Qui sont donc les 5 millions de chômeurs français?

Écrit par David Vives, Epoch Times
01.05.2013
  • (AFP PHOTO/Philippe Huguen)

L’Unedic a publié ce mardi un rapport détaillant la situation de 2,4 millions demandeurs d’emplois, à la fin de l’année 2011. D’après Pierre Cavard, directeur des études et des analyses, l’étude «bat en brèche certaines idées reçues». Effectivement, certains faits relayés dans les titres et les colonnes des journaux ne représentent pas forcément la réalité.

Les licenciements économiques sont minoritaires. 32% des chômeurs indemnisés ont été victimes de licenciement et malgré les épisodes de plans sociaux qui parsèment régulièrement l’actualité des JT, seuls 10,8% des chômeurs sont des licenciés économiques. La majorité des chômeurs inscrits en 2011 subissent les effets de la précarisation du travail: 51% d’entre eux pointent à Pôle Emploi en raison de fin de CDD ou de mission d’intérim. 

Les secteurs du commerce, des transports et de l’hôtellerie sont les plus touchés. On compte 28,9% de demandeurs d’emploi dans ces secteurs, contre 19,4% dans les services administratifs et de soutien. 16,8% concernent les secteurs de la santé et de l’enseignement, et 11,7% concernent l’industrie manufacturière.

Nouveau signe de précarité, la hausse du nombre de chômeur en activité partielle. Les temps partiels, intérim, CDD et autres représentent la moitié du nombre des demandeurs d’emplois inscrits, soit 1,2 million de travailleurs. En comparaison, ils étaient 100.000 en 1991.

En 2011, la durée moyenne de l’indemnisation était de 10 mois. Bien que la moitié des allocataires a cotisé à l’assurance-chômage pendant plus de deux ans, seul un quart des allocataires a perçu plus d’un an de chômage. 25% des chômeurs ont cotisé entre un et deux ans, et 12% l’ont fait en 6 mois.

À noter, les indemnités chômage versées par l’Unedic figurent parmi les plus hautes d’Europe. La moyenne des indemnités perçues se situe à 1.055 euros net par mois, soit 69% du salaire antérieur des travailleurs. Les salariés gagnant plus de 4.000 euros nets par mois sont indemnisés à 50%, et les salariés au smic le sont à 78%. Enfin, 1.600 chômeurs touchent l’allocation maximale, qui est de 6.760 euros bruts par mois.

Près d’un quart des chômeurs a un niveau Bac+2. «Preuve que cela ne garantit pas de ne pas passer par la case chômage», indique Pierre Cavard. Deux tiers des chômeurs ont un CAP ou un BEP, et 55,2% des indemnisés n’ont pas le Bac.

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