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François Hollande, un premier bilan difficile pour le président «normal»

Écrit par David Vives, Epoch Times
08.05.2013
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  • Le président a déclaré u00abne pas se laisser impressionner» par les sondages. A titre de comparaison, Nicolas Sarkozy, un an après son élections, rassemblait seulement 36% de français satisfaits (D’après un sondage Ipsos/Le Point). (Jean-Sebastien Evrard/POOL/AFP)

L’écart entre les Français et leur président ne cesse de se creuser. La cote de popularité de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault continue de chuter et arrive maintenant dans une «zone rouge»: seulement 24% des Français soutiennent le président (23% pour le Premier ministre), un chiffre désormais en dessous de son résultats au premier tour des élections présidentielles. À ce jour, deux tiers des socialistes soutiennent encore l’action du président de la République, et seulement 54% d’entre eux approuvent Jean-Marc Ayrault.

D’après Gaël Sliman, directeur général adjoint de BVA, «une large part de l'impopularité de François Hollande ne provient tout simplement que d'une chose: une situation économique mauvaise avec une perspective encore plus mauvaise, de ce point de vue là, quelque soit l’équipe au pouvoir, elle ne pourrait pas être dans la popularité». Malgré tout, «François Hollande n’est pas détesté», note t-il. D’après lui, la cote de popularité du président pourrait remonter si le contexte économique s’améliore. De son côté, le chef de l’État ne semble pas quitter son sang-froid: «Le temps me donnera raison», assène t-il, impartial.

Le bal des promesses non tenues

Les Français attendaient beaucoup du changement de pouvoir et l’impopularité actuelle du président semble aussi venir du fait que les résultats de sa politique intérieure peinent non seulement à venir, mais beaucoup de mesures n’ont mêmes pas pu êtres lancées, ou ont montré des résultats bien en deçà des attentes.

Parmi les promesses non tenues, toutes ne sont pas égales et jettent un éclairage différent sur la situation du pays ou sur l’image même de la fonction de président que défend François Hollande. Il y a les promesses qui semblaient intenables d’avance, celles qui ne dépendent pas de lui, et celles qui jettent un mal à l’aise. Parmi elles, on trouve: «La réduction du déficit public à 3% du PIB en 2013»: chose impossible avant 2016, a récemment confié Hollande.

«Je défendrai un budget européen (2014-2020) au service des « grands projets d’avenir»: là encore, le conseil européen a voté un budget en baisse et François Hollande a dû se battre pour conserver la PAC.

«9 contribuables sur 10 ne seront pas concernés par les augmentations de fiscalité»: dans les faits, la loi de financement de la sécurité sociale et le gel partiel du barème de l’impôt touche une grande partie des Français.

«Pas de hausse d’impôts après 2013»: démenti par Pierre Moscovici, les prélèvements obligatoires seront augmentés en 2014 pour un montant de 6 milliards d’euros.

«Proposer la création rapide d’euro-obligations»: Merkel ayant refusé tout net, cette mesure est repoussée.

«Je ne recevrai pas de dictateurs "en grand appareil" à l’Elysée»: certains chefs d’État controversés, tel que le roi du Maroc Mohammed VI, le président gabonais Ali Bongo, Abdallah de Jordanie ont été accueillis au palais présidentiel.

«Je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l’Élysée»: face au groupe PS de l’Assemblée, reprochant de ne pas être écouté, François Hollande a décidé d’organiser des apéros au palais présidentiel pour renouer avec les députés du PS.

Isolement européen

Il y a un an, François Hollande mettait en œuvre sa stratégie pour «réorienter la politique européenne». La relance de la croissance peine toujours à arriver, voire s’éloigne: le budget européen, pour la première fois depuis son histoire, s’inscrit en baisse. Le couple franco-allemand bat de l’aile, et les commentaires récents, s’ils n’ont pas vraiment inquiété les Allemands sur le fond, ont cependant réussi à montrer le désarroi existant dans le parti au pouvoir.

Les tentatives du président français de rallier les pays de l’Europe du Sud à un front commun se sont avérées vaines : Mario Monti n’est plus à la tête du gouvernement italien et Marianno Rajoy ne s’avère pas être un allié de poids.

Le ralentissement de l’économie française a affaibli la voix de la France, alors qu’outre-Rhin, l’Allemagne conserve des résultats globalement positifs, ce qui la maintient dans une position de leadership européen. D’après Dominique Moïsi, directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI), «si la voix de François Hollande est un peu inaudible, c'est parce que la perception d'une France affaiblie gagne l'ensemble des pays européens, sinon le monde. Il est le représentant d'un pays affaibli qui doute de lui-même.»

Les diagnostics, qu’ils viennent du FMI, de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ou du G20, se rejoignent et parlent d’une même voix: trop d’austérité pour réduire la dette des pays membres, l’Union européenne glisse donc vers la récession. Ironie du sort pour le président français: il y a un an, son approche des dangers relatifs aux mesures d’austérité, qui pourraient être un frein à la relance de la croissance, était correcte. «L’Europe, à l’époque, n’était pas prête pour ce genre de chose», souligne l’économiste ex-directeur du centre Bruegel Jean Psiani-Ferry. «Sa contribution la plus marquante aura sans doute été de faire émerger et avancer le dossier de l'union bancaire», estime t-il.

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