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Derrière les révélations sur les camps de travaux forcés, les luttes politiques

Écrit par Matthew Robertson, Epoch Times
14.05.2013
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  • Le Secrétaire Général du Parti Communiste Chinois, Xi Jinping, en novembre 2012. (Lintao Zhang/Getty Images)

La publication du bilan des horribles méthodes de torture utilisées contre les détenus du camp de travaux forcés de Masanjia – le camp le plus célèbre en tant que site d’entraînement aux tortures pour les forces de sécurité chinoises impliquées dans la persécution du Falun Gong – est l’indice, selon les observateurs politiques, d’un événement anormal en cours, au niveau des dirigeants chinois.

Cet acte s’inscrit également dans le schéma actuel de la politique antagoniste entre la nouvelle direction de Xi Jinping et la vieille garde du Parti communiste, représentée par l’ancien chef du Parti Jiang Zemin.

C’est Jiang qui en 1999 a supervisé l’extension de Masanjia de simple camp de travaux forcés en une maison des horreurs ciblant les pratiquants de Falun Gong, avec des mesures de torture ahurissantes.

L’exposé de presque 20.000 mots sur Masanjia a été publié dans le Lens Magazine, plus connu pour ses photographies, début avril.

  • Le plus haut responsible chinois de la sécurité, Meng Jianzhu, en septemblre 2011. (Aamir Qureshi/AFP/Getty Images)

«Il y a certainement quelque chose derrière tout cela», explique Heng He, un commentateur politique à NTD Télévision. Selon lui, l’ancien dirigeant Jiang Zemin et ceux qui ont bénéficié de sa politique sont les cibles ultimes de cet article particulièrement bien renseigné.

Il a précisé qu’au cours des 18 derniers mois, voire plus, le pouvoir politique de Jiang Zemin, le maître d’œuvre de la campagne, s’est atrophié, il est fort probable cependant que le reportage sur Masanjia visait surtout les membres du PCC qui tiraient profit de sa politique et non lui-même.

«Les intérêts de nombreuses personnes sont encore liés à la politique de Jiang», a expliqué Heng. «Donc, la résistance face à la nouvelle direction est encore élevée. Pour qu’on obéisse à la direction du moment, les nouveaux dirigeants doivent envoyer un signal fort.»

Les auteurs ont riposté. Après que l’article se soit répandu sur l’Internet chinois, le voilà supprimé de presque tous les grands portails d’information, les autorités du Liaoning ont publié un démenti public acerbe. Selon elles c’est un article «sans fondements» contenant des «inventions malveillantes».

Mais Yuan Ling, le journaliste à l’origine de la transmission des faits, s’est défendu en ligne, invitant les autorités du Liaoning à saisir les tribunaux s’ils contestaient ses reportages, et deux journalistes en ligne du Quotidien du Peuple, le porte-parole du Parti communiste, qui faisaient partie de l’équipe d’enquête, ont refusé d’apposer leur signature à la riposte. Luo Changping, le rédacteur en chef adjoint du magazine Caijing, les a félicités sur son blog.

  • Le Premier ministre chinois Li Keqiang en mars 2013. (Feng Li/Getty Images)

Le moment de la publication des révélations de Masanjia est également significatif, car il s’inscrit dans la foulée de nombreuses remarques de la part de Xi Jinping et de membres-clés de son équipe de dirigeants à propos de certaines mesures politiques et du système judiciaire, système qui contrôle les camps de travaux forcés du pays, ainsi que d’autres remarques sur la nécessité d’une réforme des camps de travaux forcés.

En janvier lors d’une conférence consacrée à la politique et au fonctionnement judiciaire Xi a abordé la lutte contre la corruption. Au même moment Wen Zhao, un observateur politique, a souligné le caractère insolite des remarques venant non pas du cadre spécifiquement responsable du fonctionnement judiciaire et politique, mais du secrétaire général du Parti communiste, indiquant que Xi cherchait probablement à asseoir sa suprématie sur ce système. Par le passé, le dispositif d’application de la loi a été,  durant plus d’une décennie, entre les mains de Jiang Zemin et de ses mandataires.

D’autres remarques de Li Keqiang, le nouveau Premier ministre, et de Meng Jianzhu, le nouveau pape de la sécurité, sur la possibilité d’une réforme voire l’abolition du système des camps de travaux forcés, ont également retenu l’attention.

Version en anglais: Behind Labor Camp Exposé, Political Warfare

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