La 15e édition de la Journée Nationale de Prévention et de Dépistage des Cancers de la Peau se déroule ce jeudi 30 mai partout en France. Créée en 1998 par le ministère de la Santé et soutenue par l'Institut National du Cancer (INCa), elle permet à tout à chacun de se voir offrir des consultations gratuites et anonymes par des dermatologues bénévoles. Ceux-ci officieront en dehors de leur cabinet, dans des centres dédiés. En plus d’une consultation gratuite, les médecins donnent des explications sur la manière d'observer son corps à la recherche d'éventuelles taches pigmentaires particulières.

En 2012, environ 1.000 cas de lésions précancéreuses ont été détectées parmi les 15.000 personnes examinées lors de cette journée. Chaque année, près de 80.000 cancers de la peau sont diagnostiqués en France.

La journée est une occasion, pour le corps médical des dermatologues, de procéder à une piqûre de rappel auprès du grand public à propos des diverses maladies cutanées et sur les risques liés aux UV.

Le mélanome

Il représente le plus grave des cancers de la peau. Selon le Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues, le mélanome a vu son incidence fortement augmenter ces dernières années, avec 9.780 nouveaux cas estimés en 2011, dont 1.620 décès pour cette même année. Il peut dériver d'un grain de beauté de type naevus, ou tout simplement apparaître sur la peau. Très rarement, le mélanome peut également toucher des organes internes. Ce type de cancer peut être mortel, notamment s'il est dépisté trop tardivement.

Le Dr Blanchet-Bardon, interrogé par le figaro.fr dresse le portrait du coupable : « il s'agit d'une lésion cutanée caractérisée par une asymétrie (forme non circulaire, avec deux moitiés qui ne se ressemblent pas). Les bords sont irréguliers, dentelés, mal délimités. La coloration est hétérogène, mêlant plusieurs couleurs: noir bleu, marron, rouge ou blanc. Le diamètre est important, en général supérieur à 6 millimètres ».

Afin de constater précocement l’apparition de toute anomalie, il est ainsi recommandé de consulter régulièrement un dermatologue. Mais cela n'empêche pas le patient de se montrer vigilant au quotidien en observant sa peau. Celui-ci doit notamment être alerté par toute évolution d'un grain de beauté, par l'apparition d'une nouvelle tache pigmentée, ou par une lésion ulcérée qui ne guérit pas. Certaines parties difficilement observables comme le dos, les pieds, le cuir chevelu, ou bien les organes génitaux ne doivent pas être négligées.

Les autres cancers cutanés

Les carcinomes basocellulaires, dont l'évolution est très favorable sous traitement, surviennent généralement sur une peau saine, sur des zones découvertes du corps (tête et cou) et après 50 ans. Le carcinome spinocellulaire, pus superficiel que le carcinome basocellulaire, se développe le plus souvent sur des lésions précancéreuses.

Interrogée par Le Populaire, le docteur Pascale Touraine, dermatologue à Limoges et bénévole aujourd'hui, explique que le carcinome est « plus fréquent mais exceptionnellement mortel, c'est une petite croûte, lésion, en apparence insignifiante – mais qui ne guérit pas –, qui doit interpeller. Le carcinome concerne majoritairement des sujets âgés. »

Existe-t-il des comportements ou des personnes dits "à risque"?

Les UV, danger

L’apparition de tout type de cancer cutané est favorisée par la surexposition aux UV. « Le soleil induit sur notre organisme des effets bénéfiques et nocifs. Au-delà des ses effets positifs sur le moral, le soleil est avant tout la cause principale du vieillissement prématuré de la peau et des cancers cutanés. » rappelle le site internet dermato-info.fr.

Il est donc important de se protéger des UV. Le Syndicat des Dermatologues dresse une liste de recommandations : se couvrir avec des vêtements, un chapeau et des lunettes de soleil ou à défaut avec une crème solaire haute protection en renouvelant l’opération ; ne pas recourir aux cabines de bronzage, ou encore d'éviter de s'exposer au soleil entre 12h et 16h. Les enfants doivent être particulièrement protégés. De même, certaines professions, comme les agriculteurs, les ouvriers du bâtiment, ou les sportifs pratiquant des sports de plein air, exigent une vigilance accrue.

Des personnes « à risque »

Avoir une peau, des cheveux ou des yeux de couleur claire, de nombreuses tâches de rousseur, de nombreux grains de beauté (plus de 40), sont des facteurs à prendre en compte, selon le Syndicat des Dermatologues. Enfin, les personnes possédant des grains de beauté atypiques, des naevus congénitaux géants ou possédant des antécédents familiaux de mélanome ou géants se doivent d'être particulièrement vigilantes.

Des progrès dans le dépistage

La  Journée Nationale de Prévention et de Dépistage des Cancers de la Peau remplit ses objectifs en favorisant la diffusion des informations concernant les cancers cutanés auprès du grand public.

Interrogée par Le Populaire, le docteur Pascale Touraine, dresse un bilan positif de l'évolution de la prévention : « aujourd'hui, les patients viennent nous voir suffisamment tôt, lorsque les lésions sont précancéreuses. Auparavant, ils arrivaient en cabinet quand la maladie était déjà très avancée. Le grand public est sensibilisé au point qu'en temps normal, sur l'ensemble de mes consultations, un bon quart des visites a pour but le contrôle des grains de beauté ».

Infos pratiques : la liste des centres

Pour connaître les centres de dépistage gratuits, un numéro vert a été mis en place : le 0800 11 2013. De même, toutes les informations sont à retrouver sur l’application SoleilRisk, et sur www.dermatos.fr.