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Vision progressiste d’un problème mal posé

Écrit par Mathieu Côté-Desjardins, Epoch Times
16.04.2013
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  • La chef de l'Opposition officielle et chef de Vision Montréal, Louise Harel, voit loin en ce qui concerne la réfection routière et bien plus. (Vision Montréal)
  • Le maire de Montréal par intérim, Michael Applebaum (Mathieu Côté-Desjardins/Époque Times)

«Comment se fait-il qu’on ne soit pas capable de régler ce problème au XXIe siècle?», s’indigne paisiblement Louise Harel, chef de l'Opposition officielle et chef de Vision Montréal. «Ce problème récurant sape notre fierté, ça nous donne un sentiment d’absurdité», rajoute-t-elle.

Le 22 mars dernier, le maire Applebaum et le président du comité exécutif, M. Laurent Blanchard, ont lancé une invitation aux Montréalais afin qu’ils se prononcent sur un dilemme d’engager sept compagnies d’asphalte qui se partagent le contrat de 5 M$ par le biais d’un sondage. Certaines des compagnies qui ont gagné l’appel d’offres ont fait l'objet de plusieurs allégations de collusion et de corruption.

Deux choix s’offrent alors à la population et aux élus  :

- Accorder le contrat tout en sachant que les compagnies ayant remporté l'appel d'offres ont fait l'objet d'allégations quant à leur probité; 


Ou

- Refuser d'accorder le contrat avec pour conséquence qu'il n'y aura pas d'asphalte pour colmater les nids-de-poule qui apparaissent après le 15 avril 2013.

«Les élus ont décidé à l’unanimité d’aller de l’avant alors que 60 % des répondants aux sondages avaient déclaré ne pas être en faveur», souligne Mme Harel, qui croit que c’est à ces derniers de prendre les décisions. «Il y a un total de sept contrats et trois de ces contrats ont été mentionnés à la commission Charbonneau. L’AMF, l’Autorité des marchés financiers, demande un délai de 90 jours pour vérifier l’intégrité des compagnies. Oh! quand je pense que ce ne sera pas connu avant des mois! Vous comprendrez que les rues de Montréal ne peuvent pas supporter d’attendre pour être colmatées. Ça vaut autant pour les cyclistes que pour les automobilistes, pour les véhicules d’urgence et les autobus», spécifie-t-elle.

L’Autorité des marchés financiers est un organisme mandaté par le gouvernement du Québec pour encadrer les marchés financiers québécois et être au service des consommateurs de produits et de services financiers.

«L’appel d’offres lancé à l’automne dernier était ouvert. Nous avions ouvert la porte aux entrepreneurs de l’extérieur de la Ville. L’information que j’ai obtenue, c’est qu’il y a une entreprise à Laval qui n’a pas soumissionné et une à Longueuil également. Il n’y a que les sept entreprises à Montréal qui ont soumissionné. La raison pour choisir les compagnies montréalaises est que les besoins sont de l’asphalte chaud et tiède. Il ne peut que provenir d’une distance de quelques kilomètres», précise Mme Harel.

«Avec ma collègue Chantale Rouleau, mairesse de l'arrondissement Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles, nous avons demandé qu’il y ait une étude de faisabilité, une étude de rentabilité d’un plan de production d’asphalte. Montréal utilise 60 000 tonnes d’asphalte par année pour 5000 kilomètres de route à entretenir, soit l’équivalent de la distance entre Montréal et Vancouver», lance Mme Harel.

La Ville achète l’asphalte et les services d’asphaltage à des entreprises privées dont plusieurs sont sous la loupe de la commission Charbonneau. Mme Harel considère que cette expertise devrait être ramenée à la Ville pour éviter la collusion et pour utiliser davantage la recherche, l’innovation et les technologies nouvelles auxquelles les institutions universitaires travaillent constamment. «On pourrait peut-être ainsi satisfaire tous nos besoins comme métropole», estime-t-elle.

Comment surgit un nid-de poule?

«L’apparition de nids-de-poule est principalement causée par la présence de fissures dans l’asphalte. De ce fait, l’eau s’infiltre sous la chaussée de sorte que, l’hiver venu, cette eau gèle, augmentant le volume qu’elle occupait jusqu’à alors. Ainsi, une pression s’exerce vers le haut, occasionnant un gonflement dans l’asphalte. Ce n’est que lors du dégel que survient le vrai problème  : la glace fond et l’eau reprend son volume initial créant donc un vide. De ce fait, la route est moins résistante. Le poids des véhicules et leur nombre toujours croissant provoquent ainsi l’apparition de nids-de-poule», définit la Ville de Montréal dans un document appelé «Fiche technique - Opération nids-de-poule».

«J’ai rencontré des professeurs qui sont des sommités, consultées à l’internationale, en termes de chaussées», raconte la chef de l'opposition officielle de Montréal. Ayant un intérêt pour ce problème et avec ses nombreux contacts à l'École de technologie supérieure (ÉTS), institution membre du réseau de l'Université du Québec, la candidate à la mairie s’est rendu compte que le vrai problème est les conduites d’eau sous la Ville de Montréal. Selon les spécialistes de cette institution, les fissures dans les rues en seraient l’origine.

«On pourra continuer à faire du surfaçage, mais tant qu’on ne s’attaque pas au vrai problème, on va avoir des désagréments majeurs. La nécessité d’accepter que, dorénavant, toutes les actions qui seront menées et qui coûtent très cher dans les infrastructures doivent être accompagnées par de la recherche et du développement», suggère la chef de Vision Montréal.

«Actuellement, on va dépenser deux milliards et demi dans des conduites d’eau souterraines, dans des conduites d’aqueduc et d’égout, sans être associé avec des chaires de recherche», se désole Mme Harel. Au passage, elle nous rappelle que 40 % de notre eau se perd par les fuites de conduites souterraines.

 

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