Des nids-de-poule à longueur de journée

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
15.04.2013
  • M. Gilles Leclerc, fidèle chauffeur de taxi depuis plus de 40 ans (Mathieu Côté-Desjardins/Époch Times)

«Si au moins les poules étaient dans leurs nids, ce serait moins considéré comme un problème et surtout il y aurait moins de bris sur les voitures», blague Gilles Leclerc, chauffeur de taxi depuis les années 1970. Témoin continuel de ce phénomène cyclique, voire constant des chaussées, M. Leclerc travaille depuis longue date pour Taxi Rosemont, qui a été acheté par Taxi Boisjoly, une des deux premières compagnies de taxi à Montréal fondée en 1922.

«Une trentaine d’ingénieurs et d’agents techniques procèdent régulièrement à l’évaluation du réseau routier artériel et local afin d’identifier les priorités d’intervention», c’est un des points que l’on retrouve sur la fiche technique de l’Opération nids-de-poule, émise par la Ville de Montréal il y a plusieurs semaines.

«La prévention n’existe pas pour la Ville. C’est seulement un mot, ça passe bien, mais ça demeure un mot», affirme plus sérieusement le sympathique sexagénaire. Au volant de son taxi circulant constamment sur les rues de Montréal, M. Gilles Leclerc se demande bien où sont ces ingénieurs et agents techniques, pour ne jamais les avoir remarqués ces dernières années.

«Et les policiers, ce sont aussi des gens bien placés qui sont supposés travailler pour le public. Ce serait très simple pour eux de prendre le téléphone et d’en informer la Ville», suggère-t-il. «Il y a des trous qui sont dangereux, c’est presque catastrophique. Je me souviens de nids-de-poule sur les rues Moreau et sur de l’Espérance. Il faut parfois ralentir, presque immobiliser le véhicule pour passer dedans. Les policiers arrêtent la circulation pour moins pire que ça. Il y en aurait trop pour les nommer un à un. Je vais dans tous les coins de la Ville et c’est pareil, pareil, avance le chauffeur de taxi, faisant également du transport adapté pour les gens à mobilité réduite, mais la Ville nous envoie presque promener lorsqu’on leur rapporte ces nids-de-poule et dit “Oui, oui, on va passer”.»