La liste noire ferme les frontières de la Chine

Écrit par Guo Hui, Epoch Times
19.06.2013
  • Le 1er mars 2013 à Hong Kong, les personnes font l’objet d’un contrôle d’immigration à un poste frontière vers la Chine continentale. Les Chinois qui se retrouvent dans certains groupes défavorisés, tels que les militants politiques, sont régulièrement interdits d’entrer en Chine. (Philippe Lopez/AFP/Getty Images)

L’édition du mois de juin du magazine Cheng Ming de Hong Hong parle  du document interne du Parti communiste chinois (PCC)  déterminant la façon d’établir une liste noire pour empêcher les Chinois expatriés de retourner en Chine et les Chinois résidant en Chine de quitter le pays.

Le magazine décrit la dernière version du Code de réglementation pour le contrôle interne et le passage des frontières du PCC comme un document rempli de catégories, de sous-catégories et du jargon dont les bureaucrates du PCC aiment à encombrer leurs documents.

Par exemple, le document établit trois catégories de restrictions pour entrer et quitter la Chine: ceux qui sont interdits dans tous les cas; ceux qui sont «temporairement» interdits –c.-à-d., sans  période  spécifiée; et ceux qui sont interdits pendant une période spécifiée.

Le document établit  trois groupes de personnes pour qui l’entrée ou la sortie de Chine est limitée.

Le premier groupe comprend cinq catégories de personnes «intérieurement controlées» – celles qui ont accès à des informations confidentielles et celles que le PCC considère comme une menace à son pouvoir. La personne est intérieurement contrôlée si elle se trouve à l’intérieur de la Chine et reste sous le contrôle du  PCC.

Ce groupe comprend des personnes travaillant pour le PCC ou l’Etat, ou dans le secteur militaire, ainsi que des personnes classifiées comme étant impliquées dans des «actions dangereuses».

Le deuxième groupe comprend les organisations étrangères, les personnes et les militants en exil à l’étranger qui sont «intérieurement ‘surveillés’». La surveillance interne est effectuée par des organisations de surveillance et des agents du PCC soit de l’intérieur de la Chine, soit de ses consulats à travers le monde.

Ce groupe compte également cinq catégories, telles que «les organisations, les groupes et les membres clés ayant comme  but de s’opposer, de renverser ou d’être hostile à l’égard de la Chine et du PCC». Ces personnes ne sont pas autorisées à entrer en Chine.

Le troisième groupe comprend les organisations, les groupes et les personnes de Hong Kong, de Macao et de Taiwan qui ne sont pas autorisés à franchir la frontière, ou à entrer en Chine.

D’après l’article de Cheng Ming, entre 32 à 45 organisations et groupes et entre 260 et 330 personnes de Hong Kong, Macao et Taiwan sont intérieurement surveillés.

Selon le site Boxun en langue chinoise basé à New York, l’année passé au sommet du PCC il y avait un désaccord sur la question de permettre aux expatriés chinois de retourner en Chine.

Dans son article d’avril 2012, Boxun a rapporté que l’ancien Premier ministre chinois Wen Jiabao avait proposé de permettre à un groupe d’étudiants exilés depuis le 4 juin 1989 – date du massacre de la Place Tiananmen – de rentrer chez eux.

D’après Boxun, Wen a dit que ces étudiants avaient été en exil depuis plus de 20 ans et n’avaient jamais eu l’autorisation de rentrer chez eux, même pas pour les funérailles de leurs parents. C’est assez irraisonnable et inhumain, a t-il précisé.

Boxun a rapporté que Zhou Yongkang, l’ancien chef de la sécurité de l’Etat, était contre les recommendations de Wen, mais ne pouvait pas directement s’opposer à Wen. Ainsi, sous prétexte de «maintien de  stabilité», Zhou a établi des critères de sélection très stricts et a dressé une liste noire de plusieurs centaines de personnes, à qui il est absolument interdit  d’entrer en Chine.

Liu Yinquan, président de l’Alliance contre la persécution politique de Chine, basée à Los Angeles, a lancé un «mouvement de retour à la maison». Il a demandé à plusieurs reprises la prolongation de son passeport chinois, mais n’a pas pu l’obtenir. Il a déclaré à Voice of America en janvier que selon la loi chinoise, il n’y a aucune raison de refuser le renouvelemnt de  passeports de citoyens chinois.

Liu a affirmé: «Cela nous prive illégalement de notre nationalité et, en fait, c’est un crime nous forçant à prendre une nationalité étrangère. Ils ne renouvellent pas votre passeport, vous rendant incapable de voyager dans le monde ou de retourner en Chine. Pourtant, ils utilisent notre renoncement à la nationalité chinoise et l’obtention de la nationalité américaine comme prétexte pour dire que les Etats-Unis font de l’ingérence dans les affaires intérieures de la Chine».

En avril 2012, la mère de 93 ans du célèbre poète et dissident chinois Huang Xiang est tombée malade et est morte dans le Jiangxi en Chine. L’épouse de Huang – Zhang Ling – a vu sa demande de visa refusée par le consulat chinois aux Etats-Unis, et elle n’a pas pu faire le voyage au nom de son mari qui était en mauvaise santé.

Zhang Ling a raconté à Epoch Times que Huang était âgé de plus de 70 ans et avait été emprisonné six fois en Chine continentale. Comme elle était inquiète qu’il ne puisse pas faire ce voyage, Zhang a décidé d’y aller en son nom. Sa demande de visa a été refusée par le consulat chinois pour le motif «sans raison».

Zhang travaille dans une université américaine et elle est une citoyenne américaine naturalisée. Le consulat chinois lui a déclaré: «Vous êtes une Américaine, refuser votre entrée est le droit souverain de la Chine».

Version en anglais: The Blacklist Barring China’s Borders

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