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Guatemala: les origines de la civilisation maya

Les archéologues au cœur de l’histoire

Écrit par Héloïse Roc, Epoch Times
19.05.2013
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  • Un touriste près d'un temple maya sur le site archéologique de Tikal à 560 km au nord du Guatemala. Des cérémonies ont eu lieu ici le 21 décembre2012 pour célébrer la fin du cycle maya et le début de la nouvelle ère maya. (Hector Retamal/AFP/Getty Images)

La civilisation maya a toujours été un sujet d’admiration pour ses temples raffinés, son système d’écriture sophistiquée, sa connaissance des mathématiques et de l’astronomie... mais ses origines demeurent encore un mystère. Aujourd’hui, une nouvelle étude faite par des chercheurs américains et japonais conteste les théories actuelles sur les origines de la civilisation. Les scientifiques ont récemment mené des fouilles archéologiques sur un site du Guatemala, au niveau des pyramides et des places de Ceibal. D’après Takeshi Inomata et Daniela Triadan, de l’université de l’Arizona à Tucson, les Mayas auraient développé leur civilisation au contact d’autres groupes, contrairement aux théories avancées. Leurs découvertes dévoilent que cette civilisation était vraisemblablement issue de nombreux échanges culturels qui s’étaient développés dans tout le sud de la Méso-Amérique entre 1000 et 700 ans avant notre ère. En effet, ils ont conclu que l’ancienne civilisation maya de Méso-Amérique n’avait pas, par elle seule, développé sa culture et son architecture.

Leurs relations avec les Olmèques font débat

Jusqu’à présent, deux hypothèses prédominaient concernant l’origine de la civilisation maya, l’une affirmant qu’elle s’était développée entièrement par elle-même et l’autre certifiant que cette civilisation avait subi l’influence culturelle des Olmèques. Les archéologues ont estimé qu’aucune de ces hypothèses ne rendait totalement compte de l’histoire des Mayas. Takeshi Inomata explique: «Quand on aborde le sujet de l’origine de la civilisation maya des plaines, leurs relations avec les Olmèques fait toujours débat. Nous disons maintenant qu’il n’y avait pas seulement des Olmèques mais beaucoup d’autres groupes, par exemple ceux vivant dans le centre des Chiapas ou sur la côte Pacifique au sud, qui avaient des échanges importants avec les Mayas des plaines». Takeshi Inomata, professeur d’anthropologie et auteur principal de l’étude, ajoute: «Avant de commencer l’étude, nous avons vraiment mis l’accent sur l’idée du début de cette civilisation et comment cette culture remarquable a pu se développer».

Les communautés sédentaires apparaissent de 1.000 à 700 ans avant notre ère

L’étude faite par les chercheurs est parue dans le numéro du 26 avril de la revue éditée par la société scientifique. Selon ce qu’expliquent les chercheurs, «les communautés sédentaires ont commencé à apparaître dans les basses plaines du sud du Mexique, du Guatemala et de Belize lors des débuts de la période dite Préclassique moyenne, de 1.000 à 700 ans avant notre ère, les Olmèques de la côte du golfe étaient déjà bien établis dans les régions voisines». Ils précisent que c’est à cause de la sédentarité de ces groupes que beaucoup d’anthropologues ont considéré les Olmèques comme la «culture mère», celle qui aurait donné naissance aux autres peuples ainsi que l’impulsion d’une organisation sociale, culturelle et artistique.

Des similitudes architecturales avec Ceibal

Par exemple, le centre olmèque de la côte de La Venta présente des similitudes architecturales avec Ceibal. Après des mesures de datation au radiocarbone effectuées sur les divers sites, il s’avère que La Venta n’a pu exercer d’influence initiale sur Ceibal, malgré ce qu’on lui a toujours attribué. Les chercheurs pensent plutôt que Ceibal et La Venta ont toutes les deux participé au même changement culturel qui s’est produit de 1150 à 800 av. J.-C.

«Le principal monument à Ceibal est fait d’une place avec une plate-forme ou pyramide à l’ouest et une butte à l’est», précise l’archéologue Inomata. «Cela est désigné sous le nom d’Assemblage de groupes en E et on peut le retrouver dans tout le sud de la Méso-Amérique». Jusqu’alors les chercheurs étaient réticents à l’idée d’utiliser le même terme pour les monuments à La Venta, car au départ ce terme ne décrivait que l’architecture maya. Ainsi, Inomata et son équipe estiment que les constructions de cérémonie à La Venta devraient être considérées comme des assemblages de groupes en E. «Il est possible que leur usage était similaire», poursuit Inomata. «Les rituels étaient très importants dans ces civilisations et il y avait une série de dépôts rituels sur la place de Ceibal… De tels rituels incluaient souvent des haches en pierre verte, faites de jade ou d’autres pierres précieuses importées, qui étaient déposées sur la place en guise d’offrande».

  • Plaque de jade représentant un souverain maya retrouvée à Teotihuacan. (British Museum). (Michel wal)

La forme de pyramides

Les mêmes rituels ont été trouvés ailleurs, dans le sud de la Méso-Amérique, dont deux sites contemporains situés dans les Chiapas au Mexique. Les chercheurs pensent que les assemblages de groupes en E à Ceibal ont commencé par la construction de petites structures de deux mètres de haut, puis, peu à peu, avec la rénovation des monuments de cérémonie, les structures se sont élevées jusqu’à prendre la forme de pyramides, ceci chez les Mayas plus récents.

Ces résultats pris dans leur ensemble ne prouvent pas que la civilisation maya était plus ancienne que la culture olmèque, ni qu’elle se soit développée indépendamment. Cependant ils montrent que les Mayas ont participé et influencé un vaste territoire. «Nous observons cette nouvelle forme d’architecture, qui reflète probablement une nouvelle forme de société et d’ordre social», précise le chercheur Inomata. «Cette nouvelle forme d’ordre social n’a pas émergé d’un seul centre, comme pour les Olmèques de la côte du golfe mais sous forme d’interactions plus larges entre divers groupes dont les Mayas des plaines». Ceci indique que les sites Ceibal et La Venta ont probablement participé à un vaste changement culturel qui aurait eu lieu dans la période comprise entre 1150 et 800 av. J-C.

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