François Hollande en Chine, manifestation devant l’Ambassade de Chine à Paris

Écrit par Laurent Gey, Epoch Times
25.04.2013
  • Alain Tong, président de l’association Falun Gong France aux côtés de Zhang Jiang, un étudiant présent lors du massacre de la place Tian An Men de 1989 faisant un discours ce jeudi 25 avril 2013 devant l’ambassade de Chine à Paris (Laurent Gey, Epoch Times)

Hasard du calendrier, le 25 avril 2013 coïncide cette année avec l’arrivée de François Hollande en Chine et la date anniversaire de l’appel de Zhongnanhai à Pékin marquant le début de la persécution du Falun Gong. François Hollande en visite éclair de deux jours en Chine est le premier chef d’État à être reçu depuis la prise de fonction du nouveau président Xi Jinping, il y a 5 semaines. Au programme de cette rencontre diplomatique préparée quelques semaines plus tôt par Laurent Fabius, la coopération économique entre les deux pays et l’équilibre de la balance commerciale concernant les exportations françaises. Sur la question des droits de l’homme le président français avait rencontré le 2 avril dernier les ONG françaises de défense des droits de l’homme en Chine, pour préparer sa ligne de conduite lors de la rencontre.

Le 25 avril est aussi la date anniversaire de l’appel pacifique de Zhongnanhai à Pékin en 1999, célébrée cet après midi devant l’ambassade chinoise à Paris. Cet appel avait fait suite aux prémices de la persécution lorsque 10 000 pratiquants de Falun Gong s’étaient rendus au centre des pétitions de Pékin, à la demande des autorités locales régionales, pour faire appel. Jiang Zemin, ancien chef du parti, voyant à tort une menace à son pouvoir en interdit la méthode à partir du 20 juillet 1999, en instiguant une campagne de répression et de diffamation sans précédent. A l’image de toute dictature autoritaire qui se respecte, la machine de répression est mise en marche: police spéciale pour traquer les pratiquants, arrestations, tortures, camps de travaux forcés, lavages de cerveaux, propagande par les médias d’états et pressions diplomatiques à l’étranger.

C’est pourquoi l’association Falun Gong en France accompagnée d’une cinquantaine de pratiquants et citoyens français ont manifesté pacifiquement cet l’après midi devant l’ambassade de Chine à Paris dans le 8ième arrondissement.  Devant les pressions de l’ambassade chinoise, le dépôt de la manifestation avait été refusé par l’ancien Préfet en 2010, décision invalidée ensuite par le Tribunal Administratif de Paris autorisant par la même les manifestations devant l’ambassade pour le Falun Gong et faisant jurisprudence.

Parmi les intervenants, le jeune chinois Wang Zhe a pu témoigner de l’inhumanité à laquelle il a dû faire face en 2001 parce qu’il pratiquait le Falun Gong. Il avait déjà témoigné le 20 juillet 2012, seulement quelques mois après être arrivé en France et avoir demandé son statut de réfugié politique.

Zhang Chunfang a également apporté son témoignage concernant la persécution qu’elle a vécue alors qu’elle manifestait pacifiquement devant l’institut d’éducation de Tianjin après la publication d’un article de diffamation du Falun Gong, le 23 avril 1999. « Je connais une pratiquante âgée d'une soixantaine d’années qui expliquait à un policier alors qu’elle se faisait battre par ce dernier : "Je suis la preuve vivante, en pratiquant le Falun gong, j'ai été guérie d'une vingtaine de maladies. Falun Dafa est bon !" À ce moment-là, je voulais aller dire au policier qu’elle pourrait être sa grand-mère, comment pouvait-il avoir le cœur de battre une personne âgée ? Puis les policiers se sont mis à me frapper », a-t-elle déclaré.

La persécution du Falun Gong a été qualifiée par plusieurs responsables politiques et responsables d’ONG internationaux de génocide à l’échelle de la Chine. Depuis 2006, un rapport d’enquête de l’avocat international David Matas et de l’ancien secrétaire d’état canadien d’Asie Pacifique David Kilgour a apporté les preuves d’un vaste réseau de prélèvements d’organes à vif dont était victime les pratiquants de Falun Gong et organisé en Chine à des fins commerciales. David Kilgour a d’ailleurs appelé récemment à mettre fin à ces crimes contre l’humanité.

Cependant pendant la visite diplomatique de François Hollande en Chine, la bataille interne au parti communiste chinois à propos du Falun Gong continue à faire rage, alors que Xi Jinping vient de prendre officiellement la tête du parti depuis quelques semaines. En effet, Xi est train de négocier en coulisse avec la faction rivale de Jiang Zemin coupable d’avoir organisé illégalement la persécution du Falun Gong et causé le mécontentement grandissant de la population. C’est d’ailleurs dans ce contexte que Wen Jiabao, rangé du côté de Xi Jinping, avait annoncé dans plusieurs discours début 2012 qu’il fallait arrêter dans les plus brefs délais la persécution du Falun Gong (et aussi des étudiants de la place Tienanmen réprimés le 4 juin 1989) et les dédommager des injustices qu’ils avaient subi.

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