Selon le président du Parlement européen l’Europe voudrait voir la démocratie en Chine

Écrit par Lixin Yang, Epoch Times
17.04.2013
  • Le président du Parlement européen, Martin Schulz prend la parole lors d’une conférence de presse au siège de l’UE à Bruxelles, le 7 février 2013. Schulz s’est récemment entretenu avec Epoch Times sur des questions relatives aux droits de l’homme et d’autres questions liées à la Chine contemporaine. (Thierry Charlier/AFP/Getty Images)

Fin mars, Martin Shulz, le président du Parlement européen, a répondu à une série de questions posées par Epoch Times concernant l’actualité chinoise, en partageant ses réflexions sur divers sujets en allant des nouveaux dirigeants à la persécution du dissident Hu Jia.

Martin Schulz est le président du Parlement européen (PE), l’organe législatif de l’Union européenne, depuis le début de l’année 2012.

C’est de près qu’il a suivi le remaniement au sein du Parti communiste chinois, notamment le discours inaugural de Xi Jinping, sa rhétorique sur la démocratie au sein du Parti et la répression de la corruption au sein de l’administration.

«Des réformes, telles que le renforcement de l’État de droit, ne sont jamais faciles, et des intérêts bien établis sont une force puissante contre le changement», a déclaré Martin Schulz dans l’interview écrite «Mais les réformes ouvrent la voie à une plus grande prospérité et l’harmonie sociale. La stagnation conduit finalement à la rupture», a-t-il ajouté.

Egalement sur la table des discussions la rééducation par le travail forcé,  ou le «laogai», après que le nouveau Premier ministre Li Keqiang ait annoncé le mois dernier un plan en cours de préparation pour réformer le réseau très controversé des camps de travail.

Martin Schulz espère voir ici des «progrès tangibles». Il précise que le Parlement européen a condamné le système des camps de travail, ce sujet concernant les droits de l’homme revient régulièrement dans les échanges avec la République populaire de Chine.

«Le système de laogai viole plusieurs articles du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et en particulier les articles qui interdisent le travail forcé ou obligatoire, et ceux qui stipulent que nul ne devrait être emprisonné sans un procès approprié.»

En 2008, le Parlement européen a décerné le prix Sakharov pour la liberté de pensée à Hu Jia, qui était en prison à l’époque, et qui purge actuellement une peine de 3 ans et demi pour ses essais répétés et ses engagements allant à l’encontre du Parti. Martin Schulz décrit l’activisme de Hu Jia sur les questions environnementales et la sensibilisation sur le VIH / sida et les droits de l’homme en général comme «exemplaire».

Au cours des réunions de l’Assemblée nationale populaire (ANP) et la Conférence consultative politique du peuple chinois, les organes du Parti, à Pékin, le mois dernier, Hu a été emmené et battu par la police pour avoir «provoqué des altercations et des troubles publiques». Cette accusation des plus vague faisait probablement référence à un article d’opinion publié par Hu en ligne sur la nouvelle direction du Parti.

Martin Schulz s’est avoué préoccupé en prenant connaissance de cette «détention arbitraire», notant que le Parlement européen a exprimé à plusieurs reprises sa désapprobation concernant la maison de détention de Hu et l’accès insuffisant aux soins de santé, parce que celui-ci a une cirrhose du foie due aux abus subis lors de détentions précédentes.

«Cet épisode s’ajoute malheureusement à un bilan bien lourd concernant les mauvais traitements et intimidations sur sa personne», a ajouté Schulz.

Sur la question de la cyber-sécurité et la récente vague d’attaques contre des sites civils et le gouvernement des Etats-Unis, remontant jusqu’à une unité de l’Armée populaire de Libération, Martin Schulz a déclaré que la Commission européenne élabore une nouvelle stratégie pour faire face à ce problème, qui est «un préoccupation mondiale» que l’UE prend «très au sérieux».

«L’Union européenne cherche à s’engager avec des partenaires internationaux et des organismes, ainsi que le secteur privé et la société civile pour favoriser la coopération internationale en matière de cyberespace. Notre objectif est de trouver le juste équilibre entre la liberté et l’ouverture d’un côté et la protection contre les cybers-menaces de l’autre.»

Martin Schulz a bon espoir que la nouvelle direction du régime placera le peuple chinois à la première place et apportera des changements réels, en dépassant le niveau des promesses.

«Je crois que le Parti communiste chinois a le choix ici», a-t-il écrit, «soit occuper le siège du conducteur pour superviser les changements politiques, soit faire face à une demande de plus en plus urgente de concilier les différents  besoins et demandes du peuple chinois».

Il a également noté: «En Europe, nous souhaiterions que la démocratie en Chine se développe non seulement au sein, mais aussi au-delà du Partie».

Version en anglais: Europe Would Like to See Democracy in China, Says Parliament President

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