse d’augmenter de façon exponentielle. Les statistiques montrent une progression de l’espérance de vie, qui est largement attribuée aux progrès de la médecine moderne. Cependant la doyenne de l’humanité en 2010, Eugénie Blanchard a affirmé ne jamais avoir pris de médicaments, ceci jusqu’à sa mort à l’âge de 114 ans.

La longévité n’est pourtant pas un mythe

Contrairement aux idées reçues, les super-centenaires (des personnes ayant atteint un âge supérieur à 110 ans) ne sont pas uniquement synonymes de l’époque moderne. Jeanne Louise Calment, la célèbre française qui avait atteint 122 ans était née en 1875. Après avoir survécu à son mari, elle a vécu seule à son domicile à Arles en bonne santé et sans aide médicale jusqu’à son 110e anniversaire, avant de s’installer dans une maison de retraite. 

De nos jours, subsistent des îlots de longévité où certaines populations gardent une longévité exceptionnelle. C’est le cas des Abkhazes du Caucase, des Sikhs de l’Inde du Nord et des habitants de l’île d’Okinawa. Okinawa concentre 15% de tous les super-centenaires du monde et l’espérance de vie y atteint des sommets. Ces hommes et femmes âgées l’attribuent à un régime alimentaire sain, une activité physique continuelle et une philosophie de vie basée sur la tolérance et la patience. Enfin, ils considèrent sérieusement le Ikigai ou la recherche de la raison d’être profonde, lequel pourrait être, selon eux, la clé de leur longévité.

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