Julien Myette et Richard Boudreau sont tous les deux aux commandes d’entreprises nécessitant l’usage du vélo. Le premier en a besoin pour faire des déménagements. Le deuxième pour différents envois allant d’un destinateur à un destinataire.

Déménager écolo

Propriétaire et gestionnaire de Déménagement Myette se spécialisant en déménagement à vélo, Julien Myette a une bonne expérience générale avec l’ensemble de la Ville. «Les gens voient qu’on travaille et ils apprécient ce qu’on fait. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Il y en a qui sont impatients avec un peu tout le monde et parfois davantage avec nous. On est bien aimé par les autres cyclistes et piétons», expose le jeune entrepreneur.

La difficulté réside plutôt dans la chaussée. «En ce qui concerne la condition routière, c’est toujours plus difficile avec les trous qui ne sont pas encore bouchés. Il y en a tellement qu’il faut faire quelques zigzags. Ça peut nous ralentir. Il y a des rues qu’on évite tout simplement. Nous n’avons pas de suspensions après les remorques. On veut éviter le plus possible que le chargement bouge trop», explique-t-il.

«C’est certain qu’en partant, on évite les pistes cyclables. On est trop large. Parfois, on les emprunte quand on n’est pas chargé, quand les pistes sont larges, mais c’est plus l’exception que la règle. On va tenter de nuire le moins possible à la fluidité de la circulation. On évite de prendre les petites rues résidentielles, c’est souvent des sens uniques, pas assez larges pour que les voitures puissent nous dépasser. On prend carrément les artères principales de deux voies, comme ça les voitures peuvent nous dépasser facilement. On emprunte souvent Saint-Joseph, Saint-Denis, Iberville, etc.», décrit Julien Myette.

Le déménagement à vélo est en forte croissance. Julien Myette, leader du domaine, arrive à peine à fournir à la demande.

Messagers éclair

Richard Boudreau, propriétaire et directeur de l’entreprise Courrier Rapide, sur la rue Notre-Dame Ouest, conçoit que le messager en vélo est un métier dangereux. «C’est dangereux pour un paquet de facteurs, dont la circulation automobile, les conditions routières, l’hiver, il y a des piétons qui traversent un peu n’importe comment, il y a les taxis qui sont souvent imprévisibles et qui conduisent parfois n’importe comment», décrit M. Boudreau.

Le danger se présente aussi sous d’autres formes. «On a eu des cas d’accident cette année, un grave cas où il y a eu rage au volant d’un chauffeur de camionnette. Le messager a été dans le coma pendant très longtemps. Il a survécu, mais c’est un cas criminel. Le monsieur qui l’a écrasé sera poursuivi en justice», confie le propriétaire et directeur de l’entreprise Courrier Rapide.

Ce métier dangereux ne veut pas dire que les messagers représentent des dangers. «La ligne de conduite, c’est eux qui la définissent. Chacun choisit sa vitesse, choisit d’être casse-cou ou non, il n’y a pas de pression de notre côté. Avec les années, ça a causé une certaine réputation aux messagers à vélo. C’est vraiment un faible pourcentage de messagers qui ont des comportements dangereux. La majorité essaie de suivre les règles de circulation et de bonne conduite», précise M. Boudreau.

«Pour le “donneur de travail”, le volume est à la baisse avec les gens qui envoient de plus en plus les fichiers par Internet. Il y a moins d’enveloppes en circulation à faire livrer. Le volume est moindre. Il y a un peu moins d’entreprises de messagers, de courrier sur la route. En revanche, il devra couvrir un plus grand secteur pour aller chercher plus de livraisons», précise Richard Boudreau.