Le marché automobile irakien mûr pour une expansion rapide

Écrit par Emel Akan, Epoch Times
04.04.2013
  • Plus de 100 exposants de l’industrie de l’automobile et des pièces détachées ont participé au Salon de l’automobile d’Erbil, Irak. (Akan Emel/Epoch Times)

ERBIL, Irak – Les automobiles occidentales ont été interdites en Irak sous le régime de Saddam Hussein. Le pays a été inondé des modèles VW Passat expédiés du Brésil entre 1983 et 1990 en échange de pétrole. Même actuellement, on croise encore sur les routes des voitures parfois âgées de 30 ans dont ces fameuses Passat. La possession d’une voiture est rare puisque réservée à 1 personne sur 20.

Ces dernières années, suite à l’assurance de pouvoir s’installer en Irak, un intérêt croissant pour les voitures a conduit l’industrie automobile à investir massivement pour capter des parts de marché.

«Ce marché a été privé de voitures pendant tant d’années. Le nombre de voitures par rapport à la taille de la population est encore très faible», a déclaré Nihad Zacharia, directeur général de la société NIM Trading, le principal distributeur de voitures Kia en Irak, citant les faibles niveaux de pénétration comme une opportunité importante pour les constructeurs automobiles. L’Irak a plus de 30 millions d’habitants et un nombre de véhicules par habitant estimé à environ 5% de moins que celui des pays voisins, l’Iran et la Turquie, qui ont 15% de pénétration.

Même après la chute de Saddam Hussein en 2003, la sécurité et la pauvreté sont restées des obstacles majeurs à la croissance du secteur de l’automobile. Toutefois, ces dernières années les rues sont devenues plus sûres. L’amélioration de la sécurité et de la richesse sont considérées comme d’importants moteurs de la croissance de ventes de voitures.

«Au cours des 4 ou 5 prochaines années, nous prévoyons une croissance énorme des ventes d’automobiles. La sécurité n’est pas un problème en Irak», a déclaré un représentant de Volkswagen et Audi.

Il n’existe aucune source fiable sur le nombre de voitures vendues en 2012. Toutefois, selon les estimations, le nombre pourrait se situer entre 200.000 et 250.000. «Nous savons que près de 145.000 voitures engagées par la frontière nord de l’Irak et 100.000 autres à travers les frontières. Ceux-ci comprennent à la fois le marché de voitures neuves et d’occasions», a déclaré un distributeur.

L’énorme potentiel de croissance du marché irakien a déclenché une vive concurrence entre les grandes marques. Des marques telles que Toyota, Hyundai, Kia, GM et Nissan ont commencé à investir massivement dans le marketing afin d’exploiter la demande croissante.

Sumitomo a joué un rôle actif en Irak depuis 1960 avec la vente de la SUV Toyota. La société a réussi à répondre à la demande croissante pour les camionnettes et taxis dans la partie nord du pays.

Selon les informations fournies sur le site Web de Sumitomo, l’Irak devrait se transformer en un grand marché, équivalent à l’Arabie saoudite, où 200.000 voitures Toyota sont vendues chaque année. Sumitomo promet qu’il mettra comme jamais auparavant, l’accent sur les ventes de voitures en Irak, dans le but de vendre 100.000 voitures par an à l’avenir.

Kia a vendu 50.000 unités en Irak l’année dernière et a un budget marketing très important selon Mr Zacharia. «En plus de publicités directes, nous participons à des salons automobiles, investissons dans des projets de mécénat et de responsabilités locales. Nous avons parrainé des équipes sportives en Irak et lancé des programmes de sécurité routière dans les écoles en collaboration avec le ministère de l’Éducation pour accroître la sensibilisation au trafic routier et rendre aux autorités la confiance du public, ce qui est essentiel pour bâtir une société moderne.»

Les marques chinoises comme Geely et Cherry sont également très populaires en Irak. Selon IHS Global Insight, les exportations cumulées de Chery en Irak étaient de 30.000 unités en 2012. Malgré la hausse du pouvoir d’achat et l’amélioration de la sécurité il y a encore quelques obstacles à surmonter. En Irak, tous les véhicules sont achetés comptant, et il n’est pas possible d’assurer son automobile. Cependant, l’amélioration des systèmes bancaires et des assurances devraient aider à stimuler les ventes de voitures dans l’avenir.

La pénurie de main-d’œuvre dans les garages est un autre aspect du problème. Pour le surmonter, un projet d’école professionnelle a été lancé par des marques de premier ordre comme Kia, GMC, Chevrolet, Cadillac et MAN. Avec le soutien du Ministère de l’Éducation, de l’Université Polytechnique de Erbil et la GIZ (l’agence allemande pour le développement international), les irakiens reçoivent une formation professionnelle et des opportunités d’emploi dans la vente automobile, l’entretien, et le marché des pièces détachées.

L’amélioration de l’infrastructure routière sera également essentielle pour la croissance future du secteur automobile en Irak. «Les routes ne sont pas suffisantes. Nous prévoyons des embouteillages dans de nombreuses villes avec la migration croissante. Et il n’y a pas de transport public.», a ajouté M. Zacharia.

Version en anglais: Iraq Car Market Ripe for Rapid Expansion

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