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Milan, une forêt en plein ciel

Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times
18.05.2013
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  • C’est un projet de reforestation urbaine qui contribue à la régénération de l'environnement et de la biodiversité. (Photos du cabinet Boeri Studio)

Les villes manquent de verdure, par ailleurs elles sont souvent surchargées de population. Des architectes italiens du cabinet Boeri Studio viennent de trouver une solution idéale pour palier l’absence de feuillage dans la ville. Ils ont projeté de construire des forêts verticales. Ce projet d’urbanisme italien a débuté en 2009. Il prévoyait d’édifier deux tours d’habitation résidentielle dans un quartier de Milan. Ce projet a été nommé initialement «la première forêt verticale du monde». À présent, il se nomme le Bosco Verticale. Les tours seront parées de plantations et d’arbres de 3 à 9 mètres de hauteur qui seront placés en façade des immeubles.

Le projet a pris du retard, à cause du mauvais temps et des hivers interminables de ces dernières années. La réalisation finale des logements est en voie d’achèvement pour la fin de cette année 2013. Les premiers arbres sont cependant arrivés et ont été implantés au printemps 2012. Puis, ils prendront place dans les étages.

Une reforestation urbaine

Le Bosco Verticale est un projet d’urbanisme italien très beau et essentiel pour l’environnement. C’est un modèle de densification verticale de la nature dans la ville. Il répond aux exigences des grandes métropoles du monde: l’étalement urbain et la pollution atmosphérique. Selon les architectes du cabinet italien Boeri, Stefano Boeri, Gianandrea Barreca et Giovanni La Varra, «c’est un projet de reforestation urbaine qui contribue à la régénération de l’environnement et de la biodiversité en milieu urbain sans l’implication de l’expansion de la ville sur le territoire.»

L’ensemble des constructions sera composé de deux tours d’habitation de 80 et 112 mètres de haut (s’étirant respectivement sur 17 et 24 étages). Elles seront situées dans le quartier de la Porta Nuova au centre de Milan.

Milan est la deuxième des villes les plus peuplées d’Italie et la population totale se situe autour de 1.307.495 millions d’habitants. Mais l’aire urbaine de Milan dépasse le cœur de la ville, c’est un espace plus vaste, une région qui comprenait 7.123.563 habitants en 2009. Ainsi, Milan, dans cette configuration, se trouve être la quatrième plus grande métropole d’Europe après Moscou, Paris et Londres.

Mais Milan est surtout la ville la plus polluée d’Europe. D’où l’idée, pour les architectes, d’introduire un peu de verdure, avec ce projet original et presque irréel. Il est quasiment impossible à la municipalité de Milan de trouver du terrain en centre ville pour installer des parcs et des jardins donc, la solution verticale s’est imposée d’elle-même. Contre toute attente, avec un budget de 65 millions d’euros, le coût total des tours n’est que 5% plus cher qu’un projet similaire traditionnel. Ceci, avec en plus des terrasses, des arbres, des buissons, des plantes, des fleurs, l’ensemble verdoyant couvrirait une surface équivalente au sol de 10.000 m². Les terrasses accueilleront 480 arbres de grande et moyenne taille, 250 arbres de petite taille, 11.000 plantes et 5.000 arbustes, l’équivalent donc d’un hectare de forêt.

Metrobosco ou la ceinture verte de la région milanaise

Bosco Verticale est un modèle de densification verticale de la nature dans la ville qui fonctionne en corrélation avec les politiques de reboisement et de naturalisation des grandes frontières urbaines et métropolitaines. La région milanaise a voulu créer une grande zone verte, une ceinture de nature autour de la zone métropolitaine de Milan. Les autorités provinciales ont nommé cet aménagement Metrobosco, il s’agit de créer un immense poumon métropolitain. Les objectifs principaux sont le développement d’actions de reboisement sur les territoires de la province limitrophe de la grande ville de Milan, tout en intégrant les espaces verts déjà existants, comme le Parc Agricole du Sud Milan. L’ensemble créé constitue une grande forêt.

Selon Bruna Brembilla, présidente du Parc Agricole Sud Milan, «ces simples observations me permettent d’affirmer que les stratégies nécessaires aux développements environnementaux se construisent par le biais d’une politique que l’on peut résumer en deux thèmes fondamentaux: l’environnement et la culture de la protection, comme éléments de maintien et de croissance de la biodiversité. Des thèmes fortement liés entre eux et qui, pour les personnes politiques en charge de l’administration d’un parc comme je le suis, non seulement sont indissociables mais deviennent le moteur nécessaire pour donner vie à ce concept de protection environnementale, de développement et de valorisation nécessaires du territoire.»

Milan Metropolitain a développé un certain nombre de zones vertes protégées, en plus de ses six parcs régionaux, un réseau de parcs locaux d’intérêt supramunicipal se développe progressivement, en particulier dans tout le Nord de Milan et de la Brianza: à la fin de 2009, 16 parcs avaient été créés et élargis. Ces zones vertes sont les nœuds d’un éco-réseau qui relie les parcs régionaux du Tessin avec celui de l’Adda Nord, devant immerger 30.000 hectares de végétation. Pour finaliser l’ensemble, une grande forêt se crée, entourant la zone métropolitaine de Milan. Les autorités souhaitent accroître les bois et les forêts de 25% dans les 10 prochaines années, ceux-ci couvrant actuellement 40.000 hectares.

Le microclimat créé par les végétaux favorable aux insectes et aux oiseaux

Bosco Verticale est surtout un projet de reforestation urbaine qui contribue à la régénération de l’environnement et de la biodiversité en milieu urbain. Cette création donne à la végétation sa tâche première qui est d’absorber la poussière de l’air et de créer un microclimat approprié afin de filtrer la lumière du soleil. En fait, c’est une architecture biologique qui préfère la durabilité environnementale, à l’approche technologique et mécanique. La végétation fait office de filtre naturel en absorbant le CO2 et les particules de poussières présentes dans l’atmosphère tout en régénérant l’oxygène. Le microclimat créé par les végétaux, en attirant les insectes, les oiseaux, protègera le bâtiment de la pollution sonore. La création d’un certain nombre de forêts verticales dans la ville donnera un réseau de corridors écologiques, revivifiant les principaux parcs de la ville.

De plus, un système interne de production énergétique d’origine solaire et éolienne fournira une autonomie énergétique aux immeubles. Les arbres réguleront également de façon naturelle l’humidité et la température du bâtiment, réduisant ainsi la consommation d’électricité.

L’approvisionnement en eau pour l’arrosage des plantes a été résolu par un système de récupération et de filtration des eaux usées venant des appartements.

Par ailleurs, la forêt verticale vise à diminuer l’expansion urbaine en termes de densité. Chaque tour de la forêt verticale équivaut à une surface de l’étalement urbain d’environ 50.000 mètres carrés, en considérant les maisons familiales et les bâtiments d’une ville.

Avec un groupe de botanistes qui a participé à l’étude, il a fallu deux ans pour conclure le choix des espèces d’arbres. Les arbres ont été choisis en fonction de leur hauteur, de leur croissance et de leur persistance. Les plantes utilisées dans ce projet sont cultivées spécialement à cet effet et sont mêmes pré-cultivées. Au cours de cette période de latence, les plantes s’habituent progressivement à leurs futures conditions de vie dans le bâtiment. Et en fonction des saisons, les bâtiments pourront offrir des paysages variés, suivant les types de plantes.  Ainsi les forêts verticales offriront-elles une vue changeante de la ville.

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