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Selon une étude d’Harvard: les censeurs chinois craignent les actions collectives

Écrit par Cassie Ryan, Epoch Times
20.05.2013
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  • Habitants de Beijing utilisant leurs ordinateurs portables dans un café en novembre 2012. Une nouvelle étude concernant la censure exercée par l’État montre que le régime chinois est plus intéressé par le fait de défaire les regroupements qui menacent la u00abstabilité» que par le fait de prévenir les critiques contre l’État. (Wang Zhao/AFP/Getty Images)

Une nouvelle analyse informatique met en évidence les habitudes de censure du Parti communiste chinois, une stratégie favorisée par la peur de perdre le contrôle sur les masses, plutôt que par le simple fait d’être l’objet des critiques.

Selon une nouvelle étude menée par Gary King et ses collègues d’Harvard dans l’American Political Science Review, en Chine, le but de la censure des médias sociaux, indépendamment du contenu, est de geler les «actions collectives en coupant les liens sociaux».

Avec environ 270 millions d’utilisateurs, selon les chiffres officiels, les microblogs Weibo sont les services de médias sociaux les plus populaires en Chine, et peuvent être plus ou moins comparés à Twitter. Toutefois, les fournisseurs doivent maintenir une équipe interne de censure dirigée par le Parti, qui filtre des mots-clés sensibles.

Selon une nouvelle étude récente, Sina et Tencent sont les plus grandes plates-formes de Weibo, avec des équipes qu’on estime à non moins d’un millier de censeurs. Aidés d’outils d’automatisation, ces moniteurs de blocages en ligne peuvent éteindre les voix discordantes en quelques minutes.

En faisant le suivi de 85 sujets-clés sur des millions de messages, sur près de 1.400 services de médias sociaux, avant que certains aient eu le temps de disparaître, les chercheurs d’Harvard ont découvert que les pics de censure avaient tendance à présager le jeu des autorités en dehors de l’univers des blogs.

«Contrairement aux interprétations précédentes, les messages négatifs, même ceux au vitriol, contre l’État, les dirigeants et les mesures politiques ne sont plus susceptibles d’être censurés», ont écrit Gary King et ses coauteurs Jennifer Pan et Margaret E. Roberts.

«La censure est orientée vers une tentative de prévention des activités collectives en cours, ou prévues pour se dérouler à l’avenir et, de ce fait, semble exposer clairement l’intention du gouvernement.»

L’équipe a constaté que près de 13% de la totalité des messages des médias sociaux étaient censurés, un chiffre assez stable dans le temps, mais il y a une grande fluctuation dans l’affichage du volume et des messages visant à contrecarrer la censure. Lorsque les données ont été organisées autour de ces volumes d’apparition, et en corrélation avec les événements du monde réel, un modèle distinct a émergé.

Un épisode de censure non politique a été le cadeau. Après la catastrophe nucléaire de Fukushima, de l’iode a été répandue pour protéger des radiations, déclenchant une ruée sur le sel dans la province du Zhejiang. Ensuite le mouvement a été freiné, bien que la rumeur fut fausse et sans rapport avec le Parti communiste. Cela, cependant, suscitait une action collective menée par des gens n’appartenant pas à la bureaucratie locale.

Cet indice suggère véritablement que la censure extrême se porte sur toute formation d’un groupe, et qu’elle s’accentue avec l’augmentation de la menace perçue. Cette théorie se recoupe avec la «course aux armements» concernant les événements qui ont eu lieu autour du 4 mai, la date anniversaire de la protestation sur l’environnement du Sichuan, tombant en plein week-end.

À partir du 29 avril, après avoir recherché des termes comme «4 mai» et «Pengzhou pétrochimie», qui ont été bloqués en ligne, les habitants se sont donc passés le mot concernant la démonstration par le bouche-à-oreilles et des mails. Les engrenages pour maintenir la stabilité sont devenus de plus en plus importants, en passant par une campagne de distribution de tracts, par le biais du porte-à-porte, jusqu’à des autorités locales qui modifient le calendrier, forçant les manifestants potentiels à se présenter au travail et à l’école le samedi.

Selon les conclusions de King et de son équipe, la critique virtuelle des autorités locales et centrales peut embarrasser les fonctionnaires, mais le Parti communiste a conscience «qu’être mal vu ne menace aucunement leur emprise sur le pouvoir, tant qu’ils parviennent à éliminer les discussions associées à des événements, résultant d’une action collective potentielle ou d’une instance de pouvoir et de contrôle autre que le gouvernement, qui influent sur les comportements de masse du peuple chinois».

«En ce qui concerne ce type de discours, le peuple chinois est libre à l’échelle individuelle, mais reste enchainé à l’échelle collective.»

Cette stratégie de contrôle de l’information permet quelques étincelles, mais éteint avec force les feux de camp, avant qu’on ne puisse se réunir et menacer le contrôle du Parti sur la population.

Version en anglais: Harvard Study: Chinese Censors Fear Group Action

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