Traverser le globe en pirogue, l’incroyable défi d’un Polynésien

Écrit par David Vives, Epoch Times
24.04.2013
  • Te-Hono, la pirogue d’Ismaël, longue de 12,5 m et armée d’un mât de 10 m, dispose de deux flotteurs. Dans une cabine de 4 m sont stockés nourriture et matériels, plus trois couchages. (Gaikza Iroz/AFP)

«Je rentre en pirogue comme mes ancêtres, je veux montrer à ma famille que je n’ai pas oublié nos traditions», explique Ismaël Patu-Huukena. Ce dimanche 21 à 17h30, ce polynésien de 42 ans a quitté Bayonne en compagnie d’Olivier Guigue, un ami surfeur. Sa destination – les îles Marquises –, se trouve à 22.700 km de là.

Affichant un optimisme à toute épreuve, c’est le sourire aux lèvres qu’Ismaël quitte son entourage, surpris et étonné de sa démarche. Personne ne savait, dans son entourage, s’il oserait le faire. «S'il doit lui arriver quelque chose, j'espère que cela sera à proximité des côtes espagnoles et portugaises, car une fois éloigné des côtes, j'ai peur pour eux», dit l'un de leurs parrains, l'entrepreneur Jean-Louis Brettes.

Pierre Lavielle, gérant de la société Ulma, fabrique d'échafaudages, a prêté un de ses hangars pour la construction. «Il a bouclé son budget avec des bouts de ficelle (...), des personnes isolées lui ont donné des pièces, il avait également mis une tirelire à l'attention des badauds», raconte t-il.

Ismaël est donc parti quatre mois braver l’océan Atlantique, puis Pacifique. Sa traversée le mènera au large de l’Espagne, du Portugal, puis de Guadeloupe, du Venezuela, de la Colombie, du Panama, de l’archipel des Galápagos, puis il passera un mois au sein du Pacifique pour atteindre les Marquises.

«Je suis calme, zen», a assuré le Polynésien, arborant un sourire. «Notre première étape sera Madère» a-t-il indiqué. Ismaël, un ancien agent de sécurité, admet «ne pas connaître la mer», mais d’après lui, «personne ne la connaît, on peut juste la subir». Olivier Guigue explique qu’ils se guideront avec un compas, un GPS, et… en regardant les étoiles. Malgré les craintes de ses amis, Ismaël croit en ses chances, et en les dieux marquisiens.

«Quand on part du Golfe de Gascogne comme il va le faire, on a le vent dans le nez (...) c'est très difficile», explique-t-il. «Mais c'est fabuleux qu'un mec entreprenne ce challenge, il croit à la magie des dieux. Heureusement que ces gens-là existent», explique Maximilien Berque, navigateur landais qui, entre autres voyages, a traversé l'Atlantique avec son frère jumeau à bord d'une pirogue à balancier, en 2003.

Ismaël affirme porter un message de paix à travers les océans. À moins que ce ne soit la paix qui le porte réellement. Il a baptisé sa pirogue Te-Hono, La Paix.

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